En début de soirée, je retrouve mes frères et Vassili au salon. J'ai remonté mes cheveux en queue de cheval haute et j'ai enfilé une robe moulante à bretelle en simili cuir rose pâle qui s'arrête à mi-cuisse. Je sens le regard de Vassili posé sur mon postérieur au moment de m'assoir. Alexeï va nous donner les derniers détails pour ce soir.
- Premièrement, vous gardez en permanence vos téléphones avec vous. Vous devez impérativement pouvoir nous prévenir en cas de problème. Deuxièmement, vous allez vous trouver d'autre prénoms. Vous y réfléchirez durant le trajet, mais pensez-y et mémorisez-les bien. Et pour finir, si quelqu'un commence à vous suspecter, si vous êtes dans un endroit isolé, vous le tuez, sinon vous prétendez une envie urgente et vous dégagez directe, avec l'autre évidemment. C'est bon pour vous ?
- Ça me semble assez clair, je réponds.
- Bon, alors bon courage.
Vassili et moi sortons et nous dirigeons vers le garage où une BMW noire a été acheté juste pour l'occasion.
- Je conduis, dit immédiatement Vassili.
- Pff, sal sexiste.
- Femme au volant, mort au tournant comme dit le proverbe. Ce n'est pas moi qui le dis.
Je secoue la tête et monte côté passager. Il démarre et le trajet commence. Comme il nous reste une quarantaine de minute avant d'arriver, je décide de lancer le sujet des prénoms maintenant.
- Moi tu m'appelleras Ivanka, je lui dis.
- T'aurais pas pu trouver plus moche ?
- Rho mais la ferme. Tu chois quoi comme prénom toi ?
- Anton.
- Pff, et c'est vraiment toi qui me parles de prénom pourri ?
- Ta gueule.
- Ah, tu vois que ça fait mal ? Ton petit, enfin pardon ton gros égo d'homme est touché là.
Je le vois hausser un sourcil.
- Il te manque vraiment une case à toi.
- Oh, personnellement je trouve que je ne m'en sors pas si mal. Dois-je te rappeler le milieu dans lequel j'ai grandi ?
Il ne répond pas. Je regarde la nuit tomber à travers ma vitre.
- La robe de pouf qui cherche à se faire sauter c'était vraiment obligé ? lance-t-il soudain.
- Oh, la « robe de pouf » n'avait pas l'air de te déplaire quand tu matais mon cul tout à l'heure.
- Ah, touché.
Un sourire satisfait prend place sur mes lèvres. Lui s'est habillé d'un simple jean noir et d'un teeshirt moulant blanc. Ses centaines de tatouages sont donc à l'air libre. J'en vois un qui représente un aigle, il est très beau, je crois d'ailleurs que c'est mon préféré de tous ceux que j'ai déjà pu voir. Il signifie plein de chose : la liberté, car un aigle peut voler librement là où il le souhaite, la force, car un aigle est sans doute le plus fort de tous les oiseaux qui existent, mais aussi la solitude, car un aigle reste souvent seul.
- Tu mates lequel ? demande-t-il en parlant de ses tatouages.
- L'aigle.
- C'est un des premiers que j'ai faits.
Je hoche la tête. Ça se voit, l'encre est moins foncée.
- T'en a toi, des tatouages ?
- Non. Je n'ai jamais osé. Je suis une personne indécise qui change tout le temps d'avis alors je ne me vois pas graver ma peau pour le reste de ma vie avec une idée, une représentation ou un symbole en lequel je ne croirais plus deux semaines plus-tard.
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russian love LIVRE ÉDITÉ
Teen FictionLe trafic de drogue, Katya trempe dedans depuis qu'elle est toute petite. Avec un père à la tête de la mafia russe et deux frères prêts à prendre la relève, son avenir semble déjà tout tracé... jusqu'à ce que le nouvel homme de main de son père entr...