russian love LIVRE ÉDITÉ

chapitre 13

Je retourne dans le coin VIP où Vassili est assis et pianote sur son téléphone.

-          Oula, t'as une sale gueule, dit-il.

-          Je m'en fou je t'ai pas sonné à ce que je sache.

-          Je te préviens tout de suite change de ton.

Je lève les yeux au ciel et ne réponds pas. Je ne suis pas d'humeur à m'embrouiller maintenant. Je lui prends son verre des mains et descends son contenu d'un cou. Il hausse un sourcil.

-          C'est de la tequila, dit-il.

Ma gorge commence à bruler.

-          Non, sans blague ? Il me faut un autre verre.

Je me lève mais soudain ma tête se met à tourner et je tangue.

-          Oula, toi tu vas aller nulle part, dit-il en s'approchant de moi.

Je le pousse et sors en direction du bar. Je me fais bousculer par les gens qui dansent et je me retrouve malgré moi à côté de la table de Gennady. Celui-ci ne m'a pas vu et dit à ses potes :

-          C'est dommage que j'ai pas pris de photos pour avoir des souvenirs mais putain, cette fille c'était le meilleur coup de ma vie. Vous avez bien fait de me lancer ce pari. Elle était vraiment excellente la chatte de la p'tite mafieuse.

Ma bouche s'entrouvre, mais aucun son n'en sort. Il est en train de parler de moi. Je n'étais qu'un putain de pari. Il sait qui je suis. Je suis trop bourrée pour avoir une pensée cohérente, alors je suis à deux doigts de sortir mon flingue devant tout le monde pour lui exploser la gueule quand deux bras puissants viennent m'attraper par les épaules. C'est Vassili, évidemment.

-          Hé ! Qu'est-ce que tu fous ? Range ça ! gueule-t-il.

-          Ce connard... j'articule tant bien que mal en pointant Gennady, il m'a baisé pour un pari ! Je vais le...

Merde, je ne tiens vraiment pas l'alcool. Je vois une lueur de colère passer dans son regard.

-          Je m'en occupe, dit-il.

Sans que j'ai le temps de comprendre ce qu'il compte faire, je le vois s'avancer vers Gennady.

-          Hé toi, fait-il.

Le fils de pute se retourne et Vassili lui colle son poing en pleine figure, ce qui le fait s'effondrer contre la table autour de laquelle il est assis, puis me rejoint. Il m'attrape par le bras.

-          Viens, on retourne au coin VIP, dit-il.

-          Mais... mais je comprends pas...

Une fois qu'on y arrive, il me fait assoir et s'assoit à son tour pas loin de moi en soufflant un grand coup.

-          Qu'est-ce que tu comprends pas ?

-          Pourquoi tu as fait ça ?

-          Je suis l'homme de main.

-          Oui, et le but de l'homme de main est de protéger, de défendre, pas de venger. Tu n'étais pas obligé de faire ça, et tu l'as fait quand même. Je ne comprends pas pourquoi.

-          Tu peux pas simplement me remercier et la fermer ?

-          Les remerciements ne font pas partis de mon vocabulaire, et me la fermer encore moins.

Je me lève et cherche mes frères de vue. Alexeï est en train de danser avec une fille et Nikolai, je ne le vois pas. Il a probablement trouvé une fille à s'envoyer. Esfir et Dorofey viennent nous rejoindre. Je prends immédiatement ma cousine par le bras pour lui raconter ce qu'il s'est passé avec Gennady et le fait qu'il ne se soit pas retiré de moi pour jouir.

-          Premièrement, on va aller acheter un test de grossesse dans la pharmacie que j'ai repéré quand nous sommes arrivées, deuxièmement, n'en parle surtout pas à tes frères, ils seraient capables d'aller descendre le mec devant tout le monde.

Je ne lui mentionne pas que c'est ce que j'ai failli faire.

-          Mais il faut attendre plusieurs semaines avant de faire un test sinon ça ne servira à rien, enceinte ou pas ça ne sera pas discernable.

-          Comment tu sais ça toi ? demande-t-elle.

-          J'ai suivi en cours.

-          T'as arrêté les cours quand t'avais 10 ans.

-          Pas faux.

Elle me regarde en haussant un sourcil puis s'exclame à l'attention de Vassili, Esfir et Dorofey :

-          Katya et moi on va prendre l'air !

Elle m'attrape par le bras et m'entraine vers la sortie mais avant qu'on ne sorte, Vassili se place devant nous.

-          Pas si vite, vous allez où comme ça ?

Il n'a pas besoin de savoir ce que je pars acheter, c'est déjà assez humiliant comme ça.

-          On te l'a dit, on va prendre l'air, et puis on a pas de comptes à te rendre alors si tu veux bien... je dis en faisant un petit signe de main pour qu'il nous laisse passer.

Il soupire mais se décale.

-          Partez pas trop loin et trop longtemps.

-          Oui papa ! je lance en levant les yeux au ciel.

-          Arrête ça m'excite, lance-t-il juste avant que l'on ne quitte la salle.

Je secoue la tête tandis que l'air frais de la nuit tape sur mon visage.

-          Viens, dit Esfir.

Elle m'entraine jusqu'à la pharmacie quand quelque chose me vient en tête.

-          Merde ! On a pas pris nos sacs !

-          Putain. On fait comment ?

-          On va voler. Tu vas distraire le caissier pendant que je m'enfuirai tranquillement avec le test, ok ?

-          Ça me va, dit-elle.

On entre et déjà, Esfir part discuter avec le caissier qui a l'air de tomber immédiatement sous son charme. Il doit avoir presque soixante ans, c'est répugnant. Moi, je cherche parmi les rayons des tests. En fait, j'aurais pu en acheter un plus-tard, mais au moins comme ça ce sera une bonne chose de faite et puis ça m'aurait soulé d'avoir à sortir juste pour en acheter un. En plus, ça pourrait mettre la puce à l'oreille à mes frères. Je jette un coup d'œil au caissier, obnubilée par Esfir, et range le test dans ma robe assez serrée pour le maintenir. Je pars en direction de la sortie et quand je pense que c'est gagné, les portillons de sécurité se mettent à sonner.