Chapitre 12 : Le Régiment Noir

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« Le Front de Libération du Paranormal ? » S'exclama Elisabeth.

« Nous n'en savons pas plus pour le moment. L'Agence vous informera sûrement des nouvelles qu'elle récoltera. »

Aizawa se tourna vers Mary et demanda :

« Mary, peux-tu attendre à l'extérieur ? J'ai besoin de parler seul à seul avec ta sœur. »

La concernée hocha la tête et fit ses derniers adieux à Elisabeth. Elles s'enlacèrent de longues secondes avant que Mary ne disparaisse derrière la porte.

« Aizawa-san », dit précipitamment Kugisaki, « je tenais encore à vous présenter mes excuses pour tout le mal que j'ai causé aux élèves de Yuei. »

« Je ne suis pas certain de vous avoir tout à fait pardonnée », répondit-il calmement, « cependant, je dois bien admettre que vous avez été forcée. Vous avez pris part à un affrontement brutal alors que vous n'êtes pas une héroïne, simplement pour apporter des renseignements aux héros. Je reconnais m'être trompé sur votre compte. Je pensais que vous n'aviez agi que dans l'intérêt de sauver votre peau. Veuillez recevoir mes excuses. »

Il baissa la tête en signe de pardon.

« Il n'y a rien à pardonner », murmura Elisabeth, les larmes aux yeux.

Aizawa sourit faiblement et se redressa sur sa chaise. C'était le moment ou jamais.

« Aizawa-san, j'aimerais vous soumettre une théorie à laquelle j'ai pensée récemment. Hawks ne pense pas que ce soit possible mais... »

Elle lui fit part de son inquiétude à propos d'un autre traitre à Yuei.

« Qu'est-ce qui vous fait penser ça ? » Demanda le professeur.

« Comme vous le savez, quelques jours après mon renvoi, des informations à mon sujet ont été divulguées dans le journal. Ce sont les informations que je vous avais confiées à Yuei sur mon alter. Et je sais que ni vous, ni vos collègues n'avez été vendre ces renseignements à la presse. Et aucune autre personne au courant n'aurait transmis ces secrets non plus. »

« En êtes-vous sûre ? »

« Certaine », affirma Elisabeth, « Hawks et Mary n'auraient pas trahi ma confiance. Quant à Dabi... C'était un de ses moyens de pressions contre moi ; il n'est pas soupçonnable. Si je me peux permettre d'avancer une autre idée, je pense que je n'étais que la traitre de « façade ». Un leurre, si vous préférez. Dabi devait savoir que je craquerais tôt ou tard, il avait prévu le coup. Bien sûr, il ignore que j'ai été renvoyée pour cette raison, il croit encore que c'est lié à mon alter. Et il faut que cela reste ainsi si je veux continuer à jouer mon rôle. Néanmoins, j'imagine que dans son plan d'origine il espérait que je me fasse démasquer pour vous donner l'illusion qu'il n'y avait plus de traître à Yuei. D'ailleurs, il n'était pas très en colère quand il a compris que je ne pourrais plus servir d'espionne pour son compte. »

Aizawa réfléchit longuement aux propos d'Elisabeth puis finit par se rassoir.

« Comment pouvez-vous imaginer tout cela ? » Interrogea-t-il.

« Je connais Dabi. Je sais quel genre de plan il manigance. C'est quelqu'un de rusé et d'intransigeant et, pour une raison qui m'est inconnue, il est beaucoup trop laxiste avec moi sur mes erreurs. Si ç'avait été quelqu'un d'autre à ma place, il l'aurait probablement déjà tué. C'est pourquoi j'en suis venue à penser que je n'étais pas la seule traitre. Mon renvoi n'a pas semblé aussi grave que ce que je m'étais imaginé. »

« C'est étrange », affirma alors l'homme en se prenant le menton, « car s'il y avait bel et bien un autre traitre à Yuei, Dabi connaitrait les vraies raisons qui vous ont poussées à quitter le lycée. Il saurait que vous avez été démasquée et que vous travaillez dorénavant avec les héros. Dans ce cas, pourquoi vous garderait-il en vie ? »

Ne tirez pas sur le héros ailéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant