Chapitre 52

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À peine conscient, Nait gisait sur le sol froid de sa cellule. Amaigri, vêtu uniquement d'un pantalon, il ne parvenait même plus à bouger. Les plaies sur son dos et son torse l'avaient fait souffrir au point où il ne sentait plus que des fourmillement parcourant sa peau engourdie. Il sentait que quelque chose n'allait pas, il ne cicatrisait plus, sentait sa peau gonflée et suintante. Mais il n'était plus assez conscient pour dire ou faire quoique ce soit. Et ce connard de russe ne remarquait rien. Pire, il se foutait royalement de l'état de son prisonnier.

Des pas lourds se firent entendre dans le couloir. Nait les distinguait à peine dans le brouillard de son cerveau. Cela faisait près de trois jours qu'il n'avait pas reçu de visite. Autant l'avouer, cela ne lui avait guère manqué.

Nikolaï entra dans la cellule de Nait, qu'il trouva immobile sur le sol.

- On accueille même plus ses invités ?

Incapable de bouger, Nait ne réagit même pas, ce qui énerva le russe. Il cogna du pied Nait, en plein ventre, mais le jeune homme n'était plus assez conscient que pour ne serait-ce que protester. Pas même lorsqu'il le redressa de force en le tirant par les cheveux.

- Quoi ? Pas de petites phrases sarcastiques ? Tu vas m'ignorer comme un bâtard ? Ho, tu m'entends ? Répond !

Frustré, il relâcha Nait qui atterrit avec violence au sol, cognant le lit au passage.

- Tu ne sers a rien ! Grogna-t-il avant de quitter la cellule, non sans lancer des ordres au gardes en russe.


Lentement, Nait émergea du brouillard qui régnait dans son corps et son esprit. Il ignorait combien de temps il était resté dans cet état. Et honnêtement, il s'en fichait royalement. Petit à petit il reconnut les voix de ceux qui parlaient autour de lui. Enfin, l'une d'elle.

- Vous n'êtes pas autorisé à faire des jugements de valeur alors taisez-vous et réparez le ! Gronda Salkov.

- Ce n'est pas une machine que je peux réparer comme ça, répliqua une voix inconnue. Ce jeune garçon est sévèrement infecté. Vous avez déjà de la chance que cela n'ait pas encore dégénéré en septicémie. Sans compter le commotion cérébrale que vous lui avez sûrement causé. Cela va prendre des jours, voir des semaines à guérir, en espérant que son état n'empire pas.

- Je me fiche qu'il guérisse tant qu'il reste en vie, et conscient.

- Malheureusement, comme je vous l'ai déjà dit, cela s'annonce compliqué. Je suis médecin généraliste, je ne sais pas tout, je ne sais pas tout soigner. d'autant plus que dans cet endroit, je n'ai ni les installations ni le matériel nécessaire pour le soigner comme il se doit. Le mieux serait de l'emmener a l'hôpital.

L'homme s'interrompit brusquement, ses chaussures crissèrent sur le béton ciré.

- Non ! Pas l'hôpital. Il ne peut pas bouger d'ici est-ce bien compris ?

Le métal du lit crissa sous le poids de l'homme qui y avait été jeté.

- Vous aurez accès a tout ce dont vous avez besoin, alors dépèchez-vous de le remettre sur pied.

Salkov sortit de la salle en claquant la porte, laissant le médecin se charger de son misérable patient.

- Pauvre gamin, ce fou finira par te tuer s'il continue ainsi. Voire pire...

Nait mis une bonne dizaine de jour à pouvoir se mouvoir sans douleur, et une dizaine de plus à cicatriser ne serait-ce que superficiellement. Il avait été étonné du comportement de Salkov durant sa convalescence. Il l'avait laissé tranquille pendant près de deux semaines entière avant de le sortir de sa cellule pour recommencer ses séances de tortures. Il s'était diversifié cependant, délaissant le fouet et le martinet pour la canne, de préférence celle dont le manche est décoré d'un ours en argent. Parfois, lorsqu'il lui prenait l'envie de le torturer longuement sans grand dégâts, il prenait un scalpel et lui entaillait la peau, toujours aux endroits les plus sensibles.

Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant