I.6- A rome

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Hôtel Piazza Navona

2e étage - Suite junior N° 95

Mardi, le 28 Août – 13 h 05

Emilio, le bagagiste, un jeune homme d'environ vingt-trois ans, inséra la carte magnétique puis entrouvrit la porte en l'invitant à pénétrer première.

La première, toute impression de Nadia fut un "Pal mal" en faisant les premiers pas dans ce lieu qui serait son chez elle pour les jours à venir. Entre temps, Emilio alla tout droit devant elle, écarta des portes coulissantes miroité, lui offrant une belle sur la pièce qui serait sa chambre et déposa les deux valises pesantes, au pied du lit deux places.

— la signorina désire autre chose ? Lui demanda ce dernier, avec un adorable sourire juvénile.

— no, grazie ! Lui répondit-elle en récupérant la clé de sa chambre et en lui donnant en échange un billet de 10 euros.

— buoni soggiorni signorina !

Le jeune homme qui venait d'empocher un pourboire généreux, partit tout heureux en fermant la porte derrière lui.

"Enfin, à Rome !", pensa Nadia tout heureuse en promenant son regard dans la pièce spacieuse. Elle avait choisi cet hôtel, car il se situait en plein centre de la ville ancienne, à proximité des endroit et places qu'elle rêvait et prévoyait d'explorer. Et à l'instant actuel, elle se félicita d'avoir effectué un bon choix, étant étonnement contente du rapport qualité/prix.

Nadia fit un pas sur le sol en parquet beige lustré, en arpentant un regard circulaire dans la suite. La couleur blanche était dominante sur les murs, le plafond, ainsi que les draps vêtant le lit, lequel à son tour était matelassé en tissu blanc, excepté sa tête qui était en nacré. Toutefois, d'autres couleurs s'imposaient. Comme, le gris clair dont été faits les rideaux, ainsi que le canapé qui se trouvait justement à sa droite. En plus de ces deux couleurs, qui répandaient une ambiance moderne et épurée, il y avait le rouge des coussins, des oreillers et de la couverture pliés sur le lit et c'était spécialement cette teinte qui ajoutait du charme au lieu, et le rendait chaleureux et glamour.

Satisfaite, la jeune femme déposa son sac sur le canapé et alla au centre de la pièce, ou était placé une table ronde à pied central. Celle-ci était accompagnée de deux chaises windsor pour un repas intime. Sur son plateau brillant, et en guise d'ornement, on avait posé deux statuettes décoratives blanches, fixées sur des supports rectangulaires noirs. Les figurines en résine étaient, d'une hauteur identique ne dépassant pas les vingt-cinq ou vingt-huit centimètres, et étaient des représentations de femmes et dégageaient le contraste sur bien des plans.

Attirée par les deux objets, Nadia s'en approcha pour les contempler de plus près. On dirait, qu'ils illustraient deux états d'âmes d'une même femme, en conclut Nadia. Et bien que les visages des figurines étaient dépourvus de véritables traits. Mais on ne pouvait que qualifier cette femme d'une belle, aux formes marquées et sensuelles avec des rondeurs confirmées sur la partie inférieure de la sculpture, de longues jambes élancées, une taille et des bras fins, et un cou gracile. Dans les deux représentations, la femme était assise. Seulement et tandis que sur l'une, elle avait la tête penchée tristement vers l'avant, comme si elle tentait de se cacher et de dissimuler son visage dépressif tout en entourant ses genoux de ses bras ; sur l'autre et inversement elle était représentée dans un moment de détente voir de joie, toujours avec les jambes rempliées et sa tête penchée sur le côté avec une petite inclinaison vers l'arrière faisant penser à une femme confiante et épanouie se relaxant sur le sable doré d'une plage et s'offrant aux caresses de la brise marine.

Avec Nadia, qui se perdit dans ses méditations, il suffisait d'une sculpture ou une peinture pour qu'elle se télé portât vers une autre dimension, où elle se perdit dans l'étude, décortication et l'analyse de ce qu'une pièce d'art aussi anodine pourrait dégager. Aussi, elle se retrouvait dans ces deux états. L'une étant son passé et l'autre représentant son futur rayonnant et à embrasser à bras ouvert.

Tout à coup, une sonnerie résonna dans la pièce, l'extirpant à sa contemplation et lui rappelant les promesses d'appels données à sa famille et son amie.

Après avoir fait quelques pas vers son sac, elle comprit que le son émanait d'une autre source et en furetant le lieu du regard, elle repéra un téléphone fixe posé sur un guéridon d'angle. Elle s'y précipita rapidement et le décrocha.

— signorina Hassani ? Dit la voix de la réceptionniste.

— oui ! Répondit Nadia en pensant qu'on l'appelait pour quelque chose en relation avec son séjour.

— vous avez un appel de la part de la signorina Morel, vous le prenez ?

"Sarah ! Oups !"

— oui, bien sûr, dit-elle en se rappelant sa gourde.

Dès que l'autre raccrocha, Nadia s'exclama avec une voix désolée :

— Sarah ! S'écria-t-elle d'une voix désolée

— tu m'a fiché une de ces trouilles ! Grommela son amie, mais bon dieu, pourquoi ton téléphone est éteint ?

— oh, je suis navrée ma chérie, j'ai oublié de le rallumer en quittant l'avion !

— ouf ! Soupira Sarah. Enfin, tu es bien installée ?

— oui, la rassura Nadia, et la suite est magnifique, je n'ai pas encore inspecté toutes les commodités, mais j'en suis déjà satisfaite.

— tant mieux, bien que tu sois la bienvenue chez moi aussi, ne l'oublies pas.

— tu es un amour ma chérie. Mais franchement, je ne voudrais pas être de trop surtout pour Mark... Par contre ici, j'ai un immense lit si tu veux une soirée entre filles comme le beau vieux temps... Suggéra Nadia.

— compte sur moi ! Alors tu as déjeuné ? tu vas dormir ?

Nadia rit joyeusement, en même temps, touché par le comportement maternel de son amie.

— je me demande si ma maman t'a donné des consignes !

— pour ? J'ai bien le droit de me soucier de ma copine.

— j'ai mangé un truc léger dans l'avion, et là, je n'ai pas faim. Et je ne compte surtout pas dormir ! Voyons, je suis à Rome. Je vais me doucher, m'habiller et partir à la découverte !

Son enthousiasme fit rire Sarah à l'autre bout :

— toi et Rome ! Bon, profite bien et ne t'aventure pas dans des endroits isolés.

— je t'ai dit que maman t'a briefé. La taquina, à nouveau, Nadia.

— je suis sérieuse, ma belle. Sois prudente, d'accord !

— promis.

— et je te rejoins dans deux ou trois heures au max.

— ça me va. Mais dit moi, y a un coin que tu me recommandes, si je voudrai d'un bon café ?

— oui pour toi et sans hésiter, va à "L'Emporio alla Pace".

— Je ne manquerai pas et c'est là-bas où je t'attendrai. N'oublie pas de m'envoyer la localisation.

— ça marche ma belle. Bon, là le devoir m'appelle, à tout à l'heure.

— à toute.

— Nadia !

— Oui...

— Bienvenue à Rome.

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Une oasis à Rome (Réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant