Épilogue

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Trois semaines plus tard

— On l'amène en salle de travail ! annonça la sage-femme.

Quand Marie avait perdu les eaux, elle avait tout de suite contacté Jérôme et aussitôt avait-il appris que sa femme allait accoucher, qu'il avait planté son patron pour traverser la ville toute entière pour être au chevet de celle qui allait lui donner leur premier enfant.

Marie avait décidé (ou bébé plutôt) de faire monter le stress à sa famille. La crise était arrivée alors que Louane et leur mère s'engueulaient. À propos du poste de la plus jeune, que cette dernière avait décidé de quitter.

En effet, dans un moment de rébellion ou de désir de prendre sa vie en main, elle avait annoncé qu'elle allait faire des études. Plus en droit, car elle avait plus ou moins fait des recherches sur ces dernières et s'était rendu compte qu'elle s'était fait de fausses idées sur le métier qu'elle avait idolâtré durant son adolescence.

Louane voulait tenter d'acquérir le diplôme d'assistante sociale.

Madame Grant était en train de dire qu'elle allait foutre sa vie en l'air lorsque Marie s'était levée et leur avait crié de se taire. Son intervention avait réussi. Aucune des deux femmes n'avaient reparlé de cette histoire d'étude. Elles avaient été bien trop occupé à courir chercher les affaires de la femme enceinte et lui dire que tout irait bien.

Et désormais, elles étaient toutes les deux assises sur un banc, attendant l'arrivée de Jérôme, ainsi que de monsieur Grant.

— Je suis désolée de t'avoir crié après, souffla sa mère dans un soupir.

Louane tourna la tête vers cette dernière.

En l'espace de trois semaines, de nombreuses choses étaient arrivées.

La jeune femme avait revu Calixte, à deux reprises. Elle avait trouvé le courage de lui dire que ce n'était pas contre lui, qu'il était un chouette type, mais qu'il n'était pas... Qu'elle aimait les filles. Le brun avait semblé l'avoir assez bien pris. Enfin, en apparence en tout cas.

Après une petite semaine passée à presque-bouder (car elle ne lui avait pas fait la tête tout de même), Manon avait fini par pardonner son amie de ne pas lui avoir parlé de son orientation sexuelle.

Louane s'était renseignée pour s'inscrire dans une formation pour devenir assistante sociale. Elle avait parlé avec sa patronne, afin de voir s'il y avait possibilité de transformer son contrat de travail actuel. Car s'il y avait bien quelque chose que sa mère n'avait pas compris, c'était que la jeune femme ne comptait pas arrêter de bosser à la petite boutique, du moins durant son cursus. Elle demandait seulement à ce que l'on diminue son taux horaires.

— C'est pas grave.

Voir Marie dans cet état avait chamboulé tout le monde. Et peut-être adouci aussi.

— Tu es libre de faire ce que tu veux. Tu es majeure désormais.

Louane comprit que sa mère ne disait pas cela pour sa fille mais pour elle-même. Se faire dire par son aînée qu'elle voulait contrôler la vie de tout le monde l'avait un peu contrarié et peut-être amenée à se remettre en question.

Cela dit, Louane n'avait pas tenté tout de même de lui parler du fait que sa dernière, celle qu'elle avait habillée en rose et obligée à faire de la danse classique, aimait les femmes. C'était encore un peu trop tôt. Elle ne se sentait pas prête. Et sa mère l'était encore moins.

— Jérôme a intérêt à arriver rapidement, s'il ne veut pas que je lui dise ce que je pense de lui !

Un sourire étira les lèvres de la jeune femme. Lorsque sa mère avait besoin de s'en prendre à quelqu'un, n'importe qui pouvait faire l'affaire.

Électrisée (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant