Chapitre 47

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  Assis par terre dans un coin de sa cellule, Nait attendait. Cela faisait déjà cinq jours qu'il était là, seul, avec comme seule compagnie les bruits alentours, et les deux gardes plantés jour et nuit devant la porte blindée de la cellule. Deux fois par jour, Nait entendait des talons aiguilles sur le marbre du couloir, signalant l'heure du repas. La femme glisse le plateau par une trappe dans le bas de la porte et s'en va, entourée par le bruit de ses talons. Aucun mot n'est échangé, jamais, avec personne. Ni cette femme, ni les gardes ne parlaient à Nait, qui commençait à souffrir de cette silence omniprésent.

D'habitude, Nait n'était pas dérangé par la solitude, mais là c'était différent. Il était enfermé toute la journée dans une pièce d'à peine 10m², meublé uniquement d'un lit de camp, une toilette et un évier. Il entendait les bruits extérieurs, mais ne voyait rien, ni personne. Pourtant il se savait observé. Aucune lumière extérieure ne parvenait dans la pièce, la seule fenêtre étaient en réalité un miroir sans teint, blindé, par lequel n'importe qui pouvait voir ce qu'il faisait. Il se sentait comme un rat de laboratoire pris au piège.

Acculé, sans moyen de s'échapper de cette pièce, il attendait. Il ne s'avouait pas vaincu pour autant. Un jour, quelqu'un entrerait. Un jour, quelqu'un le ferait sortir. Là il frapperait, là il s'échapperait. Il ignorait où il était, ses ravisseur avaient du le sédater pour le voyage tant Nait se rebellait. Tais il savait une chose, il savait qu'il faisait froid, très froid. La couche de neige faisait près d'un mètre et demi contre les murs de l'immense demeure dans laquelle il était enfermé.

Nait n'avait pas vu grand chose de l'extérieur, il était encore à moitié inconscient lorsqu'il fut traîné à l'intérieur de l'imposante bâtisse jusqu'au sous-sol où il était détenu. Mais il se souvenait du froid, de la neige, de la forêt à quelques dizaines de mètres, et du désert. Il n'y avait aucune maison à moins d'un kilomètre et demi. Il savait que ces données allaient être un frein dans sa fuite, mais Nait était déterminé. La rage qui grandissait à l'intérieur de lui lui donnait la force et le courage nécessaire.

Des bruits de pas résonnèrent soudain dans le couloir, et ce n'étaient pas des talons aiguilles. Deux hommes approchaient. Nait se leva et se plaça face à la porte. Pour la première fois en trois jours, la porte s'ouvrit. Mais la personne qui entra fit remonter un frisson glacé le long du dos de Nait qui parvenait à peine à contenir sa colère à la simple vue de cet homme.

- Si un regard pouvait tuer... fit le mafieux.

Il faisait cette remarque à chaque fois que leur regards se croisaient. Et cela énervait d'autant plus Nait.

- Le grand Nikolaï Salkov s'est enfin décidé à descendre voir son prisonnier au sous-sol ? Lança Nait avec une animosité presque insolente. Tu en as mis du temps !

Nikolaï ne dit rien, se contentent d'arpenter la pièce, les mains dans le dos, avant de se rapprocher de Nait.

- Je t'ai cherché pendant treize ans. Maintenant que je t'ai enfin, je compte bien te garder.

- Tu rêves si tu crois que tu vas savoir me garder enfermé ici pour toujours.

- Pas pour toujours... Uniquement jusqu'à ce que je sois lassé de toi. Un jour, lorsque mes pions se seront insinués profondément dans les affaires de Malcolm, c'en sera fini de toi, de vous deux.

La curiosité piqua Nait, qui ne put retenir sa question.

- De nous deux ? Tu pense qu'il est si facile de nous abattre ?

- Le diable n'est pas aussi fort qu'il le croit... Il a une faiblesse.

Une seule... jamais Malcolm n'avait eu de faiblesse, jusqu'à Nait. Car il était la seule faiblesse du Mafieux. Si Nait avait un regret, c'était certainement celui-là. Jamais il n'avais voulu être le faiblesse de quiconque, au contraire.

Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant