prudence

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    Il m’a demandé ce que j’avais de prévu pour les prochaines semaines, si j’étais « attendue » par un ami, de la famille, un boulot…. Non non et non seule ma curiosité m’attendait. J’ai quitté A., ma ville, mon mec mes parents avec qui j’entretenais une relation ruinée, pour me rendre au Creusot. Je m’y suis alors rendue seule, lui ayant des « choses à régler » .A peine je me rendais aux Creusots, à l’endroit qu’il m’avait indiqué, je rencontrais comme un prévu un poto à lui: Innocent (si si je vous jure) un mahorais de deux mètres. J’expliquais brièvement selon les consignes: « je viens de la part de Malik… ». Putain la grande vie, loin de mon mec, loin de ses embrouilles de petit dealer….Innocent m’emmène dans un appart, un chouette petit deux pièces, draps propres, frigo plein…. « Tu ne bouges pas d’ici tu as ce portable, je t’en amènerai un nouveau chaque semaine. Tu éteints le tien. Je commençais à flipper, j’ai compris que ça n’avait rien à voire avec mes habitudes de petite dealeuse qui s’essayait à la came depuis quelques mois. La toxicomanie n’avait pas encore creusé mes chairs, les trois semaines qui ont suivies je me suis contentée de répondre au tel  attendre qu’on me dise venir voir Malik et échanger les képas contre 400 ou 500 francs selon les personnes. Malik s’est pointé plusieurs fois je voulais lui faire des comptes-rendu sur mon travail efficace et sans enfumage. Je voyais qu’il s’en foutait il passait la soirée à me demander pardon. Il parlait peu et ça me convenait, nous n’avions pas de sexualité, incapables que nous étions tous les deux d’éprouver du désir avec autant d’héros dans les veines. Je me suis renseigné sur mon ex, le bruit courrait à A. que je m’étais amourachée  d’un musicos et était partie avec lui sur une tournée. Personne ne savait où j’étais et personne ne me cherchais. J’adorais ça. Il fallait juste que je rassure mes parents avant qu’ils ne s’inquiètent trop et me lancent un avis de recherche au cul. J’étais partie à 15 ans de chez eux, ils ne croyaient rien de ce que je leur racontais, mais je crois que de me savoir en vie leur suffisait… et ça leur à suffit encore maintenant.

           

celui qui ne s'appelait pas MALIKWhere stories live. Discover now