Dynastie Hariston : Un Héritier Secret [ EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 15

Kara

J'attends Garrett, parti chercher des cafés, tandis qu'une pointe d'anxiété m'envahit. Ça fait si longtemps que je ne me suis pas retrouvée seule avec un homme que je ne sais plus comment me comporter. Ridicule, n'est-ce pas ? Ce n'est pas un rendez-vous romantique, mais mon corps refuse de faire la distinction, l'angoisse noue mon estomac. Je suis à deux doigts de saisir mon sac et de fuir à grandes enjambées lorsqu'il revient, me devançant. Garrett s'installe face à moi et dépose une tasse fumante sur la table.

— Alors, Kara, qui êtes-vous ? dit-il en esquissant un sourire éclatant. J'aimerais mieux connaître la femme qui m'a lavé au café.

Le souvenir de l'incident me fait monter le rouge aux joues, et je balbutie :

— Je suis déso...

— Si je vous entends encore vous excuser, je renverse mon café sur vous, qu'on soit quittes, m'interrompt-il d'un ton joueur, accompagné d'un clin d'œil espiègle.

Sa légèreté désarme ma nervosité, et un sourire sincère étire mes lèvres. Malgré moi, je glousse. L'atmosphère s'allège, et ma gêne s'évapore comme la vapeur de nos tasses.

— Vous pouvez me tutoyer, lâché-je enfin, reprenant un semblant de contenance. Enfin... si vous le voulez bien sûr.

— Ça me semble plus naturel, mais j'attendais que tu en prennes l'initiative. Toutes ces convenances, on se croirait dans un entretien d'embauche, plaisante-t-il, un sourire en coin.

Il dégage une prestance et un magnétisme presque déroutants. Garrett incarne ce magnétisme désarmant qui semble fait pour ébranler les certitudes. Chaque mot, chaque regard exerce sur moi une tension inattendue, comme s'il avait le pouvoir de me rendre à nouveau fragile, telle une adolescente.

— Alors, parle-moi de toi, Kara.

— Que veux-tu savoir ? demandé-je, tentant de dissimuler ma nervosité.

— Tout. Qui es-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Qu'est-ce que tu aimes ? Qu'est-ce que tu détestes ? Je veux tout savoir de Kara Allen.
Je plisse le front, un peu décontenancée par son envie d'en savoir autant sur moi.

— Pourquoi ? soufflé-je, déstabilisée. Il n'y a pas grand-chose d'intéressant à raconter sur moi, tu sais.

— Laisse-moi juger, réplique-t-il avec un sourire déterminé.

Ses mots, son regard perçant, me poussent à parler. C'est comme s'il n'acceptait aucun refus, comme si son assurance balayait mes hésitations.

— Je viens d'Hudson. J'ai déménagé à New York il y a presque cinq ans... J'avais besoin de changement, d'un nouveau départ, confiai-je enfin.

— Et, tu as trouvé ce que tu cherchais ? demande-t-il doucement.

— En partie. Au début, c'était compliqué de m'éloigner de mes parents et de tout ce que j'avais toujours connu, seule dans une si grande ville. Mais j'ai fini par trouver mes repères.

— Tu vois souvent tes parents ?

Une ombre de tristesse passe sur mon visage, et je baisse les yeux vers ma tasse.

— Pas autant que je le voudrais. Ils... ils sont différents.

Il arque un sourcil, attentif, m'invitant à continuer. Je joue nerveusement avec ma tasse.

— Mes parents sont marginaux, dis-je dans un souffle. En ce moment, ils pourraient aussi bien être au-dessus de l'océan Indien que traverser la Manche. Quand j'ai décidé de quitter Hudson, ils ont vendu tout ce qu'ils possédaient pour réaliser leur rêve : faire le tour du monde.