Partie 2

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Les spots de lumière éblouissaient Louane qui plissaient les yeux. La main toujours prisonnière de celle de Calixte, elle continuait de progresser dans la discothèque. Ses oreilles peinaient à s'habituer au fort volume de la musique que diffusait le DJ.

Des doigts chassèrent ses longs cheveux pour se poser sur ses épaules. Il s'agissait de Ronan qui, emporté par l'ambiance, la secoua comme un prunier. Il hurla contre sa nuque que ce soir allait être l'orgie de sa vie.

Tout le monde semblait excité, sauf la jeune femme, qui avait déjà envie de rentrer chez elle et de passer la tête sous sa couette, bien au chaud dans un de ses pyjamas une pièce favoris. Ce n'était que lorsqu'elle était chez elle, qu'elle pouvait se permettre de dire adieu à la mode et aux nombreux désagréments que celle-ci entraînaient. Louane n'avait jamais voulu devenir vendeuse. Au départ, elle avait rêvé de devenir une femme admirée de tous.

Le droit. C'était le droit qui lui avait fait de l'œil durant le lycée. Et avec ses bonnes notes, elle aurait certainement pu partir dans cette branche, si ses parents ne s'y étaient pas opposés. Son père comme sa mère ne voyaient pas d'espoir en cette filière. Plus exactement, ils ne pensaient pas leur fille capable de réussir. Alors comme Marie était partie dans la vente, ils en avaient décrété que leur cadette ferait de même.

Puis les années étaient passées, et Louane avait fini par trouver une certaine stabilité dans son boulot. Elle ramenait de l'argent, elle bossait à quelques kilomètres seulement de chez elle et une fois rentrée à son appartement, elle pouvait décompresser, au lieu de devoir bosser sur des cours prenants. Elle avait fini par se persuader qu'elle avait bien fait de suivre la décision de ses parents et même si parfois, le doute la rattrapait, elle faisait taire ce dernier à grands coups de pied.

— C'est génial ! s'écria Manon.

Impossible pour Louane de se retourner. Les doigts de Ronan étaient toujours posés sur ses épaules et sa main emprisonnée par celle de Calixte. D'ailleurs, en parlant du brun, celui qui n'avait pas perdu son fameux sourire, salua d'un signe de tête quelques connaissances. Ici, les gens savaient qui il était. Le prince de ses dames, le serial-loveur, les surnoms étaient nombreux.

— Tu veux boire quelque chose ? demanda-t-il en se tournant enfin vers Louane.

Avec le manque de lumière naturelle, ses yeux étaient bien plus foncés que d'habitude. La jeune femme sentit son haleine fraiche buter contre ses lèvres et ce ne fut qu'à ce moment-là qu'elle réalisa qu'il l'avait pratiquement embrassée à son arrivée. Comment avait-il pu se permettre un tel geste ? N'avait-il aucun respect envers elle ?

Calixte repoussa une mèche de cheveux de Louane et l'amena derrière son oreille. Le regard plongé dans celui de la blonde, il sourit de plus belle. Habituellement, ses proies se perdaient dans le vert de ses yeux et l'électricité les gagnait avec la douceur de la peau du brun. Mais cette fois-ci, son plan ne semblait pas fonctionner et le jeune homme fronça les sourcils. Pourtant elle lui avait bien dit qu'elle acceptait de fêter la Nouvelle Année avec lui. Alors pourquoi paraissait-elle aussi... frigide ?

— Est-ce que ça va ? l'interrogea-t-il en frôlant son oreille du bout des lèvres.

Elle sentait bon. Calixte avait envie de l'embrasser dans le cou et avant même qu'il ait fini de se demander s'il devait le faire ou pas, sa bouche caressa la peau délicate de Louane qui s'éloigna subitement de lui, surprise par son geste. C'était la première fois qu'une femme réagissait ainsi et le jeune homme ne sut pas quoi faire. Les mains levées en signe de paix, il mima des lèvres des excuses qui ne voulaient pas sortir de sa gorge.

La gêne monta entre les deux jeunes gens. Mais heureusement, une fois de plus, la présence de la troupe détendit l'atmosphère. Ronan qui avait lâché les épaules de Louane dès l'instant qu'il avait remarqué le petit jeu de son frère, attrapa l'avant-bras de la jeune femme et décréta qu'elle devait aller boire un verre. Celui-ci espérait pouvoir la détendre ainsi.

Électrisée (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant