Chap. 52 - « Qui a dit qu'on ne se parlait plus ? »

1.7K 91 22
                                    

- Alors cette partie de golf ? Je demande, pour lancer la conversation et éviter un blanc gênant, tandis que les 4 garçons s'approchent de nous.

Ils s'installent avec nous sans vraiment nous demander si nous sommes d'accords, tandis que George et Charles commencent à me raconter leur partie. J'aperçois Carlos jeter des coups d'œil à Lando, qui lui ne dit rien. Pourtant, il a gagné, il devrait exulter.

La situation est plutôt gênante et même si je ne dois rien à personne, me retrouver en compagnie de Pierre et Lando dans le même espace m'angoisse, sans que je sois capable de dire pourquoi. La tension est quasiment palpable.

- Enfin bref, Lando et moi sommes ravis d'avoir gagnés ! N'est-ce pas ? Fini Charles en lui tapant sur la jambe.

- Qui aime perdre en même temps ? Bougonne-t'il

Je lève les yeux au ciel, grumpy Lando dans toute sa splendeur !

- Je comprends mieux pourquoi tu ne voulais pas venir avec nous au golf, d'ailleurs ! Ricane Charles en regardant Pierre, silencieux également.

Pas besoin d'être un génie pour comprendre où Charles veut en venir, surtout en voyant son grand sourire.

- C'était pas prévu, on s'est retrouvés sur la terrasse par hasard. Lui répond Pierre en haussant les épaules, non sans lui avoir jeté un regard assassin avant ça.

- Je croyais que vous ne vous parliez plus. Rétorque Lando en me fixant. J'ai l'impression d'être à une partie de ping-pong, durant laquelle chacun irait de sa petite réflexion peu plaisante.

- Qui a dit qu'on ne se parlait plus ? Je lui réponds agacée, en me tournant vers lui.

- Tout le monde le sait sur le paddock que vous êtes en froid. Ajoute Carlos, qui soutient son ami comme à son habitude.

- Peut-être que si vous vous mêliez un peu moins de ce qu'il ne vous regarde pas et un peu plus de votre job, vos résultats seraient meilleurs.

Ma réponse est acerbe et assez injuste, car on aime tous les commérages. Mais je n'aime pas l'idée que l'on nous demande de rendre des comptes. Cela jette un froid mais il ne dure pas très longtemps puisque Lando se décide à le briser.

- C'était bien Milan ? dit-il en se tournant vers Pierre et franchement, je ne vois pas ce qu'il attend comme réponse à cette question...

Pierre et lui se toisent et ça a tout l'air d'un combat de coqs. Je jette un regard désespéré a George, qui a la bouche ouverte et les sourcils froncés, il est prêt à intervenir.
L'ambiance est électrique et même si je les imagine mal se battre, si quelqu'un les voit se toiser de la sorte ça pourrait leur porter préjudice.

- On va y aller hein ! Dit Charles avant que Pierre n'ait le temps de répondre.

Alors qu'il attrape Pierre par le bras pour l'inciter à se lever, celui-ci se tourne vers Lando.

- Il n'y a pas que Milan qui était bien, il y a eu pas mal d'autres moments avant qui étaient très plaisants. Merci d'être aussi con, ça facilite pas mal les choses.

- Pierre ! Je peste en me levant, je sais que ça ne se veut pas insultant envers moi, mais il n'a pas à le dénigrer de la sorte.

- Je pense qu'il vaut mieux que vous vous en alliez. Dit George, toujours d'un calme olympien, avant que Lando n'ait l'occasion de rétorquer.

Charles tire une nouvelle fois Pierre par le bras afin qu'ils s'en aillent. Lando ne dit rien mais je vois à sa mâchoire tendue et son poing serré qu'il n'en pense pas moins.

If you could just see me [Formula 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant