Chapitre 3 : Jeunes amours
Le mois de septembre apporta avec lui un temps grisâtre et pluvieux, mais lorsque Ginny put à nouveau s'entraîner, elle rattrapa son retard en travaillant plus dur que jamais. Les Harpies gagnèrent leur deuxième match en battant les Catapultes de Caerphilly et en inscrivant cinq nouveaux points au classement. Elles étaient en tête de la ligue, à égalité avec les Vagabonds de Wigtown, les gagnants de la ligue précédente.
Tandis que le neuvième mois mourait et que les jours se raccourcissaient pour laisser place à des nuits étirées, Ginny avait l'impression, tout comme l'année précédente, de ne plus réellement avoir de vie sociale en dehors de ses coéquipières et de son mari. Les rares fois où elle s'était rendue au Terrier pour prendre des nouvelles de sa mère après l'entraînement, elle était absente ou occupée à étudier pour sa formation d'obstétrimage. Elle n'avait vu que Ron et Hermione pour l'anniversaire de cette dernière, le 19 septembre, Harry et elle ayant été invités à dîner chez eux. La soirée avait été courte, Hermione devant économiser son énergie pour mettre en place de nouvelles lois en faveur des droits des elfes. L'an dernier, Hermione avait réussi à faire passer une loi qui obligeait les sorciers à payer leurs elfes au moins deux Gallions par mois et à leur accorder au moins deux jours de repos en ce même temps. Désormais, elle tentait de faire passer une loi imposant à toute infrastructure de compter au moins 1,5% d'elfes parmi leurs employés, ce qui avait bien fait rire Ron.
« 1,5% ? avait répété Ron en ricanant. Tu crois qu'on pourrait décrocher l'une de ces vieilles têtes accrochées au square Grimmaurd et la poser sur la caisse à la boutique ? Ca compterait comme une moitié d'elfe, non ?
— Les elfes sont censés être payés ET vivants ! s'était indignée Hermione. Comment peux-tu plaisanter sur ce sujet ? »
Elle avait ensuite refusé d'adresser la parole à Ron jusqu'à la fin du dîner et s'était contentée de lui adresser des regards meurtriers. Harry et Ginny avaient été soulagés de rentrer chez eux après qu'elle ait soufflé ses vingt-et-une bougies et ouvert ses cadeaux (sans grande surprise, elle avait été très heureuse des livres qu'ils lui avaient offerts).
« J'ai une mauvaise nouvelle, grimaça Harry durant le dîner par une soirée orageuse alors que le mois d'octobre pointait le bout de son nez.
— Oh non, quoi donc ? se lamenta Ginny en enroulant les spaghetti bolognese, un plat préparé par Harry, autour de sa fourchette.
— Je dois partir en mission dans deux jours, lâcha Harry. Durée indéterminée, tu sais ce que ça veut dire...
— Ils n'ont pas besoin de toi ici avec les Anonuitmes ? Ils n'arrêtent pas en ce moment !
— Disons que le MACUSA a plus besoin de moi que le Bureau des Aurors » répliqua Harry sombrement.
Le MACUSA, le Congrès magique des Etats-Unis d'Amérique, faisait parfois appel à des Aurors d'autres pays pour des affaires d'ordre international. Après la guerre, certains Mangemorts s'étaient réfugiés de l'autre côté de l'Atlantique mais ils avaient, pour la plupart, été retrouvés et emprisonnés à Azkaban depuis.
« C'est à quel sujet ? demanda Ginny.
— Il est... possible qu'il reste encore des Mangemorts là-bas, expliqua Harry. Apparemment, un groupe a été arrêté la semaine passée et ils prétendent travailler pour Voldemort. On ne sait pas si ce sont vraiment des Mangemorts ou seulement des imitateurs qui veulent se donner l'air important donc il faut que je m'occupe d'eux. On a arrêté les Mangemorts les plus connus mais Voldemort avait de nombreux partisans à travers le monde dont nous n'avons jamais eu connaissance alors tout reste possible...
