𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟿

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 — Ethan je t'ordonne de me lâcher ! hurlai-je. 

Il bloque, soupire et me lâche avant de s'exclamer :

— Pourquoi tu as du mal à me faire confiance, Catherine ?! 

Je me dépoussière et remets ma robe en place, je lui lance un regard meurtrier :

— J'avoue que m'entraîner dehors, alors qu'il fait froid, sans me prévenir ni me dire où on va pour me ramener je ne nais où, c'est très chic de ta part !

Le vent change, une brise glacée parcourt la rue dans laquelle nous venons de débouler :

— Cette soirée est barbante, je te jure ! je vais t'emmener dans un endroit que tu vas adorer, je n'y ai jamais emmené personne c'est un peu mon repère alors, s'il te plaît, fais moi confiance. Je ne te veux aucun mal... 

Il s'approche et dépose délicatement son pouce sur ma joue, dans un geste d'une tendresse sans pareille, comme si j'étais une chose fragile qu'il avait peur de briser. Je tremble encore, il fait froid, et j'ai peur. C'est la première fois que je m'éloigne autant, je ne sais pas où nous sommes. Il me regarde si intensément, dans les yeux, toujours sa main sur ma joue, je baisse les yeux et je grelotte. C'est alors qu'il me relève la tête en me tenant par le menton pour m'obliger à le regarder :

— Pourquoi tu trembles ? fit-il soudainement inquiet. Tu as froid ? (Il retire rapidement la veste de son smoking et me la dépose sur les épaules).

— Je ne pensais pas que ça allait se rafraîchir comme ça... 

— On est en Angleterre, c'est normal qu'il fasse froid même en juin. Bon, il faut que je te porte, tu ne pourras pas tenir avec ces talons, dit-il alors que je serrais la veste noire qui portait l'odeur d'un parfum douteux mais exquis, une odeur de menthe mélangée à un parfum pour homme et une vague odeur de tabac. Est-ce qu'il fume ?

Comme s'il lisait dans mes pensée, il me dit dans un sourire étincelant qui perce soudainement le froid de cette nuit obscure :

— Mon père est un grand fumeur, je me coltine cette odeur presque partout et sur tous mes vêtements. 

— Oh, m'exclamai-je. Je... Je vois... Dis, on y est presque ? 

Il se gratte l'arrière de la tête :

— 10 minutes de marche environ, rétorqua-t-il. 

— Je pourrai tenir. 

— Tu vas avoir mal. 

— Non. 

— Si. 

— Non. 

— Vous êtes têtue, mademoiselle Miller. Je pense que je vais avoir recourt à d'autres méthodes pour vous apprendre à être sage, déclara-t-il d'une voix rauque et séduisante, tandis qu'une lueur dont je ne saurais décrire lui traversa le regard. 

— Qu'est-ce que tu veux dire par là, criai-je horrifiée en reculant. 

Il se tape une barre, se foutant royalement de ma gueule, puis, il s'essuie une larme et me tend le bras, visiblement amusé par ma réaction. J'enroule ma main autour de son bras et je sens son biceps (déjà très marqué) se tendre : 

— Ce n'est pas drôle, pleurnichai-je. 

— Tu es adorable.

Ce compliment sonne comme une mélodie dans sa bouche, je rougis instantanément tandis qu'une multitude de papillons se réveillent et me titillent l'estomac. Nous marchons main dans la main, je m'accroche à son bras et essaye de le suivre dans sa démarche, incapable de discerner l'expression de son visage car il fait noir, seules quelques lumières orangées éclairent son beau visage. 

𝐏𝐎𝐈𝐍𝐓 𝐕𝐈𝐑𝐆𝐔𝐋𝐄 [ 𝙴𝙽 𝙲𝙾𝚄𝚁𝚂 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant