Red Snitch - Tome 2 (KidLaw)

10 - Modèle

Bonjouuuur. C'est Dimanche, c'est Red Snitch.

Alors, ce chapitre va paraître un peu fade comparé aux deux derniers mais il faut bien que l'histoire avance convenablement. J'espère qu'il vous plaira quand même.

Sinon merci pour vos commentaires sur le précédent, j'ai bien rigolé x) je ne réponds pas toujours parce que parfois je n'ai pas l'énergie mais je lis tout et ça fait très plaisir <3

Maintenant, c'est le retour de Law qui pleurniche comme un gothique triste du XVIIIème siècle.

________________

— Tu es sûr que tu ne veux pas venir ?

— Certain.

— Tu ne vas pas regretter ?

— Non.

— Ok. Je te raconterai.

— Merci.

Kid s'échappe par la trappe et me laisse seul. Je lui suis reconnaissant de ne pas insister. Je n'ai pas mis le nez en dehors de la chambre depuis plusieurs jours et je me sens vidé de mes forces. J'ai souvent le cafard mais ça faisait longtemps que je ne n'avait pas été aussi déprimé. Je n'ai envie de rien, si ce n'est dormir. Le point positif, c'est que je rattrape mes insomnies mais en dehors de ça, c'est infernal à vivre.

J'ai vraiment envie de disparaître sous un tas de feuilles et tous les efforts de Kid pour me remonter le moral sont inutiles. J'ai vu qu'il essayait de me dérider et de me rassurer en me répétant qu'il ne m'en voulait pas pour ma "scène" de l'autre fois — il s'est même retenu de me charrier en voyant l'état dans lequel j'étais — mais ça n'a eu aucun effet. Ca m'a même conduit à me sentir encore plus mal. Je crois que ça aurait été plus simple s'il avait réagit... Comme il aurait dû réagir. J'ai encore été infect avec lui et il n'a même pas bronché. Au contraire, il a été adorable.

Il m'a simplement mis face à ce que je faisais et il avait raison : j'étais ridicule. Je suis ridicule et je ne m'en rends même pas compte. J'étais tellement blessé et jaloux que je n'ai pensé qu'à moi. Je n'ai même pas réussi à réfléchir une minute et me dire qu'une discussion posée c'était mieux et que ce n'était pas si grave. J'ai préféré agir comme un connard. J'avais envie de lui hurler dessus. Comment c'est possible d'être aussi détestable ?

Il aurait dû se barrer, en avoir marre et me laisser tomber une bonne fois pour toute. Je ne sais pas par quel miracle il accepte encore de me supporter. Et je me sens encore plus pathétique de m'apitoyer sur mon sort alors je me morfonds davantage. Le serpent qui se mord la queue.

Le plus triste, c'est que je sais d'où ça me vient. Je sais pourquoi j'ai des "crises" de ce genre. Ca n'avait jamais explosé sur Kid jusqu'à présent, c'est tout. Je pensais que j'étais au-dessus de ça, mais force est de constater que non. Je passe ma vie à essayer de me détacher de cet héritage dont je ne veux pas et rien ne marche. Qu'est-ce que je peux faire ?

Le vieux téléphone de Ace se met soudain à vibrer comme jamais. Je sursaute, je ne m'attendais vraiment pas à entendre ce son. Des semaines sans portable, j'ai perdu l'habitude.

Je devine tout de suite qui c'est. Il n'y a qu'une seule personne qui sait comment me contacter par ce biais : Cora. Je me jette aussitôt sur la caisse où il est rangé. Rien que de penser à lui me réveille instantanément. Comme toujours, j'ai l'impression que lui seul peut me sortir de la tourbe dans laquelle je me suis enfoncé tout seul. J'ouvre le clapet et lis son message en tremblant :

Cora : Je viens aux nouvelles, ça fait longtemps que je ne t'ai pas parlé. Comment tu vas ?

Il ne pouvait pas mieux tomber. Je me demande pourquoi je n'ai pas pensé à lui parler plus tôt, sûrement parce qu'il s'est passé beaucoup de choses en peu de temps. Entre les épreuves et mes crises de nerfs, j'ai réussi à oublier que j'avais au moins une figure à peu près paternelle ici. Comparée à Doflamingo je veux dire.