Chapitre 8

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Kara

À peine arrivés à la clinique privée, on nous prend en charge immédiatement et on nous conduit dans une suite élégante et feutrée. La salle est aménagée avec soin : les murs sont ornés de tons apaisants, un canapé en velours doux se trouve près de la fenêtre, et un éclairage tamisé adoucit l'atmosphère. Ici, chaque détail semble pensé pour assurer le confort et la tranquillité, comme si nous n'étions pas dans un hôpital, mais dans un lieu de repos privilégié.

Une infirmière nous assure qu'un médecin arrivera sous peu, et nous laisse dans ce cocon luxueux. Malgré tout, je suis toujours en proie à une colère sourde, mais une inquiétude plus pressante me hante : mon fils me cache quelque chose, c'est une certitude. Ignorer ce qui s'est réellement passé aujourd'hui à l'école ne fait qu'attiser mon anxiété.

Le médecin entre rapidement, sans sourire, et commence à ausculter Ethan. Je remarque immédiatement l'ombre de contrariété qui passe sur son visage. Se tournant vers nous, il demande d'un ton sec quand l'accident a eu lieu. Je réponds, un peu déstabilisée, que je n'en sais pas plus pour l'instant, que ça a dû se produire dans l'après-midi, puisqu'on ne m'a avertie qu'il y a une demi-heure. Sa réaction ne se fait pas attendre : d'un air réprobateur, il m'explique que l'école aurait dû appeler une ambulance sans délai pour l'amener directement à l'hôpital.

Selon lui, au vu de la profondeur de la blessure et de l'ouverture du genou, des points de suture auraient dû être posés plus tôt. Le frottement constant de son pantalon aurait même pu entraîner une infection. Je sens une colère froide s'installer en moi. Je ne suis pourtant pas d'un tempérament nerveux, bien au contraire ; je me suis toujours efforcée d'être calme et douce, surtout pour mon fils. Mais imaginer qu'il a souffert seul, sans personne pour le consoler, ni lui prodiguer des soins immédiats, me bouleverse et m'enrage.

Quand le médecin quitte la pièce pour préparer les instruments, je m'approche du grand lit où Ethan est allongé, l'air épuisé. Je me penche doucement vers lui et dépose un baiser tendre sur son front, refoulant mes propres émotions pour ne lui offrir que la chaleur de mon amour.

— Mon cœur, tu veux bien me dire ce qui s'est passé aujourd'hui ? je murmure, apaisante.

Ses yeux, grands et inquiets, fuient les miens.

— Ethan bébé, pourquoi ne veux-tu pas me dire ce qui s'est passé ?

— Parce que tu vas me punir et être déçue de moi si je te le dis, me répondit-il, un sanglot dans la voix.

Ces mots me transpercent. Comment peut-il penser cela de moi ? Avant que je puisse le rassurer, le médecin revient et m'invite à remplir des formulaires à l'accueil. Avec un dernier regard vers Nate, toujours silencieux mais protecteur, je quitte la pièce.

À l'accueil, mon cœur se serre en découvrant le coût des soins. Cette consultation dépasse largement mon budget, et il va falloir des sacrifices pour rattraper ce mois de dépenses. Mon souffle s'alourdit tandis que j'imagine les repas que je devrai sauter pour maintenir Ethan à l'abri de tout manque. Me forçant à sourire, je termine les papiers et retourne discrètement vers la salle.

Une voix douce émane de l'intérieur. Intriguée, je me rapproche de la porte entrouverte.

— Dis-moi, champion... pendant que ta maman n'est pas là, tu veux bien me raconter ce qui s'est passé ? demande Nate, presque en murmurant tendrement.

Un silence, puis la voix d'Ethan s'élève, hésitante, avec une candeur qui m'émeut.

— D'accord... mais tu promets que tu seras pas fâché, hein ?

Dynastie Hariston : Un Héritier Secret [ EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant