Chapitre 2

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Kara

Tout le week-end, Kate et moi avons consacré notre temps à élaborer des esquisses pour la présentation. J'ai reçu les instructions sur les souhaits des futurs mariés, et le thème qu'ils ont choisi est "chic et épuré". La mariée a opté pour deux couleurs : blanc et or. J'ai dressé une liste des fleurs que j'ai imaginées pour enrichir la décoration, laissant les mariés choisir parmi les compositions que je leur proposerai. Comme je l'avais anticipé, aucun budget n'a été imposé, ce qui nous ouvre de nombreuses possibilités. À tel point que je dois faire le tri dans mon esprit, tant les idées affluent en continu. Ne pas avoir de restrictions est un véritable rêve pour nous, les organisateurs. Bien sûr, les couleurs choisies sont des classiques, mais elles s'inscrivent parfaitement dans le thème souhaité. Pour éviter que la décoration ne soit trop monotone, j'ai décidé de jouer avec les nuances de blanc, et les premiers croquis réalisés avec Kate sont vraiment élégants !

Nous sommes fières de notre travail, car en à peine deux jours, nous avons produit ce qui prend généralement une semaine ! Nous allons soumettre trois esquisses de décorations au couple, leur offrant ainsi la possibilité de choisir celle qui leur plaît le plus. Ces propositions sont nettement plus raffinées et en accord avec le thème que celles qui leur avaient été présentées précédemment.

— Maman, tu peux venir dormir avec moi ? dit la voix encore ensommeillée de mon fils. 
— Qu'est-ce qui se passe, mon trésor, pourquoi es-tu réveillé ? 
— J'ai fait un cauchemar..., me confie-t-il, en se frottant les yeux et en baillant.   
— Est-ce qu'il s'agit encore de ce méchant Buzzy le clown ? 

Il hoche la tête avec enthousiasme en courant vers moi. Ethan a une peur bleue des clowns depuis toujours. J'ai bien essayé de l'apaiser, mais rien n'y fait. Il est toujours aussi effrayé par eux, à tel point que dès qu'il en croise un, que ce soit à la télévision, dehors ou dans ses rêves, il lui attribue un nom et lui prête une identité !

Pour lui, tous les clowns ne sont qu'une seule et même personne : Buzzy le clown.

Je prends mon fils dans mes bras, le serre tendrement tout en lui promettant qu'il ne lui arrivera plus rien et qu'il peut se rendormir en toute sécurité. Rassuré et blotti contre moi, il se laisse emporter par la fatigue. Son lit est suffisamment grand pour accueillir nos deux corps, et je prends le temps de contempler mon petit garçon, me disant que, même si tout n'a pas toujours été simple pour nous deux, je ne regretterai jamais la décision que j'ai prise de le garder. Il m'a tant apporté, que toutes les difficultés du monde ne me feront jamais douter du fait que j'ai pris la meilleure décision de ma vie !

***

Lundi matin, j'opte pour une tenue professionnelle plus soignée que d'habitude : nous allons rencontrer des clients fortunés. Il est donc hors de question que je me présente avec une apparence négligée. Inutile de leur donner une raison de me juger dès le premier regard et de ne pas me prendre au sérieux. Je revêts un pantalon taille haute beige, un col roulé sans manches noir accompagné d'un blazer assorti que je drape délicatement sur mes épaules, et des escarpins noirs vernis. Mon maquillage est léger, avec un gloss transparent aux teintes rosées pour mes lèvres, tandis que mes cheveux tombent en ondulations naturelles sur mes épaules, leur conférant du volume. Ma frange rideau laisse subtilement entrevoir mon visage. Même si je n'ai pas revêtu une tenue coûteuse, je trouve que j'ai réussi à me rendre assez présentable pour mes futurs clients. 

— Tu es belle, maman ! s'exclame la petite voix de mon fils. 

Je me retourne et m'accroupis à sa hauteur avant de lui répondre : 

— Oh, merci, c'est très gentil. 
— Tu vas voir ton namoureux ? 

Surprise par cette question, je manque presque de tomber à la renverse, heureusement que je suis déjà proche du sol !

— A-mou-reux, chéri, et non, maman va juste travailler. 
— Oh d'accord, alors est-ce que je peux être ton aaamouureuux moi ? dit-il en s'appliquant à prononcer le mot. 

À chaque fois ça me rend tellement fière de lui, il prend toujours soin de corriger ses petites fautes sans jamais se plaindre. 

— Tu n'es pas mon amoureux mais tu seras le seul homme de ma vie et je t'aime plus loin que les étoiles !
— Ouiii ! Crie Ethan dans toute la maison. Et même plus fort que la galaxiiiiiiie !

Je ris ; aujourd'hui, c'est moi qui l'emmène à l'école. Comme je ne travaille que sur le nouveau dossier, mes horaires sont désormais plus flexibles. De plus, je ne suis plus contrainte d'être constamment au bureau ; je peux travailler à domicile. J'ai donc convenu avec Martha qu'elle s'occuperait d'Ethan uniquement pour la sortie de l'école. Même si j'ai enfin un véritable travail que j'apprécie, je ne veux pas qu'il pense que je le mets au second plan à cause de mon métier. Jamais. Mon fils est et sera toujours ma priorité dans la vie !

***

Avec Kate, nous attendons maintenant dans le café où nous avons rendez-vous avec nos clients. Je sens la pression monter et j'essaie de me détendre autant que possible. 

— Détends-toi, Kara, les croquis sont tout simplement sublimes. Et tu es ravissante aujourd'hui. Je suis certaine qu'ils seront conquis ! me dit mon amie pour tenter de me rassurer. 
— Oui, tu as raison. Nous avons réalisé un excellent travail, il n'y a aucune raison que ça ne leur plaise pas ! lui réponds-je en m'efforçant de me rassurer aussi.

Une jeune femme blonde s'approche de nous, et une voix cristalline retentit :

— Bonjour, vous devez sûrement être les organisatrices d'Events&Joy ?

Nous nous levons pour accueillir notre cliente. Elle porte un tailleur qui semble valoir plus qu'un mois de salaire. Caché derrière des lunettes de soleil, je n'aperçois pas encore bien son visage. Mais lorsqu'elle décide de les enlever pour me tendre la main, le choc est brutal. 

— Je suis Lizzie Adams, la future mariée... 

Elle semble également sous le choc : 

— Kara ? Kara Allen, c'est bien toi ? 

Je déglutis difficilement et me donne une claque mentale pour me reprendre. Je suis ici dans un cadre professionnel et non pour me laisser submerger par les fantômes du passé. Avec un sourire crispé, je saisis sa main, qui est toujours tendue. 

— Bonjour Lizzie, oui, c'est bien moi. Je te présente Kate Hunds, ma collègue qui m'assiste pour ton mariage. 

Elle serre aussi sa main, puis nous prenons place sur les fauteuils. 

— Ça alors, si je m'attendais à te voir ici, Kara ! C'est fou, je ne savais pas que tu vivais là maintenant. 
— Oui, je voulais changer d'horizon et découvrir de nouvelles choses. Alors, quoi de mieux que New York pour ça ? dis-je avec un sourire crispé. 
— Je comprends, après ce qu'il s'est passé... C'était sûrement mieux..., lance-t-elle en grimaçant, sa voix traînante. 

L'atmosphère devient immédiatement plus lourde. À l'époque, Lizzie était ma meilleure amie, la seule amie que j'avais à vrai dire. Bien que nos milieux sociaux étaient très différents, nous avions su trouver un équilibre dans notre amitié. Mais lorsque j'ai été humiliée lors de cette soirée, elle n'a même pas daigné prendre ma défense ni lever le petit doigt pour moi. Au contraire, d'une certaine manière, elle y a participé en me lançant tout un tas de choses horribles qui m'ont profondément blessée. 

— D'ailleurs, à ce propos, Kara... 
— Non, Lizzie, s'il te plaît, je la coupe rapidement. Je ne souhaite pas revenir sur ce qui est arrivé ; c'est du passé maintenant.
Aujourd'hui, nous sommes ici pour organiser ton mariage, rien d'autre. 
— Tu m'en vois rassurée, dit-elle en plaçant une main sur sa poitrine avec un air soulagé. J'espérais entendre ça de ta part ! 
— Bien, puisque tout est clair à ce niveau-là, passons à la suite. Ton fiancé ne sera pas présent pour cette première entrevue ? 
— À ce propos...
— Désolé pour le retard, se fait entendre une voix grave derrière nous, coupant ainsi la parole de la future mariée. Une réunion qui a un peu trop traîné.

Dos à l'homme qui vient de faire son entrée, Kate et moi nous levons instantanément, prêtes à accueillir le futur marié et client.

Dynastie Hariston : Un Héritier Secret [ EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant