Au Creux De La Baignoire [+18]

4.

-Gaby-

Il me balance ça, comme ça, sans filtre, et j'en viens presque à me demander si j'ai halluciné. Nos bains lui manquent.Cette phrase résonne en boucle dans ma tête et son écho s'amplifie dans ma boîte crânienne. Ce n'est pas une invitation à le rejoindre, mais ça n'en reste pas moins un aveux sur ses désirs. Mais autre chose fait en ce moment tourner mon cerveau : regrette-t-il notre complicité d'enfants innocents ? Ou regrette-t-il la possibilité que je puisse le rejoindre dans ce bain nue ?

Je mords ma lèvre. Il vient d'avouer que je suis belle.

Mon beau demi frère vient d'avouer la complaisance qu'il éprouve à me regarder.

Sans que je ne puisse me contrôler, mes cordes vocales se mettent à vibrer, certainement influencées par l'adrénaline circulant à grande vitesse dans mon organisme :

- Ça me manque aussi. Mais il n'est jamais trop tard pour raviver d'anciens souvenirs, n'est-ce pas ? 

-Lou-

Suis-je en train de devenir fou...? Gaby semble troublée par ce que je viens de lui dire. Son attitude a changé, alors qu'elle semblait sur le point de partir de la salle de bain, elle a, à présent, toute mon attention. Et le ton de sa voix a quelque peu changé.. 

 - Non... non je pense que tu as raison. C'est chouette aussi de se remémorer des souvenirs agréables de notre enfance. Et puis il n'y a pas de mal on est frères et sœurs, dans d'autres cultures les familles se douchent ensemble sans que cela ne pose de problème. Euuuuh enfin ce n'est pas ce que je voulais dire... 

Raaah mais comment fais-tu pour être aussi con. Au fond de toi bien sûr que tu es curieux de voir le corps de ta demi-sœur, bien sûr que tu voudrais l'enlacer dans tes bras, la couvrir de baisers... mais ce serait trop mal vu et tu ne voudrais surtout pas la mettre mal à l'aise ou violer l'intimité de Gaby.

 - Je... euh je suis désolé je me suis mal exprimé. Pour être honnête oui j'aimerais bien prendre un bain avec toi comme dans le bon vieux temps. Mais je comprendrais que ça te gêne... nous sommes presque des adultes maintenant. Enfin... tu pourrais te mettre derrière moi dans mon dos comme ça je ne verrais rien, ou devant moi comme tu veux. Et je ne te regarderai pas te changer... je fermerai les yeux promis. ... tu dois me trouver stupide ahaha, dis-je en baissant le regard me sentant coupable de rougir à cette idée et à cette proposition si peu conventionnelle.