4. Les opposés s'attirent [°]

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Sur l'univers de Avatar : the last Airbender


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La chaleur. Le feu. Le brûlé.

Toutes ces sensations m'emplissent de douleur, je suis sensible à leur contact violent et brûlant. Des frissons me parcourent tout le corps. L'adrénaline afflue dans mon ventre.

Je suis le calme, l'équilibre, la défense. Je suis l'eau et le feu était, est et sera toujours mon opposé. Son tempérament imprévisible, passionnel et fier défie mon sens de l'organisation, ma sensibilité fragile.

Je me noie dans les flammes de son ardeur, tant et si bien que j'entrevoie des silhouettes se former au milieu des langues de feu oranges. Je vois ma mère qui me regarde tendrement, mon père qui entoure Sokka de son bras et...

Et Aang. Son visage angélique lumineux, me sourit, avant de disparaître à nouveau parmi les flammes. La chaleur m'engloutit dans un tourbillon déchaîné et je sombre.

J'ouvre les yeux brusquement. Le visage de Zuko est penché sur moi, son unique sourcil froncé. Je reprends mon souffle doucement, encore bouleversée par mon rêve. Cela fait plusieurs semaines maintenant que je dors d'un sommeil agité, donc peu reposant. Les poches foncés sous mes yeux en témoignent.

Reprenant petit à petit mes esprits, je me redresse sur les coudes dans mon lit et pose le regard sur le seigneur du feu. Cela me fera toujours un choc d'appeler Zuko "seigneur", au vu de son prédécesseur, Ozai. Comparé à son père tyrannique, Zuko est un véritable agneau. Bien que cela ne l'empêche pas de se mettre en colère régulièrement pour des raisons minables.

Le visage d'Aang apparaît dans mon esprit ; le jeune garçon me manque terriblement, lui qui savait me réconforter par sa seule présence et son sourire. L'avatar incarnait l'innocence et la bonté pure, néanmoins, cela n'a pas suffit à le garder en vie. Il était la lumière qui éclairait le monde durant cette foutue guerre, et il s'est éteint.

Alors qu'il avait vaincu Ozai, qu'il avait redonné espoir à chacun, qu'il méritait plus que quiconque d'entamer une vie reposante, il a fallu qu'une de mes nombreuses erreurs lui coûte la vie. Je n'avais pas pu, pas su m'occuper d'Azula, et cette faiblesse de ma part avait permis à la jeune femme de lui ôter la vie, d'un éclair traître bien placé.

Alors que nous allions prendre un nouveau départ, recommencer notre vie après toutes les horreurs que nous avions vécues. Ce jour-là, j'avais frôlé la mort également. Et si ce n'était pas pour Zuko, je ne serai plus là aujourd'hui. Il avait intercepté l'éclair qui m'était destiné après Aang, ce qui m'avait permis de vaincre Azula, déstabilisée par l'action de son frère. Pour la première fois de ma vie, la rage m'avait consumé, et c'était avec elle que je m'étais battue. La colère avait amplifié ma maîtrise l'espace d'un instant.

Je n'avais jamais autant pleuré de ma vie ce soir-là. Accroupie sur son corps, je n'avais pas pu le sauver. J'avais assisté à son enterrement, impuissante.

J'étais brisée.

Mais Zuko avait été là pour moi. Contre toute attente, c'est le tout récent seigneur du feu qui m'avait accueillie dans son palais, m'avais permis de faire mon deuil en paix. J'avais pu me changer les idées en participant à la vie quotidienne de la capitale et c'est ce qui m'avait permis d'échapper à la tristesse profonde, au désespoir qui m'auraient assaillis si j'avais été seule.

J'avais appris de nouvelles choses, m'étais fait une place en m'habituant aux nouvelles coutumes, en me faisant de nouveaux amis dans les nouvelles dimensions qu'avait pris ma vie.

La fougue de Zuko, sa passion et même sa fierté m'avaient sauvée. Sans lui, son caractère bien trempé, sa présence réconfortante — car il avait vécu les mêmes épreuves que moi — je ne serai pas celle que je suis aujourd'hui.

Plus forte, plus mature, plus consciente. Toutes les épreuves que j'ai traversées m'ont forgé et ont contribué à ce que je devienne meilleure.

J'avais trouvé en Zuko un semblable et un opposé à la fois ; nous avions tous les deux perdu des êtres chers, souffert à cause de la guerre. mais nos personnalités seraient toujours différentes. Nous serions toujours deux pôles, comme le ying et le yang. L'eau et le feu en clair.

Nous étions complémentaires, nous apprenions l'un de l'autre.

Et tout était allé si vite. Notre relation avait rapidement pris plus qu'une tournure amicale, mais plutôt passionnelle. Elle incarnait l'espoir qu'un renouveau était possible.

— A quoi tu penses ? demande Zuko, en s'allongeant à mes côtés, un sourire aux lèvres.

Je ne mentionnai pas Aang, au vu de sa jalousie conséquente, bien qu'il ait été un bon confident au début de mon deuil. Chaque chose en son temps !

Je répondis en souriant à mon tour :

— A nous. 

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant