Partie 53

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-Et c'est justement parce que je t'aime que je dois te laisser partir, poursuit-il les yeux scintillant de larmes.

-Ça n'a aucun sens, tu en as conscience ? Tu me dis que tu m'aimes et en même temps, que tu ne veux pas être avec moi, je...

Ma gorge se noue et je ne parviens plus à sortir un seul son. Mike libère mon visage et m'attrape délicatement les mains.

-Un jour, tu comprendras. Un jour, tu comprendras que la distance n'était plus possible entre nous, qu'elle nous faisait seulement souffrir.

-Pour l'instant, c'est notre rupture qui me fait souffrir.

Mes mots ont un poids pour lui, je le vois bien. Il baisse la tête, passe sa langue entre ses lèvres et replonge son regard dans le mien avant de reprendre :

-Ça passera.

-Quand ? Quand Mike ? Tu peux me le dire ? m'emporté-je.

-Un jour, tu te réveilleras et tu t'apercevras que tu ne penses plus du tout à moi, tu mèneras ta vie sans moi. Sans remarquer que je n'en fais pas partie.

-Arrête de parler comme ça, s'il te plaît...

-Tu deviendras une grande écrivaine, dit-il en souriant bien que ses larmes commençaient à couler sur ses joues. Tes livres se seront vendus par millions d'exemplaires dans le monde. Tu auras une maison magnifique, pas trop à la campagne, mais pas non plus en ville. Une grande bibliothèque bien sûr. Un chien, un berger de bohème. Une famille, un mari, quelqu'un qui t'aimera encore plus que tu ne l'aimeras. Des enfants, deux filles et un garçon. Tu feras de lui un petit garçon féministe, j'en suis certain, rit-il. Tu deviendras quelqu'un d'incroyable, Jo. Et pour que tu deviennes cette personne, je dois te laisser partir. Tu dois pouvoir être libre de faire tes propres choix sans penser à moi.

-Et toi ?

-Moi... Je deviendrai peut-être basketteur. Je ne suis sûr de rien me concernant, ou du moins de presque rien, la seule chose dont je suis certain c'est que j'achèterai chacun de tes livres.

Nous rions tous les deux tandis que nos larmes ruissèlent sur nos joues.

-Je t'aime Jo et je t'aimerai toujours, me chuchote-t-il avant de poser un baiser sur mon front.

Nos regards se rencontrent une dernière fois. Le vert de ses yeux luit d'amour et de douleur. Il me sourit encore une fois avant de dire :

-Au revoir Jo.

-Au revoir Mike.

Nous ne nous quittons pas des yeux pour ce qui semble ne durer que quelques secondes, mais à la fois l'éternité entière. Il me presse doucement la main avant de la lâcher et de faire demi tour. Je ne bouge pas et le regarde s'éloigner, devenir de plus en plus petit jusqu'à ce que je ne parvienne plus à le voir.

C'est fini, c'est bel et bien fini...

***

Elle partit à gauche, il partit à droite, mais ils savaient tous les deux que la terre était ronde.

Another bad boy storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant