Red Snitch - Tome 2 (KidLaw)

14 - Le Cauchemar

Bonjour tout le monde ! C'est le dernier chapitre de l'année. (A moins d'un bonus, mais je ne vous promets rien !)

Et autant vous le dire tout de suite : je vous balance de l'angst avant les vacances. Ca va piquer un peu.

Aujourd'hui, c'est le jour du flashback.

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Toujours des murs blancs et un escalier.

Je ne comprends pas ce que je fais là et je suis un peu agacé. Je n'ai pas envie de monter mais il y a un type derrière moi, avec le même uniforme que les larbins de Kaido, qui me houspille et me donne des petits coups de bâton dans le dos pour que j'avance. Je l'envoie chier et lui dit que je n'ai pas envie de monter dans cette pièce. Il me pousse encore en disant : "C'est comme ça." Je cède à la pression, à contrecœur, et pose mon pied sur la première marche. Ce n'est que maintenant que je vois que l'escalier est complètement délabré. On dirait qu'il va céder sous mon poids mais comme j'ai l'habitude des combles, ça ne me choque pas plus que ça.

Je suis surtout nerveux à l'idée de monter. Je regarde autour de moi avec la nette impression d'avoir déjà vécu cette scène : plus je monte et plus les murs prennent une teinte rouge écarlate, avec des motifs fleuris, vieillots et dorés. Ça me révulse presque tellement je trouve ça moche.  Je ne sais pas pourquoi, je me mets soudain en colère et je crache dessus. Je me retourne pour gueuler sur le gars qui m'a fait monter de force et je lui hurle des insultes. Je culpabilise aussitôt parce que je me dis qu'il doit juste faire son taf puis je reprends mon ascension.

Je pousse une porte avec un judas et je rentre dans un appartement. Ca sent bon, quelqu'un fait quelque chose à manger. Mais au lieu de me donner faim, ça me donne envie de vomir. Je me retourne pour repartir mais maintenant je suis dans une autre pièce que celle par laquelle je suis arrivé. C'est petit, tellement petit que je me demande comment je peux tenir là-dedans. Il y a des lits superposés derrière moi, les mêmes que ceux de la chambre que je partageais avec Kid. D'ailleurs, je devine que la couche du dessus est son lit parce qu'il y a une prothèse posée sur le matelas. Je me demande ce que Kid peut bien faire ici, je me dis que je vais l'attendre. Je m'assoie sur le lit du dessous et je joue avec mes mains, en attendant que les choses se passent.

C'est long et il n'y a personne avec moi mais j'entends des éclats de voix de l'autre côté de la porte. Je ne sais pas de quoi il s'agit mais c'est en train de chauffer et ça m'angoisse de plus en plus, j'ai très envie de partir. Je vois la fenêtre et me dis que je devrais sauter, que Kid est sûrement dehors pour m'attraper. Je cherche mon téléphone pour l'appeler, sans succès, mon pantalon n'a même pas de poches. On dirait un pyjama. Soudain, on toque à la porte. Je frissonne, je n'ai vraiment, vraiment pas envie d'ouvrir. Mais le bruit est terriblement agaçant et c'est presque pire d'attendre que ça passe.

Je me lève pour faire entrer la personne qui toque de plus en plus fort pour entrer. Je tourne la poignée, ronde et dorée, avec la même sensation de déjà vu qu'auparavant. J'ai le sentiment que quelque chose se terrible va se produire alors je me contente de passer la tête par l'entrebâillement, au cas où il y aurait un danger. Il n'y a personne. Par réflexe, je baisse les yeux et aperçoit une petite fille. Elle me regarde avec avidité, j'ai l'impression qu'elle attend quelque chose de moi. J'essaye de comprendre d'où elle peut venir en l'observant avec plus d'attention. Elle ne doit pas avoir plus de sept ans. Elle porte un pyjama, deux petites nattes désordonnées et me fixe de ses grands yeux bruns. Des yeux que je connais.

Une douleur atroce me lacère l'estomac et mon cœur se met à tambouriner.

Je me réveille en sursaut.

Je suis en sueur et tout tremblant. Et je ne saurais pas expliquer pourquoi, j'ai l'impression que je vais mourir d'une seconde à l'autre. Je ne sais plus où je suis, je ne reconnais rien. Je me jette hors du lit et m'écroule par terre après avoir heurté un meuble. Je ne sais pas où je vais, je veux juste m'enfuir. J'ai envie de vomir et je me sens fiévreux. Je me demande si je ne suis pas en train de faire une crise cardiaque.