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Les Ailes de la Liberté

Comme tous les matins, le château dans lequel logeaient les membres du  Bataillon d'Exploration était silencieux. Seul le bruit du vent et quelques ronflements, venant principalement de la chambre de Connie, troublaient le silence environnant. Le château, caché par les hauts arbres de la forêt, voyait ses habitants se réveiller doucement en même temps que le soleil.

Dans la chambre la plus à droite au deuxième étage, on pouvait retrouver Mikasa qui dormait la bouche entrouverte et qui ronflait légèrement. Le lit à côté du sien était vide, et il n'était pas très difficile de deviner que sa chère colocataire-mangeuse-de-patate-préférée était allée rejoindre Connie dans sa chambre. Quant au lit situé dans le coin de la pièce, il était occupé par une grande blonde dont le nez dépassait de la couverture. Annie, plongée dans un sommeil profond, marmonnait des mots inintelligibles. La pièce était propre et les vêtements étaient tous rangés dans l'armoire au fond de la pièce, contrairement à ceux de la chambre d'à côté, qui traînaient par terre.

D'ailleurs, dans la chambre d'à côté, l'atmosphère était bien différente. Alors que le calme et la tranquillité régnait dans la chambre des filles, il en était tout autre dans la chambre occupée par Jean, Connie et Reiner. Reiner dormait dans son plus simple appareil et sa couverture était tombée à terre. Il ronflait et tenait entre ses mains un vêtement féminin appartenant à Christa. Quant à Jean c'était le seul à dormir à peu près normalement, si l'on omettait le fait qu'il faisait de petits bruits qui ressemblaient étrangement à des hennissements...Connie, lui, était imbriqué dans les bras de Sasha qui n'avait pas le droit d'être ici mais qui ne se gênait pas pour filer dans la chambre de son chéri dès que les supérieurs avaient le dos tourné...

Juste en face de leur chambre se trouvait celle d'Eren, de Berthold et d'Armin. Elle était propre et rangée, à quelques détails près : le lit d'Armin était entouré de livres et encyclopédies en tout genre. D'ailleurs le petit blond dormait avec un livre sous son oreiller. Cependant le lit d'à côté restait étrangement vide...Quant à Berthold, il était à plat ventre et serrait sa couverture dans ses bras. Rien de plus normal.

A côté de leur chambre se trouvait la dernière chambre du premier étage, celle de Christa, Ymir et Petra. Cette dernière chambre était impeccablement bien rangée et pas une seule couche de poussière ne venait colorer le plancher. Toute cette propreté était due à Christa qui, malgré son apparence de frêle jeune fille, savait se faire respecter comme personne...

Au deuxième étage, il n'y avait que quatre chambres et n'importe quelle personne connaissant un minimum Levi Ackerman, pouvait deviner que la chambre en face lui appartenait. La poignée de sa porte était lustrée et elle s'abaissait sans grincer, preuve que le propriétaire de la chambre s'en occupait bien. Pas un seul grain de poussière ne subsistait et le bureau était rangé au carré. Le jour filtrait entre les rideaux et éclairait la petite pièce mais le caporal-chef Levi ne dormait pas. Il était à moitié allongé, nu, et caressait délicatement les cheveux châtains du jeune homme endormi dans ses bras. Pour une fois, il était parfaitement détendu et laissait ses pensées s'évader tout en observant tendrement Eren, car c'était bien lui, blotti au chaud sous sa couverture.

Il soupira en repensant au début de leur liaison qui n'avait pas était simple et qui ne l'était toujours pas d'ailleurs...

Le châtain avait drôlement changé depuis la découverte des livres de son père dans sa cave et du premier mariage de Grisha Jager. Il semblait constamment sur ses gardes, comme mal à l'aise. Et Levi qui jusque là s'était contenté de l'observer attentivement, avait décidé d'agir. Eren ne parlait plus à Arlert et Ackerman alors personne ne savait ce qui lui arrivait et tout le monde était très inquiet pour lui. Petit à petit, il s'était donc rapproché de Jager afin de savoir ce qu'il se passait. Le châtain ne mangeait même plus à table, c'était pour dire à quel point il était chamboulé !