Chap. 36 : « Désolée de t'avoir saoulé »

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- Alors... Où est-ce que tu m'emmènes, monsieur le cachotier ?

Nous sommes dimanche soir et je suis dans la voiture en compagnie de Pierre. Je pense que pour lui comme pour moi, le week-end est passé à la vitesse de l'éclair, plutôt légitime pour des personnes travaillant dans le domaine de la Formule 1 !
Je regarde Pierre, lunettes sur le nez, tournant légèrement le regard pour me regarder à son tour, un léger sourire en coin se dessinant sur son visage. Le vent qui passe par la fenêtre se faufile dans ses cheveux et les ébouriffe.

- Tu vas très vite le savoir, mademoiselle l'impatiente ! dit-il en me taquinant.

- Ça fait deux jours que tu me fais languir, j'ai le droit de l'être... dis-je en bougonnant. Tu m'emmènes dans un restaurant ?

- On peut dire ça. dit-il avec un sourire énigmatique.

J'arrête de le harceler, je vois bien que je ne réussirai pas à obtenir plus de réponses de sa part. Je prends donc mon mal en patience et je suis rapidement récompensée, car Pierre se gare juste à côté du port, ça signifie certainement que l'on est bientôt arrivés !
Une fois sortis de la voiture, alors que nous marchons non pas en direction des restaurants mais du port, il entremêle ses doigts aux miens et m'entraine avec lui vers l'un des pontons.

- Oh wow... je dis en découvrant au bout du ponton un magnifique bateau et son skipper qui nous attend juste devant.

Pierre tourne la tête vers moi, tout sourire en voyant comme je reste bouche-bée face à cette surprise à laquelle je ne m'attendais absolument pas.

- Et c'est pas fini... me dit-il avant de saluer le skipper et de monter à bord du bateau. Il me tend ensuite la main et m'aide à grimper à mon tour. Lorsque je descend à ses côtés, il glisse sa main dans mon dos et m'invite à m'assoir sur l'une des banquettes, avant de venir s'installer avec moi et de passer son bras derrière mes épaules.

Le skipper démarre le bateau et nous longeons la côte pendant un moment. Je suis comme une enfant, admirant la lumière de fin de journée et ces beaux paysages se dessinant face à nous. Nous nous stoppons finalement face à de magnifiques falaises de couleur ocre, sublimées par le soleil couchant.

J'ai du mal à décrocher mon regard de ce spectacle et c'est finalement un bruit de pop qui me fait tourner la tête. Pierre vient de déboucher une bouteille de champagne et nous sert deux verres, tandis que le skipper nous dépose un énorme plateau rempli de spécialités portugaises avant de s'éclipser.

Je retourne m'installer aux côtés de Pierre et il me tend l'une des coupes afin que nous puissions trinquer.

- La vue est magnifique ! je lui dis finalement, après avoir bu une gorgée.

- Je trouve aussi.

Je le regarde et ce n'est pas vers les falaises que Pierre a le visage tourné, mais vers moi. Une nouvelle fois, mon regard se perd dans ses prunelles bleues et je comprends totalement qu'autant de filles craquent pour lui. Son charme opère totalement. Je ne peux m'empêcher de m'humidifier les lèvres et reprend une gorgée de champagne pour me donner une contenance.

- Vous êtes des beaux parleurs, tu le sais ça ?

- Vous ?

- Vous, les pilotes...

- Les autres je ne sais pas, mais moi quand je ne le pense pas, je ne le dis pas. me répond Pierre d'un ton très franc.

Sa réponse à laquelle je ne sais que répondre, créé un blanc. Entre notre conversation de l'autre soir et cette sortie plus que romantique, Pierre me perturbe énormément.

If you could just see me [Formula 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant