De l'ombre à la lumière ( côté lumière )

Chapitre neuf

Une lumière aveuglante m'accueille et je suis obligée de mettre ma main en visière pour me protéger de la luminosité. Au fil des secondes, mes pupilles commencent progressivement à s'adapter à celle-ci puis j'arrive enfin à percevoir les formes qui m'entourent. Je distingue une silhouette non loin de moi qui est encore trop flou pour que je puisse mettre un visage dessus.

Au bout de quelques minutes durant lesquelles je suis restée immobile, le visage devient plus nette et je peux enfin entrevoir les traits si distinct de la personnes qui me regardent avec un sourire timide à seulement quelques centimètres de moi.

Il faut un léger délai pour que mon cerveau assimile enfin que cette personne étrangère au premier abord est en réalité, la personne qui a le plus compté à mes yeux. Toi.

Je comprends à l'instant même que tu es différent comparais à notre dernière entrevue. Ton visage ne reflète ni la joie ni l'amour, il est indéchiffrable. Je suis pour la première fois de ma vie, incapable de dire ce que tu ressens ou à quoi tu penses. C'est comme-ci un inconnu avait prit possession de ton corps et qu'il restait là à me fixer inlassablement. On reste quelques minutes lui et moi à se jauger du regard en chien de faïence à attendre que l'autre fasse le premier pas mais aucun de nous deux ne bouge.

Je fais un pas vers lui et j'aperçois un voile de colère se posait sur ses yeux. Je suis complètement perdue, pourquoi men veux-tu alors que je suis de nouveau près de toi ? Pourquoi ai-je cette sensation d'avoir fait le mauvais choix ?

Toi ou qui qu'il soit vraiment avance à son tour vers moi pour prendre ma main dans la sienne. Son corps est froid et sa peau est blanche comme un cadavre, j'ai l'horrible sensation d'être dans un cauchemar sans fin où tu es mon geôlier.

- Tu n'as rien à faire ici !

J'entends de l'amertume dans sa voix si différente de la tienne. Cest comme-ci, il était le messager de toute les personnes que j'ai connu mais qui ne sont plus là.

- Rentres chez toi chérie.

Cette fois-ci sa voix est devenu plus douce, plus mielleuse exactement comme celle de ma mère. Je reste paralysée, ne sachant pas quoi dire ni quoi faire. Cette situation me dépasse tellement que les vieux réflexes reviennent et que je me met à fuir.

Je cours le plus loin possible de vous mais il n'y a aucune échappatoire, aucune issue. Juste le vide à perte de vue et eux qui me suivent à la trace comme un prédateur traquant sa proie.

Ce corps qui n'est juste qu'un réceptacle de toutes ces âmes continuent à me parler mais je n'ai pas la force d'écouter touts ces jugements, touts ces ordres.

Je suis moi aussi en colère contre eux car personne ne sait ce que je vis au quotidien et qu'ils en parlent comme-ci, je me noyais délibérément dans cette douleur.

Le mannequin continue à déblatérer toutes ces paroles sans jamais s'arrêter alors au bout d'un moment je finis par exploser.

- Arrêtez !

Il s'arrête de parler et me regarde avec des yeux surpris en attendant la suite.

- Vous croyez que je le fais exprès ? Vous pensez peut-être que c'est facile pour moi de vivre sans lui ? Vous n'arrêtez pas de me répéter que ma place n'est pas ici, pas avec vous ni avec lui mais elle est où alors ? Tout ce que je demande c'est de ne plus avoir mal et je sais pas comment faire. Je suis devenu un puits de douleur sans fond qui n'est jamais rassasié. Je veux juste passer plus de temps avec lui, passer le reste de ma vie avec lui. C'est tout ce que je demande...

Mes sanglots m'empêchent de continuer. J'ai tellement mal que mes jambes se dérobent sous moi et que je continue à pleurer ma détresse sous les yeux inhumains de la personne. Je ne comprends pas pourquoi ici est si différent de ce qui est arrivé à la plage. Pourquoi ne veux-tu pas de moi ? Cette question me bouffe de l'intérieur et j'ai juste l'impression de mourir une seconde fois.

- Moi aussi, j'aimerai passer le reste de ma vie avec toi et pourtant je suis obligé de refuser ta demande car ta vie n'est pas censé se terminer ainsi. On finira par être réuni maman mais ce n'est pas pour tout de suite. J'attendrai le temps qu'il faut et jamais je ne t'oublierai car tu es la personne que j'aime le plus dans cet Univers si vaste. J'ai quitté bien trop vite ton monde mais un suivant nous attend et ce dernier est immortel.