Chapitre 14 : Les parents
« Valmai Morgan inscrit un nouveau but ! s'écria Marvin Mike de sa voix magiquement amplifiée. Le Souafle est aussitôt récupéré par Robins qui fait la passe à Skans qui passe à Morgan qui... elle évite de justesse un Cognard envoyé par le phénoménal batteur Bruce Yang mais elle lâche le Souafle... Les Crécerelles récupèrent le Souafle avec l'intervention d'O'Malley... il fonce vers les buts eeeeeet... la balle passe entre les bras écartés de Natalia Costa ! Deux cents à cent quatre-vingt en faveur des Crécerelles de Kenmare !
— C'est une torture de ne pas pouvoir jouer » grommela Ginny en débouchant une Bièraubeurre.
Elle se retint de brandir bien haut sa bouteille pour prouver à Rita Skeeter, qui ne cachait même pas le fait que ses Multiplettes étaient dirigées vers la loge familiale, qu'elle n'attendait pas d'enfant. Elle se retint tout autant d'adresser des gestes grossiers à l'adresse de Seamus, encourageant son équipe favorite, de l'autre côté du stade.
« Vous ne trouvez pas que ce match est d'un terrible ennui ? se plaignit Fleur en posant sa tête sur l'épaule de Bill.
— Tu n'étais pas obligée de venir, fit remarquer Ginny, je ne joue pas.
— Oh, là, là mais c'est la tradition, maintenant ! rétorqua sa belle-soeur avec évidence. Et Victoire avait tellement envie de voir Teddy ! Elle n'arrête pas de le réclamer ! C'est si merveilleux comme ils s'entendent bien...
— Ce qui serait bien, ce serait qu'elle s'entende aussi bien avec sa soeur, marmonna Bill en montrant Dominique, profondément endormie dans ses bras.
— Dominique c'est un bébé » intervint Victoire.
Elle était assise à côté de Teddy qui passait presque tous les weekends de matchs au Bois aux Vifs d'or, et elle rejeta ses cheveux blonds en arrière avant de se tourner vers ses parents, assis à la rangée juste derrière elle, pour leur adresser un regard supérieur.
« C'est fou ce qu'elle comprend et parle de mieux en mieux, s'ébahit Ginny.
— Moi, z'ai deux ans, hier !
— Non, Victoire, tu as eu deux ans, il y a trois jours, corrigea Fleur.
— Non, hier ! protesta Victoire en tapant du pied dans l'air.
— Moi, hier, j'ai fait des cookies avec ma mamie, lança Teddy à Victoire. Ils étaient trop bons !
— Donne, répliqua Victoire d'un ton impérieux.
— Je les ai pas sur moi, se désola Teddy. Je les ai tous mangés. »
Victoire fronça les sourcils et croisa les bras, boudeuse.
« Harry, t'as pas des cookies dans ta poche, toi ? grimaça Teddy.
— Euh... non... mais je t'ai ramené des biscuits, c'est pratiquement des cookies, non ?
— Cool, répondit Teddy en attrapant le paquet de biscuits que Harry lui tendait avant d'en sortir un pour le tendre à la petite blonde. Victoire tu veux des pratiquement cookies ? Euh... Harry, ça veut dire quoi pratiquement, en fait ?
— Mamaaaaaaaan ! s'écria Victoire. Ze peux prendre ?
— Elle s'appelle pas Fleur, elle ? demanda Teddy à Harry avec incompréhension. Pourquoi elle l'appelle maman ?
— Elle m'appelle maman parce que je suis sa maman, répliqua Fleur sur le ton de l'évidence en rejetant ses longs cheveux blonds argentés en arrière. Quelle question ! »