Partie 20

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Cela fait longtemps qu'Emma et moi sommes arrivées. Elle s'est endormie sur le canapé, un carton de pizza sur le ventre.
J'en profite pour immortaliser le moment en prenant une photo.

La porte s'ouvre alors, dévoilant Mike,  trempé. La pluie ne s'était pas calmée.

Il accroche son manteau et se dirige vers moi.

- Ça va ? me demande-t-il.

- C'est plutôt à toi que je devrais poser cette question.

- T'inquiète pas pour moi.

- Qu'est-ce que le prof t'a dit ?

- Rien, rien.

- Mike...

- Je suis viré.

Sous ses mots, je me sens vidée. L'inquiétude, la tristesse et la colère s'emparent de moi.

- Il peut pas faire ça.

Il se dirige vers l'escalier, passe sa main dans ses cheveux et me répond.

- Bien sur que si.

- Qu'est-ce que tu va faire ?

- Monter dans ma chambre.

- Mike, sérieusement.

Il se retourne et me fait face.

- J'aime le son que ça fait dans ta bouche.

- De quoi tu parles ?

- Quand tu prononces mon nom.

Je ne dois pas me laisser attendrir, il essaye de contourner le sujet.

- Mike...

Il s'avance vers moi et prend ma main.
Il s'approche de mon oreille et me murmure :

- Je plaisante, je n'ai pas été viré.

Je lui donne une tape sur le torse.

- Comment t'as pu ?

- Chute ! Emma dort. Viens on monte.

Sans lâcher ma main, Mike m'entraîne à l'étage, puis dans sa chambre.

- Qu'est-ce ce que voulait le prof alors ?

- Rien, des broutilles par rapport à l'année prochaine.

- L'année prochaine ?

- L'université.

- Et tu comptes aller où ?

- Je sais pas, tout sauf ici.

- Ah...

Je me retourne et marche vers son bureau. Une pile de livres y est déposée. Je m'empare d'un livre, histoire de lui montrer que la question de l'université ne me gêne pas.

- Ma mère va s'inquiéter si je ne rentre pas bientôt, tu sais.

- Avec cette pluie, elle préfère que tu sois chez quelqu'un plutôt que sur la route, crois-moi.

- Sans doute.

Mon téléphone sonne.
En voyant le nom du contact s'afficher, je raccroche immédiatement.

- C'est qui, me demande Mike.

- Personne.

- C'est ça. Dis-moi.

- Personne, je te dis.

D'un geste, il regroupe mes poignés dans sa main gauche et me prend le téléphone de l'autre.

- Alors, voyons.

- Non, Mike vraiment, ne...

- Tu te fiches de moi ? crie-t-il.

- Non, c'est pas ce que tu crois je te promets !

- Il t'appelle souvent ?

- De temps en temps.

- Et vous vous parlez ?

- Oui, mais...

- J'en ai rien à foutre de tes explications.

- Mike, calme-toi.

- Me calmer ? Comment veux-tu que je me calme alors que tu passes tes journées au téléphone avec Matt ?

- T'exagères là.

- À peine.

- Tu sais très bien qu'il n'est pas une menace pour toi.

- Nan, justement, je ne le sais pas !

- Eh...

Je lui prends doucement la main, et m'approche de lui.
Il se laisse faire, mais je le sens déborder de rage.

- Il n'y a rien entre Matt et moi, il n'est qu'un ami, rien de plus. Pas comme toi.

Il plonge ses yeux verts dans les miens.

- Un jour tu t'apercevras que tu es trop bien pour moi et tu partiras avec lui.

- Aucun risque, les motos c'est pas trop mon style.

- J'en ai une aussi.

- Tu m'as comprise.

Je presse mes lèvres doucement contre les siennes. Il a besoin d'être rassuré, de lui dire qu'il n'y a que lui.

J'enroule mes bras autour de sa nuque et lui autour de ma taille.

Notre élan est interrompu par un bruit.

- Mike, tu peux me passer mon chargeur, s'il te plaît ? crie Emma de l'autre côté de la porte. J'entre pas parce que je voudrais pas tomber mal, mais bon, j'en ai un peu besoin.

- Ta gueule, Emma, rétorque Mike en s'éloignant de moi et en s'emparant dudit chargeur.

Il ouvre la porte et le tend à sa sœur.

- Et maintient, tu pars, ok ?

- Eh mollo l'abricot, je suis encore chez moi là.

Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase que Mike lui claque la porte au nez.

Il me regarde, un sourire en coin, croyant s'être débarrassé d'elle.

- Et surtout protégez-vous ! crie-t-elle bien fort. 

On est jamais réellement débarrassé d'Emma...

Another bad boy storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant