Chapitre 6

21 3 1
                                    

Les pas se faisaient long et la fatigue grandissante, ils avaient déjà parcouru plus de quatre lieux pourtant la forêt ne montrait aucun signe de fin, les arbres immenses ne laissaient apparaitre que quelques fois des étoiles dans le ciel, la lune y était entièrement voilés par les feuillages des grands hêtres qui avaient sans doute connu beaucoup d'âges. Les lumières des torches éclairaient faiblement le chemin qu'ils empruntaient, comme une sphère de lumière combattant la pénombre. Naevys savait qu'il faudrait bientôt qu'ils s'arrêtent car la fatigue était trop grande pour continuer, mais elle ne se sentait pas en sécurité dans ces bois depuis leurs entrées. Elle avait senti des regards à travers les ombres, ils étaient suivis. Elle laissa Thilda et Ettiona pour se rapprocher de Magurio, qui étais à la tête du convois.

- Magurio, il faudra bientôt que l'on s'arrête, nous ne pourrons plus tenir debout à ce rythme, mais tachons de trouver un endroit sûre car je ressens un mal autour de nous.

- Vous l'avez senti aussi, cette présence nous suit depuis que nous sommes entrés dans la forêt, se cachant dans l'ombre des arbres.

- Combien sont-ils ? pouvons-nous leurs faire face ?

- Ce serait trop dangereux, je n'arrive pas à les apercevoir distinctement. Ils restent loin de nos sens. Ils attendent.

- Attendent quoi ?

- Je ne sais pas, nous sommes épuisés et peu armés pourtant ils ne semblent pas l'avoir remarqués.

- Nous devrions nous en servir pour trouver un endroit où nous serions en sécurité, vous connaissez mieux ce pays que moi, quand est-ce que nous quitterons les hauteurs des falaises ?

- Au nord la forêt est moins dense qu'au Sud, sa partie ouest touche les falaises égarées mais à l'est, la terre redescend. Nous avons parcouru quatre lieux depuis notre entrée, nous devrions bientôt apercevoir la vallée qui suit les falaises. Des cavités ce sont créés à cet endroit, nous pourrions nous y réfugier pour le reste de la nuit.

Naevys semblait heureuse à l'idée de pouvoir se reposer, mais ils leurs faudraient presser le pas car si la présence se rendait compte de la faiblesse qui emplissait le groupe, il ne resterait plus grand espoir de survie. Elle retourna auprès de Thilda et Ettiona, elle ne devait les laissés seules trop longtemps car elle sentait leurs peurs et ne voulais les abandonner. 

- Nous allons devoir marcher plus vite mes soeurs. Dit Naevys en arrivant auprès d'elles.

- Vous avez senti quelque chose madame ?

- Tu sais Thilda, au point où en est notre histoire. Tu peux m'appeler Naevys et toi aussi Ettiona. Aucun privilèges royaux m'est donnés ici, je suis comme vous.

- Vous n'avez pas répondu à ma question, mais pourtant je sens dans votre regard, une peur.

- Nous sommes suivis.

- Suivis ? mais par qui ?

- Je ne peux vous le dire, je n'arrive pas à discerner leur forme dans la nuit. Nous allons continuer à marcher, nous quitterons bientôt les hauteurs de la forêt. Magurio pense que nous pourrions trouver des cavités en descendant, nous nous y réfugierons le temps de nous reposer.

Les arbres passaient plus rapidement dans leurs visions et après quelques instants. Il avait senti que le chemin s'était légèrement inclinés, ils étaient entrain de descendre. Les arbres étaient moins denses, la lune se montrait enfin et on pouvait apercevoir à l'horizon des lumières. Sûrement celle de l'auberge qu'avait indiqué Magurio, mais elle semblait encore très loin. Ces lueurs leurs avaient fais presque oubliés la présence dans la nuit. Mais un son horrible à entendre, le cri d'une bête enragée, leur rappela la réalité. Les ombres se rapprochaient, on pouvait entendre des brindilles au sols craqués sous leurs poids, ils ne se cachaient plus et se rapprochaient à toute allure du chemin. 

- Ils arrivent. Ces mots sortirent de la bouche de Naevys, comme la dernière parole d'une condamnée.

Magurio s'était arrêter, il se tourna vers ces hommes et leur ordonna de former un bouclier autour des trois jeunes femmes. Il lança sa torche vers les ombres en mouvement. En touchant le sol, ils apercevaient enfin leurs assaillants. C'étaient des créatures blanches de peau, sans aucune fourrure, six longues pattes maintenaient leurs corps maigres. Ils étaient pourvus de trois longues queues et leurs têtes semblaient être constitués que d'une grande mâchoire rempli de dents acérées. Ils prirent peur du feu.

- Dépêchez-vous, la torche s'éteindra bientôt. Courez !

Naevys, ses soeurs et les soldats de Loplen s'était empressé de suivre l'ordre de Magurio. La peur les faisaient courir vite et il rattrapèrent bientôt Magurio, les cris des bêtes effrayés par la torche s'étaient tus. Ils étaient de nouveau derrière eux, comme un prédateur derrière sa proie, ils ne voulaient abandonner leur festin. La distance qui les séparaient se raccourcissait, la peur qui leurs avaient donnés des ailes s'étaient envolés, il ne restait que la fatigue. L'espoir avait disparu.

Les nuages qui s'étaient placés devant la lune, se dispersèrent. Un rayon de sa lueur entra dans la forêt comme un guide, elle semblait montrer quelque chose. Une roche immense se dévoilait, le faisceau de lumière y montrait une cavités dans sa base, ils leurs faudraient quittés le chemin et s'aventurer à côtés des grands arbres pour y parvenir.

- Nous devons y allez, c'est notre seule chance. cria Naevys

- Allons-y, Naevys, Thilda et Ettiona prenez la tête du groupe, nous vous suivrons de prêts.

Marqués - La promesse de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant