Chapitre 59 - « Mona bon sang »

2K 93 34
                                    

J'ai toujours du mal à réaliser ce qu'il s'est passé, alors que les voitures dont les dégâts sont flagrants commencent à rentrer aux stands dans l'espoir de pouvoir rapidement repartir en course, une fois le drapeau rouge levé.

Je vois la monoplace orange de Lando rentrer et son air dépité, lorsqu'il relève sa visière, filmé en gros plan. Mon cœur se resserre, je sais que c'est fini pour lui aujourd'hui.

Mais la course se poursuit, avec une scène des plus cocasses : Lewis se retrouve seul sur la grille de départ, tandis que le reste des pilotes a rejoins les stands pour changer de pneus.

Esteban se retrouve rapidement leader de la course, et toutes les tribunes sont tenues en haleine durant le reste de la course, applaudissant Alonso pour sa superbe défense.

Lorsque le pilote Alpine franchit en premier la ligne, je ne peux contenir ma joie et hurle de joie, oubliant l'espace d'un instant ce qu'il a fallut sacrifier pour voir un pilote français de nouveau sur la plus haute marche du podium.

- Congrat's les frenchies ! Me salue l'un de mes collègues, comme si j'avais participé à la victoire d'Esteban.

- Un pilote français, dans une écurie française avec un moteur français... C'est incroyable ! Me fait remarquer Olivia, ma collègue.

- Ça compense le forfait de Norris. Ricane Tom qui se trouvait à proximité.

Je le fusille du regard, il est si doué pour plomber l'ambiance. Mes collègues me jettent un regard compatissant et nous reprenons le travail, il y a beaucoup à faire vu le déroulement de la course. Pendant ce temps les pilotes se retrouvent sur le podium et ça me fait vraiment chaud au cœur de voir l'équipe Alpine au pied du podium en train d'acclamer Esteban.

Puis viennent les traditionnels interviews d'après course. Sur nos écrans, je vois Lando répondre aux journalistes. Il n'a pas l'air déçu, il semble surtout résigné.

- J'ai fini l'article pour ce soir, ça va si je te laisse gérer la partie Insta ? Je demande à Olivia.

- Oui oui vas-y, fonce ! Me dit-elle avec un sourire et je sais qu'elle sait pourquoi je suis impatiente de finir.

Je range mes affaires et me dépêche de descendre dans le paddock, me faufilant par mis la foule et pressant le pas pour rejoindre le motorhome Mclaren et retrouver le pilote britannique car je sais qu'il va avoir besoin de soutien.

- Hey...

- Hey Mona, tu es prête à manger le pire repas de ta vie ? Me demande t'il avec un léger sourire, en attrapant une bouteille d'eau.

- Je suis désolée que ça se soit mal passé. Je lui dis en grimaçant.

- Tu n'y es pour rien, c'est de la faute de Valtteri. Sincèrement, comme un pilote pour Mercedes peut faire ce genre d'erreur ? Tu te rends compte à combien de personnes il a plombé la course ?

Je vois bien qu'il me balance tout ce qu'il a du contenir, ce qu'il n'a pas pu dire durant les interviews.

- C'est des points tellement précieux qu'on perd bêtement.

Il se laisse tomber sur le canapé et passe la main dans ses cheveux pour les remettre en place. Il lève les yeux vers moi et reste me fixer, son regard en dit long sur sa déception. Il secoue la tête en grimaçant et je me sens totalement impuissante, peinant à trouver les bons mots pour essayer de lui remonter le moral.
Je prends place à côté de lui et glisse ma main dans la sienne, appuyant mon épaule contre son bras. Il presse ma main et nous soupirons tous les deux.

- Le point positif c'est que tu sais que tu n'es absolument pas fautif dans ce qui est arrivé. Ton départ était exceptionnel, tu m'as fait rêver ! Toi tu n'y es pour rien, c'est tout ce qui compte. La prochaine course sera la tienne mon chat.

If you could just see me [Formula 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant