Red Snitch - Tome 2 (KidLaw)

22 - Le plan

Hey.

Je sais pas vous, mais moi j'ai besoin de douceur et de rigolade en cette journée compliquée. J'espère que ce chapitre vous fera du bien. Il est stupide et finalement c'est tout ce qu'on veut. (Et il va très vite, la structure est un peu différente de d'habitude.)

Mais aussi, comme son titre l'indique, c'est le moment de dévoiler l'étape finale de l'histoire.

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Je savais que ce serait difficile : Hancock est une véritable tortionnaire. Mais je n'ai jamais autant eu envie de faire mes preuves et de clouer le bec à quelqu'un. Je résiste à toutes ses tentatives pour me démolir et plus je suis désagréable, plus elle me respecte.

Je me fais peur pour être honnête. Si les autres savaient en quoi je me transforme quand je rentre dans la salle où elle m'entraîne...

Car je n'ai rien dit, à personne. Même pas à Kid, qui est absolument dépité à l'idée que je sois destiné à monter sur une estrade devant une foule chauffée à blanc par Queen. Il n'est pas le seul, tout le monde est persuadé que je vais me vautrer lamentablement et que c'est la fin de tout — ils exagèrent un petit peu. Malgré tout, je préfère mettre mon égo dans la poche et les laisser croire que je suis condamné, ça fait parti du plan. Je serre les dents et je subis leur panique ; Bonney en particulier à l'air scandalisé par ma nonchalance.

— Mais tu réalises un peu ?! Après qui tu vas passer ?

— Après Queen, oui, je sais. D'ailleurs, je suis le seul que ça choque que le gars se fasse appeler "Queen" ? S'il croit pouvoir prendre la place de Freddie Mercury dans l'imaginaire collectif, il se trompe.

Je ne leur en veux pas de croire aussi peu en moi. Au contraire, ça m'aide. J'arrive toujours enragé face à Hancock et elle ne demande que ça. L'autorité de cette femme est spectaculaire et je dois être une des rares personnes capable de la regarder dans les yeux et lui dire "merde" en même temps. Je crois que rien que pour ça, elle m'aime bien. Elle clame le contraire mais j'ai pu l'observer plus attentivement ces derniers jours et je vois bien qu'elle se sent lasse de tout. D'après ce que j'ai compris, c'est une des rares femmes à faire parti de l'entourage mafieux de Doflamingo. Elle a été à notre place il y a quelques années et a fait parti du "haut du panier", les éléments les plus prometteurs jamais sortis de cette île. Je n'ai pas trop compris ce qu'elle faisait exactement mais je suppose que ça a quelque chose à voir avec le milieu du divertissement parce qu'elle a l'air de s'y connaître.

Dès que la porte se referme sur nous, l'entraînement débute. Elle se transforme en coach, imprésario, dresseuse, tout ça à la fois. J'ai de la chance qu'elle n'utilise pas un fouet pour me faire sauter dans des cerceaux de feu. Elle préfère manier les mots, son venin est bien plus efficace que n'importe quel châtiment corporel.  Ca ne fait que quelques semaines que je la retrouve tous les jours et elle ne manque jamais une occasion de me faire savoir à quel point je la désespère.

Son objectif, pour le moment, est de m'assouplir. Car il faut que je me fasse à cette idée : je vais devoir danser. Et je ne sais pas danser. Je suis capable de bouger un minimum — j'ai déjà pratiqué les arts martiaux, puisque c'est obligatoire pour faire parti de l'entourage de Doflamingo — mais je suis un peu rouillé. Elle essaye de me faire bouger et de m'apprendre à coordonner mes mouvements avec des exercices simples mais ne se satisfait de rien.

— Et si je te tapais dessus avec un gros bâton ? Peut-être que tes chairs seraient plus souples, soupire-t-elle...

— Je vais pas pouvoir faire le grand écart du jour au lendemain !

— Je te demande pas de faire le grand écart, imbécile. Je veux que tu sois joli à regarder. Que tu maîtrises ton corps et que tu l'utilises comme un outil, dans un but précis : la séduction. Et là, tout ce que je vois c'est un phasme ! Un insecte en forme de branche qui peut à peine bouger.