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Lorsqu'Ailean arriva au studio de Damian, elle était encore entrain de ressasser son brunch, lunch, peu importe comment on l'appelait. Elle appuya sur la sonnerie, la tête encore dans sa dernière « britouille » avec Tom. Cela était idiot. Il fallait impérativement qu'elle le convainc qu'il était plus important que sa mère. Et si cela lui tenait autant à cœur de surpasser Damian dans le cœur de Helen Sherwood, alors elle fournirait encore un effort et l'inviterait. Elle aurait dû y penser plus tôt, mais sur le moment, elle n'avait eu aucune envie de revoir sa mère. Après avoir marcher vingt minutes, elle avait eu une tout autre vision des choses. C'était fou comme la marche pouvait ouvrir l'esprit. Habituellement, elle y puisait ses meilleures inspirations pour le dessin, et là, elle avait réfléchi. Vraiment réfléchi. Etonnant, songea-t-elle.

La porte s'ouvrit sur un Damian, chiquement vêtu comme à son habitude de ses petites vestes de costumes légères et de son foulard vert forêt. Il possédait un mélange de look parisien et londonien à la fois. Il la salua et la laissa entrer.

- Ce fut si pénible que ça ? Posa Damian en retirant sa veste grise.

- Tu viens de rentrer ? Constata Ailean.

- N'évite pas ma question, l'avertit-il tout en rangeant son vêtement au porte-manteau.

La jeune femme soupira et lança son sac à main dans l'un des canapés. Elle s'y jeta ensuite et laissa tomber sa tête en arrière. Damian, connaissant bien cette attitude, vint s'assoir près d'elle et lui entoura les épaules de son bras réconfortant. Elle y posa sa tête sur son épaule.

- Elle m'exaspère.

- Ta mère ? Supposa le brun.

- Qui d'autres ?

- La vie ? Suggéra Damian.

- Très drôle.

- Depuis quand n'as-tu plus peint ?

Surprise par la question qui pour elle n'avait aucun rapport, Ailean se redressa et le regarda étrangement. Damian sourit, amusé par sa réaction.

- Tu ronchonnes moins quand tu peins, lui rappela-t-il.

Ailean ouvrit la bouche pour lui balancer une réplique cinglante, mais y renonça aussitôt que son cerveau eut bien reçu l'information. C'était dans ses habitudes de se vexer, râler, réagir avant même d'avoir pris le temps de réfléchir à ce qu'on venait réellement de lui dire. Pour le coup, Damian n'avait pas tort. La peinture avait été avant tout thérapeutique pour elle. Dès qu'elle était contrariée ou que le monde l'indignait ou devenait trop noir et désespérant pour elle, elle prenait ses crayons et ses pinceaux. Peut-être était-ce pour cela qu'elle prenait tout négativement et comme une provocation constantes ces derniers temps ?

- Comment Tom le prend-t-il ?

- Il veut être le gendre parfait...

- Et cela ne te fait pas plaisir parce que... ? Essaye de comprendre Damian.

- Entre deux cœurs -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant