chapitre 18

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Esteban voulait inviter Théa à un date. D'abord, parce qu'elle lui plaisait toujours autant, mais aussi parce qu'il voulait la remercier pour ce qu'elle avait fait pour lui.

Il essaya de lui parler le jeudi, mais il ne la trouva pas sur le paddock. Il la chercha de nouveau le vendredi, et il l'aperçut entre les deux essais libres, en grande discussion avec George.

Esteban sentit son cœur se serrer, et il partit, ne voulant pas se mettre des idées dans la tête.

George serait chez Mercedes, la saison prochaine. C'était normal que Théa discute avec lui. Ils devaient peut-être déjà arrangé des choses, ou bien il avait des questions à poser.

Et comme Théa était très belle et avait leur âge, évidemment, c'était à elle qu'il parlait.

Il y pensa toute la journée du jeudi, et alla se coucher en continuant de remuer tout ça.

Alors quand samedi arrive, il décide d'aller parler à Théa tout de suite. Il ne veut pas faire les qualifications en s'imaginant George et Théa discuter.

Quand il arrive devant l'écurie, il se glace : George est encore là. Ils sont en train de discuter tous les deux, et Esteban est affreusement jaloux. George a un grand sourire aux lèvres, et Théa aussi.

Il retourne vers Alpine, le visage fermé.

-Hey, salut, toi !

Esteban relève les yeux du sol et ne peut pas s'empêcher de sourire en voyant Daniel. C'est exactement ce qui lui fallait.

-Dis, t'es occupé, là ? lui demande-t-il immédiatement, et Daniel secoue la tête. Ça te dit qu'on prenne un café ?

Daniel accepte volontiers, et insiste pour qu'ils utilisent celle de chez Mclaren, dont le café a "un goût inégalable".

-Je peux en avoir un aussi ? demande Lando en passant devant eux, et Daniel ne se fait pas prier pour lui en faire un.

-Le café n'est pas bon, chez l'ennemi ? demande ce dernier en rigolant, et Esteban fronce les sourcils, essayant de comprendre ce qui se passe.

-Ferme-là, répond immédiatement Lando.

Est-ce que Lando va changer d'écurie ? s'interroge Esteban, mais il n'ose pas poser la question. Ça ne le regarde pas du tout.

-Bon, je vois bien que t'es pas dans ton assiette, qu'est-ce qui t'arrive ? demande Daniel une fois qu'ils se retrouvent tous les deux.

Esteban ne répond pas tout de suite.

-Oh, souffle Daniel, et son visage change, laissant place à un petit sourire en coin. C'est par rapport à Mercedes.

-Euh, comment ça ? demande Esteban, perplexe.

-Lewis, et la femme. Toi qui voulait date les deux.

Esteban rit.

-J'ai jamais dit ça.

-Je l'ai vu dans tes yeux.

-La femme, elle s'appelle Théa.

-Théa, répète Daniel, hochant la tête. C'est mignon. À ta tête, il n'y a pas que le prénom que tu trouves mignon.

-Arrête de te moquer de moi.

Daniel sourit.

-Donc, toi et cette Théa.

-C'est un peu compliqué. Elle m'a dit qu'elle irait à un date avec moi si je faisais un podium. Puis on a été. Puis ensuite on s'est éloignés. Et on s'est dit qu'on se plaisait. Puis on a été à un déjeuner avec Pierre. Et depuis, je n'arrive pas à lui parler parce qu'elle est toujours avec George.

Daniel reste silencieux quelques secondes, ce qui est assez rare.

-J'ai la solution.

-Ah ? demande Esteban, curieux, et Daniel hoche la tête.

-Oui. La solution, c'est de lui parler.

Esteban lève les yeux au ciel.

-J'aimerai bien, mais…

-Même si George est là, coupe Daniel. Il n'est pas prioritaire. Et embrasse-la, aussi, on ne va pas attendre la pleine lune.

-Ok, ok, Esteban lève les mains.

-Non, mais, maintenant, Esteban. On joue les qualifications dans quatre heures.

Esteban se dit qu'il avait raison : Daniel était exactement ce dont il avait besoin.

Il le remercie avant de repartir vers Mercedes.

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