Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]

Chapitre 16

 Nait était confortablement installé sur le ventre au milieu de l'immense lit et somnolait tranquillement. À côté de lui, Malcolm le regardait, couché sur le flan. La tension de ces derniers jours avait été éprouvante autant pour l'un que pour l'autre, et maintenant que le calme était revenu, ils se sentaient épuisés.

- Tu veux manger quoi demain ?

- Quoi ? Demanda Nait d'une voix enrouée.

- Je te demande ce que tu aimerais manger demain soir.

- Depuis quand c'est toi qui cuisine ?

- Hé ! Je sais cuisiner, ne me sous-estime pas.

- Je sais, c'est toi qui a fais le premier repas que j'ai mangé ici.

Malcolm grimaça. Certes, Nait l'avait avalé, mais ne l'avait pas gardé bien longtemps. Cela avait énervé Malcolm. Il ne cuisinait jamais, même s'il savait le faire alors il avait rapidement perdu les réflexes et avait eu du mal à préparer le repas pour Nait, même si c'était un plat simple.

- Je... Tu dois reposer ton poignet. Je peux t'épargner cette peine.

- Si je me souviens bien, c'est de ta faute s'il est dans cet état aujourd'hui, répondit Nait en ouvrant un œil.

Malcolm se tendit et détourna les yeux. Dans son regard se lisait une pointe de désespoir, de tristesse, de regret et surtout une grande vulnérabilité qui atteignirent Nait en plein cœur. Nait soupira, puis enfouit son visage dans le creux de ses bras en disant :

- Des sushis.

- Des... sushis ?

Nait leva la tête et fixa la tête de lit d'un air tendre et nostaglique.

- Ouais. Lorsque ma mère et moi nous disputions, nous avions comme coutume que lorsque l'autre faisait lui-même des sushis, on avait obligation de lui pardonner, peu importe la gravité ou les conséquences de ce qui étaient arrivé. c'était notre manière à nous de nous excuser lorsqu'on reconnaissait sincèrement notre faute. (Nait soupira, puis posa la tête sur ses bras.) C'était une tradition qui venait de ma grand-mère. La maman de maman était japonaise, mais je ne l'ai jamais connu, je n'ai connu que maman. Ma maman...Elle faisait les meilleurs sushis au monde, ma maman, souffla-t-il avant de s'endormir profondément.

Chase regarda dormir son amant aux étranges coutumes avec un sourire amusé.

Des sushis...

Cela pourrait peut-être lui servir. Il n'avait pas été tendre avec Natanaël, il était de ce fait normal de douter sur le fait que de simples sushis parviennent à se faire pardonner. Mais il savait aussi que Natanaël ne lui avait pas demandé de sushis par hasard. En lui-même, il voulait pardonner Chase. Mais il souhaitait d'abord que le mafieux s'excuse plus officiellement, et de manière plus honnête. Il voulait être sur que Chase comprenne bien l'erreur qu'il avait fait et les dommages que cela avait causé. Il voulait que Chase en prenne suffisamment conscience pour le regretter, pour s'excuser. Et là, Natanaël pourrait enfin lui pardonner.

S'il ne suffisait que de ça, après tout, Chase pouvait le faire sans problème. Demain, il demanderait à Mme Brawn comment faire des sushis pour Natanaël.

Nait sentit un corps bouger contre lui en grognant légèrement. Puis l'homme derrière lui jura avant de sortir du lit pour se précipiter dans le couloir sans même prêter attention au jeune homme qui dormait encore. Délesté de la chaleur et du poids réconfortent du corps de son amant, Nait se sentit soudain affreusement seul et avait froid. Il remonta alors l'épaisse couette qui, avant, ne lui couvrait à peine que le bas du corps et la remonta jusqu'à son cou avant de se retourner pour poser sa tête sur le coussin à côté de lui, imprégné de l'odeur de Malcolm.