Fiction Bizarre Adventure : Eruri

Mise en garde

Ce n'était pas la première fois que l'arrière de la faculté de psychologie était jonché de mégots et de canettes à moitiés vides, et comme d'habitude, ce devait encore être l'oeuvre d'étudiants qui se défonçaient sans retenu, sous prétexte d'avoir des pensées bien trop sombres par rapport à ceux de leur âge, en se targuant à l'occasion d'avoir une ouverture d'esprit supérieure à la moyenne au vu de leur culture littéraire et de quelques épisodes dramatisés de leur existence.

Alors qu'il commençait à se faire tard, et que le petit groupe comptait se dissoudre en laissant chacun rentrer chez soi, l'un d'eux remarqua une ombre singulière, qui lui parut très vite intimidante. Son expression apeurée incita ses camarades à se tourner vers la source du trouble. Levi se tenait debout, face au groupe d'étudiants presque paralysés. Il avait un regard sombre, qui n'avait pourtant pas l'intention d'être menaçant, et malgré son silence, son expression était suffisamment explicite pour que les jeunes alcoolisés se mettent à ranger leur ordures dans l'intention de les jeter proprement.

L'un d'eux pourtant, avec un niveau de confiance probablement aussi élevé que son taux d'alcool dans le sang, ne voulait pas avoir à s'incliner face à ce nabot qui n'avait apparemment rien de plus que lui qu'un regard assassin. Il ricanait alors lorsqu'il lui dit :

- Qu'est qu'il a l'nain à jouer le p'tit chef, heiiin !? Parc'que t'es plus âgé, t'es pas mieux !

- ...

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Le silence que prenait le jeu de regard entre Erwin et Levi fut interrompu par le soupir du plus âgé et l'indifférence de son opposant. Ce n'était pas la première et sûrement ni la dernière fois que Erwin appelait Levi dans le bureau de chez lui pour le réprimander. Ils étaient voisins depuis quelques années déjà, l'un était professeur et l'autre était un élève aux résultats exemplaires, mais de caractère explosif. Puisque leurs appartements étaient juxtaposés, les deux jeunes hommes avaient appris à connaître quelques habitudes l'un de l'autre, et au-delà des politesses, ils avaient développé avec le temps une assez bonne entente. À force de s'être côtoyés et alignés sur leurs idéaux communs, il leur arrivait d'avoir des journées passées à deux où ils pouvaient oublier leur statuts sociaux et simplement profiter de leur personne.

Mais à ce jour, Erwin ne pouvait ignorer les ennuis causés par son protégé au cours des derniers mois. Il savait bien que Levi n'agissait pas dans l'intention de faire du mal et qu'il ne décidait d'utiliser la violence que sur des personnes qui lui cherchaient des ennuis. Néanmoins, il n'aimait pas les conséquences négatives que cela produisait sur l'image de Levi, et il devait bien faire mine d'avoir apporté une sanction à cet entêté afin de ne pas laisser d'autres responsables de la faculté lui chercher plus de soucis. Erwin avait alors déjà fait une petite mise en scène dans la faculté, mais comptait à présent punir Levi par lui-même, non en tant que professeur, mais plutôt comme un ami proche.

- Tu sais qu'il ne pourra pas marcher sans béquille pendant un mois.

- Et ?

- ... Je vois que tu n'as toujours pas appris des dernières fois où tu avais envoyé un des étudiants à l'hôpital...

- Ce n'est pas mon problème.

Avec un air malicieux, Erwin s'approchait d'un Levi placide. Mais ce dernier recula subitement, comme si son instinct l'avait averti d'un danger imminent. Le professeur plaqua alors Levi contre le mur le plus proche, et collait ses lèvres contre l'oreille de son prisonnier, de sorte à lui sussurer : " Tu fais énormément de bêtises en ce moment... "

- !! Je...