Dynastie Hariston : Un Héritier Secret [ EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 11

Kara

Arrivée dans le rayon des céréales, je me dirige directement vers les préférées d'Ethan. Il ne reste qu'une seule boîte, enfoncée vers l'arrière de l'étagère. Je me mets sur la pointe des pieds et tends la main, mais rien à faire. Cette satanée boîte reste hors d'atteinte, et il est hors de question que je demande de l'aide à Nate. Je dois réinstaurer cette distance qui nous séparait jusqu'à aujourd'hui. C'est mieux ainsi. Même si converser avec lui peut parfois être... agréable, il vaut mieux limiter nos interactions.

Je soupire, abandonne l'idée, et retombe sur mes pieds. Alors que je m'apprête à faire demi-tour, je sens un corps se glisser derrière moi. Un bras passe devant mon visage, et une main s'empare de la boîte tant convoitée. Je me fige, mon souffle suspendu. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qui se tient si près. Son odeur trahit son identité, inchangée malgré les années. Une fragrance unique, à la fois musquée et aérienne, ancrée dans mes souvenirs. Elle m'avait hantée autrefois, et maintenant elle est bien réelle, envahissant l'espace entre nous.

Mon cœur s'emballe, ma respiration s'accélère. Je déteste cette réaction incontrôlée. Déteste la façon dont mon corps réagit encore à lui, malgré tout.— Pourquoi ne pas m'avoir demandé de l'aide ? souffle-t-il derrière moi.Je déglutis.

— Je... Hum.

Je me racle la gorge pour me donner contenance.

— C'est ce que j'allais faire, dis-je en pivotant vers lui tout en mettant une distance entre nous.

Mais Nate avance d'un pas, réduisant l'écart comme si de rien n'était.

— Vous mentez, Allen, murmure-t-il.

Mon cœur rate un battement. Il a vu clair dans mon jeu, et cette lucidité me déstabilise. Pour masquer mon trouble, je lui tourne le dos et fais semblant de m'intéresser à d'autres boîtes.

— Vous avez cligné trois fois des yeux, continue-t-il à voix basse. C'est ce que vous faites quand vous mentez, Kara.

Sa voix, si proche, glisse à mon oreille, me glaçant sur place. Comment peut-il savoir ça ?

Avant que je ne trouve une réponse, il recule, rétablissant une distance convenable. Je prends enfin une inspiration profonde. Mais même éloigné, sa présence m'assaille toujours.

— Quel joli couple ! intervient soudain une voix enjouée.

D'un mouvement synchronisé, Nate et moi nous tournons vers la nouvelle venue : une vieille dame au sourire chaleureux et aux yeux pétillants. Elle s'adresse à Nate.

— Dites-moi, jeune homme, pourriez-vous attraper cette boîte pour moi ?

Il lui offre un sourire bienveillant et tend la boîte qu'elle désigne.

— Voilà pour vous, Mademoiselle, plaisante-t-il en lui adressant un clin d'œil charmeur.La vieille dame glousse, et je reste stupéfaite.

Voir Nate, d'ordinaire si froid et distant, adopter cette attitude légère et taquine avec une inconnue me perturbe.

— Merci, mon garçon, dit-elle avant de nous regarder tous les deux. Prenez soin l'un de l'autre, d'accord ? La personne qui partage votre vie est ce qu'il y a de plus précieux en ce monde. Une fois l'être aimé disparu, une part de vous s'en va avec lui...

Sa voix vacille légèrement, et une ombre de tristesse traverse son regard. Une vague d'émotion me submerge en imaginant qu'elle parle de son mari défunt car elle porte une bague de mariage.

— Merci pour le conseil, Madame, mais... je ne suis pas sa femme, balbutié-je, mal à l'aise. Elle me sourit avec indulgence, ce qui ne fait qu'accroître mon embarras.