La mission d'Espérance Kane

Espérance Kane

 « Mademoiselle Kane, je doute fortement que vos parents vous payent vos études pour que vous passiez votre temps à regarder par la fenêtre !

La voix crissante de Madame Coutant me sort de ma rêverie qui m'est si chère. Désintéressé, je lève les yeux vers ceux de ma professeure de mathématiques. Me défiant du regard elle annonce distinctement :

- Pouvez-vous me résoudre le problème énoncé au tableau ? »

Je peux facilement lire ça haine mais ce n'est pas grave, j'ai l'habitude maintenant. Je me lève dans un soupir, ce qui tire un grognement à l'enseignante, et je me dirige là on le demande. Je saisi entre mes doigts la craie, cette dernière glisse avec faciliter sur le tableau. Ma concentration est à son paroxysme, je veux prouver mes connaissances et surtout faire rager ma prof parce c'est tellement plaisant. Elle me mène la vie dure comme quoi elle porte bien son nom encore celle-là.

Fière de ma fonction f(x) avec x = 2, je dépose le petit morceau de calcaire blanc sur le rebord. Je pars ensuite reprendre ma place au premier rang. Madame Coutant peste en disant un bref "correcte" entre ces dents puis elle passe à autre chose en me faisant la joie de m'oublier.

Hélas si elle m'a laissé tranquille c'est pour laisser la place aux commentaires déplacer de mes camarades de classe :

« Elle est obligé de ce là péter à chaque fois cette fille ?...

- Rien qu'à voir sa tête j'ai envie de la gifler...

- Ces parents ont dû se tromper d'enfant à la naissance elle ne leurs ressemble pas du tout...

- C'est peut-être une adoptée...

- Personne ne l'aime ici alors pourquoi elle est encore là ? »

Il y en a beaucoup des reproches de ce genre dans mon chouette quotidien. Mes parents sont assez connus ici puisqu'il s'agit tous les deux de professeurs exemplaires et apprécier par les élèves pour leurs enseignements très agréable. Ils n'ont pas conscience de tout ce qui m'arrive car ils sont trop concentrés sur le bien-être de leurs chers élèves. Ils ne me remarquent même plus depuis que je suis rentrée dans leur collègue de renom.

Pour l'instant le côté "sombre" de mes journées n'est pas encore arrivé, les remarques sont encore faciles a oublié mais le harcèlement c'est une autre paire de manche. Personne ne connaît mon histoire car tout le monde fait en sorte que jamais rien ne se sache. Pour couronner le tout, mes responsables légaux ont choisi de me mettre en internat, « Cela va te rendre responsable et autonome. » qu'ils disaient, la bonne blague.

Grâce à leur geste symbolique, que je prends comme un abandon, je me fais battre toutes les nuits par des mecs de ma classe. Ces personnes sont des lèches bottes de la grande Rebecca Shtyne, une vraie peau de vache elle aussi. Quand on s'est rencontrée la première fois j'ai tout de suite su qu'elle ne pouvait pas me blairer alors quand elle a su que nous étions dans la même classe elle ne s'est pas privée.

À cause d'elle j'ai la réputation de faire les trottoirs, d'avoir été adopté et de tuer des animaux juste pour le plaisir. Et la cerise sur le gâteau je me fais souvent convoquer par la Vie Scolaire avec Rebecca, là-bas ça fini toujours pareille : « Espérance excuse-toi pour ce que tu as fait à Rebecca. Tu auras 3 heures de colle pour avoir refusé. Bla, bla, bla... »

Je me moque des heures de colle elle ne me fond aucun effet au contraire dans une salle seule avec un surveillant je suis sûr d'avoir un minimum de sécurité.

Malgré leurs menaces de mort et le désintéressement totale de mes parents à mon égard je suis parvenue à trouver une amie. Je n'ose toutefois pas lui dire la vérité par rapport au calvaire que je vis. Elle s'appelle Rosalyne et elle aussi connaît l'horreur du harcèlement, des surnoms et des fausses histoires racontées sur notre personne. Nous n'avons pas le même âge, Rosalyne est plus vieille de 1 ans et pourtant elle rencontre les mêmes problèmes d'intégration. À croire que, quel que soit les lieux les gens ne changent pas comme de vulgaires photocopies.