Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]

Chapitre 91

Nait se décomposa devant Chase, qui ne put que le regarder sans savoir quoi faire pour l'empêcher. D'un côté, il comprenait la réaction du jeune homme. Du jour au lendemain, Nait avait été privé de tout ; sa liberté, sa santé physique et mentale, son travail, son chez-lui. Six mois de sa vie perdus à jamais, ajouté à ceux passés à se reconstruire. Tout ça à cause d'un seul homme.

La culpabilité serra le cœur de Chase. S'il n'avait pas accepté l'offre d'Adam, s'il n'avait pas été aussi obsédé par Nait au point de montrer au monde entier l'importance qu'avait ce jeune homme pour lui, s'il avait eu les couilles de détruire Salkov peu importe le risque avant que tout cela se produise, s'il avait été à l'heure au rendez-vous ce jour-là, s'il avait été plus perspicace dans ses recherches, si... S'il avait su ce qu'il se passerait, il aurait tout fait pour l'éviter.

Au final, tout ce qui était arrivé était de sa faute, peu importe ce que Nait pouvait dire. Chase vivrait avec ce poids jusqu'à sa mort. Il ne lui restait plus qu'à tout faire pour tenter de se racheter. Il ferait tout pour permettre à Nait d'obtenir rien de moins que le meilleur, il veillerait à le rendre heureux, à lui offrir un bonheur tel qu'il en oublie tout les malheurs de sa vie, car il ne méritait rien de moins que le paradis.

Non sans une pointe d'hésitation, Chase ouvrit le dernier tiroir de son bureau et en sortit une clef. La déception quitta le regard de Nait, remplacé par la curiosité lorsque le mafieux se leva de sa chaise pour lui tendre la main.

- Viens, je vais te montrer quelque chose.

Nait fixa la main tendue de Chase de longues secondes avant de finalement la saisir. Sans un mot, il se laissa guider dans le couloir jusqu'à la porte de la troisième et dernière chambre de l'appartement. Nait n'avait jamais tenté d'y entrer. La pièce avait toujours été inhabitée, il n'en avait donc pas vu l'utilité. Mais en voyant Chase mettre la clef dans la porte, il se demanda s'il n'aurait pas du fouiller davantage la maison ces dernières semaines.

La main sur la poignée, Chase s'immobilisa.

- Ne m'en veux pas, s'il-te-plaît.

Sans oser regarder Nait dans les yeux, Chase ouvrit la porte et le laissa entrer. L'angoisse lui serrant la poitrine, il se concentra sur Nait qui parcourrait la pièce d'un air sidéré.

Depuis tout ce temps...

Nait n'en croyait pas ses yeux. Les meubles de Chase avaient laissé place à ceux de Nait, qu'il pensait oubliés dans son ancien appartement. Des caisses de déménagement remplies de ses affaires étaient empilées au fond de la pièce, bloquant l'accès à la fenêtre. Contre le mur, laissant à peine assez d'espace pour que la porte puisse s'ouvrir complètement, le clic-clac de Nait faisait face au bureau sur lequel avait été placé son ordinateur.

Nait s'approcha et posa une main fébrile sur l'écran. Fonctionnerait-il encore après tout ce temps ? Et s'il fonctionnait, saurait-il encore s'en servir ? Les mois passés prisonnier de Salkov avaient laisses une trace indélébile sur son corps et dans son âme. Mais bien qu'il ne doutait pas de sa capacité à vivre à nouveau normalement, il se demandait s'il serait un jours capable de travailler comme avant. La possibilité que certains traumatismes demeurent à jamais, l'empêchant de prendre à nouveau les risques qu'il prenait autrefois sans sourciller était bien trop présente pour que Nait l'ignore.

Nait força ses épaules à se redresser. Il ne devait pas émettre d'hypothèses qui plomberaient son moral. Rien n'est impossible tant qu'on ne l'a pas essayé, et Nait n'avait encore rien essayé concernant sont travail. Ses doigts s'attardèrent sur la poignée du tiroir de son bureau, qu'il ouvrit doucement.

Vide.

Le dossier de ses parents avait disparu, ainsi que tout ce que ce tiroir contenait. Nait se tourna vers les caisses, se demandant laquelle contenait le résultat de ses recherches. Un frisson de dégoût lui parcourra l'échine lorsqu'il réalisa que quelqu'un d'autre que lui s'est permis de toucher à ses affaires.