russian love LIVRE ÉDITÉ

chapitre 15

Le lendemain, je reste dans ma chambre le plus tard possible. Malheureusement, il faut bien que je finisse par me lever. Vers 14 heures, je m'habille et descends au rez de chaussé. Au moment d'ouvrir la porte pour aller dehors, une voix interrompt mon geste.

-          Tu vas où ? demande Vassili.

-          J'ai pas envie de parler.

-          J'en ai rien à foutre. Tu vas où ?

Je souffle bruyamment pour qu'il comprenne bien qu'il me fait chier.

-          Je vais dans le jardin tirer sur des cibles pour me défouler.

-          Je t'accompagne.

-          Hors de question, je veux rester seule, en paix.

Il secoue la tête.

-          Ça ressemblait à une question, mais c'en était pas une.

Je lève les yeux au ciel et sors dans le jardin. Avec plus de 100 hectares, y'a de quoi faire. Je marche jusqu'à la zone d'entrainement et prends mon arme en main. Vassili arrive derrière moi avec un AK-47. Je l'interroge du regard en fronçant les sourcils. Il m'ignore et commence à tirer. Il a une précision impressionnante. Je comprends pourquoi mon père l'a choisi. A mon tour, je pose mon flingue et m'empare de son AK. Je vise la tête d'une des cibles et tire plutôt précisément, mais pas autant que lui. Je rage intérieurement mais essaye de ne pas lui montrer, ça lui ferait trop plaisir. Malheureusement, il a envie de me faire rager et dit :

-          Je pourrais t'apprendre à viser si tu veux.

-          Ta gueule.

-          Tututu, et la politesse alors ?

-          Mets-là toi dans le...

Je n'ai pas le temps de finir qu'il plaque une main sur ma bouche et se rapproche très près de mon corps. Ses yeux se plantent dans les miens et il respire bruyamment. Pourquoi est-ce que je ne recule pas ? Mon souffle, chaud, vient s'écraser sur sa paume. Mon regard dévie sur sa bouche.

-          Vous faites quoi ? lance Alexeï en relevant ses manches et en attrapant son arme.

Je m'éloigne précipitamment de Vassili et recoiffe machinalement mes cheveux.

-          On s'entraine ? Tu te joins à nous ?

-          Ouais, c'est ce que je venais faire.

Il vise quelques cibles et fait des trous à la place du cœur à chaque fois. Je sens le regard de Vassili posé sur moi, mais je l'ignore du mieux que je peux.

-          A propos d'hier soir, j'ai peut-être été dur dans mes propos, dit soudain mon frère, mais tu comprends que je m'apprête à être à la tête de la mafia depuis que je suis né, alors forcément, ça m'a fait un choc.

Je hoche la tête. Ça ressemblerait presque à des excuses, ça. Mais il ne l'avouera jamais. Son téléphone bip. Il le regarde et range son arme.

-          Y'a eu une nouvelle attaque, dit-il.

-          Où ça ? je demande en fronçant les sourcils.

-          Dans un de nos hôtels cette fois-ci.

Putain, c'est la première fois que le cartel s'attaque à quelque chose d'aussi gros.

-          Je vais y aller, dit Alexeï.

-          Je viens avec toi, dit Vassili.

-          D'accord, Katya, tu viens ?

-          Oui. Et Nikolai ?

-          Je lui envoie un message pour lui dire de nous rejoindre.

Je hoche la tête. On se dirige donc vers sa voiture, une Lamborghini noire. Je monte à l'arrière avec Vassili tandis que Nikolai nous rejoint. On roule jusqu'à l'hôtel qui a été attaqué. La police et les pompiers sont sur place. Ils ne représentent aucun danger puisqu'ils sont corrompus. Notre père est déjà sur place. On le rejoint tous les quatre. Il a l'air vraiment très en colère, et c'est compréhensible. Un cartel déboule et en seulement quelques mois commence à s'en prendre à la mafia.

-          N'entrez pas, c'est dangereux, nous dit-il.

-          Qu'est-ce qu'on va faire ? je demande .

-          On va répondre à leur attaque par une attaque encore plus grosse. On sait quand arrive leur prochaine cargaison de drogue, puisqu'un type l'a fait comprendre à Katya quand elle et Vassili sont allés à leur soirée, alors on va l'attendre et tout piller et saccager, pour la rendre invendable. On leur fera perdre plusieurs millions. On leur fera passer le message qu'il ne faut pas s'en prendre à la mafia.

-          Et s'ils continuent leurs attaques ?

-          Il faudra trouver le chef de leur cartel, et le tuer. Sans chef, il se détruira petit à petit.

-          Et pourquoi ne pas le faire maintenant ?

-          Ça serait trop compliqué de réussir à le trouver, c'est la dernière option possible.

-          Et la cargaison arrive quand ?

-          Demain soir au port de Novorossiïsk, c'est le seul qui laisse passer de la marchandise illégale en Russie.

-          Alors on y sera, dit Nikolai. On va montrer à ces fils de pute de quoi on se chauffe.

Notre père hoche la tête. Oui, on y sera. Personne ne touche à la mafia.