Demons - Daryl Dixon [TWD Saison 2]

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Daryl laissa Elena prendre la tête de l'expédition et la jeune femme fut surprise de voir qu'il prenait avec sérieux son apprentissage de survivante et aussi qu'il lui faisait assez confiance pour ouvrir la marche même si elle pouvait presque sentir son souffle dans son dos. 

"On cherche quoi ?" Demanda Elena histoire de ne pas marcher au hasard.
"Comme on est loin de l'endroit de départ de Sophia, on cherche quelque chose qui aurait pu lui servir d'abris ces derniers jours et à partir de là on voit s'il y a des traces de sa présence. Je fais gaffe aux détails, toi tu te concentre si on se fait attaquer." Marmonna Daryl.

Elena reporta son attention devant elle. Elle était tellement concentrer qu'elle avait l'impression que son champs de vision avait doublé, elle voyait bouger la moindre feuille et portait son attention sur chaque bruit pour déterminer si c'était une source de danger ou non. À force de marcher et de courir dans la forêt depuis le début de l'épidémie, elle posait ses pieds sur le sol instinctivement, enjambant les troncs sans avoir besoin de les regarder ce qui lui permettait de garder ses yeux sur l'horizon, ça au moins elle l'avait acquis assez rapidement.

Un bruissement de feuilles droit devant eux attira alors son attention et elle s'arrêta en remarquant que le bruit était constant. Au loin, elle vit une forme s'approcher en se balançant inégalement, sans hésiter, elle porta l'arbalète à son épaule et elle sentit la présence de Daryl juste derrière elle.

"Il est trop loin pour l'instant, attends avant de tirer, laisse-le s'approcher, prends le temps de viser." Lui souffla-t-il calmement avant de poser sa main sur le coude d'Elena pour le redresser et lui permettre de mieux soutenir l'arbalète.

L'arme était plus légère que ce à quoi elle s'attendait, mais cela faisait plus d'une heure qu'elle la portait et n'étant pas habituée, elle ne pouvait empêcher ses muscles de trembloter. Le rôdeur s'approchait et le coeur d'Elena s'accélérait inexorablement, elle savait au fond d'elle que Daryl ne laisserait rien leur arriver, mais il ne serait peut-être pas toujours derrière elle. 

"Il est assez près, vise-bien et lorsque tu es prête, retiens ton souffle." Dit Daryl.

Elena raffermit sa prise sur l'arbalète, inspira et tira. La flèche s'envola en une fraction de seconde et le recul de l'arme déséquilibra légèrement Elena ce qui changea la trajectoire du projectile qui se planta dans l'épaule du rôdeur.

"Fais chier." Siffla Elena entre ses dents en posant le devant de l'arbalète au sol pour l'armer à nouveau.
"Plus vite Elena, comme je t'ai montré tout à l'heure." La pressa Daryl d'une voix dure en reculant de quelques pas comme le rôdeur continuait de s'approcher.

L'effet de la peur et de l'adrénaline se multiplia dans le sang d'Elena dont les mains commencèrent à trembler encore plus. Ce n'était pas la première fois qu'elle confrontait des rôdeurs, mais elle se refusait à le tuer au couteau, pas quand elle l'avait vu venir sur 25 mètres, elle pouvait faire mieux que ça ! Elle tira la corde de l'arbalète de toutes ses forces et la reposa contre sa poitrine et posant une flèche dessus, elle leva l'arme, le rôdeur devait être à moins de 3 mètres, il tendait les bras vers elle. Elena tira et à nouveau, le recul déplaça son épaule de quelques centimètres, mais comme le rôdeur était beaucoup plus près que la première fois, la flèche se flanqua quand même directement dans son crâne et le rôdeur s'effondra à genoux aussitôt.

"Baisse-toi Elena !" Ordonna Daryl en la poussant au sol d'une main sur l'épaule.

Elle ne protesta pas et plia les genoux pour voir Daryl passer devant elle et planter son couteau dans la tête d'un second rôdeur qui trainait juste derrière le premier. Le corps du deuxième rôdeur tomba sur celui du premier et Daryl essuya son couteau sur leurs vêtements avant de le ranger. Elena s'assit par terre et s'appuya contre le tronc le plus près en posant l'arbalète à côté d'elle. Elle ferma les yeux pour calmer sa respiration et le tremblement de ses mains. Elle entendit Daryl s'approcher et s'agenouiller devant elle.

"J'ai jamais vu le deuxième..." Murmura-t-elle avant de lâcher un soupir.
"Je sais, je l'ai vu pendant que tu rechargeais, mais je voulais te laisser gérer le premier, il fallait que tu y arrives."
"Oui... Merci et... Désolé d'avoir merdé." Dit-elle en se relevant et en reprenant l'arbalète pour reprendre leur route.
"Hey." L'arrêta Daryl. "T'as pas merdé, t'es restée calme et tu l'as tuée. La prochaine fois se sera plus facile et l'autre d'après encore plus. Maintenant tu sais comment l'arbalète bouge, tu finiras par t'y habituer, il le faut car le recul d'un fusil ou d'un revolver est au moins deux fois plus violent."

Elena savait que Daryl avait raison, on ne se réveillait pas un matin expert en tirs d'arbalète sur rôdeur, mais Elena était comme ça, elle détestait ne pas avoir la main immédiatement lorsqu'elle apprenait quelque chose. Elena récupéra les traits d'arbalète dans le corps du rôdeur et les accrocha sur l'arme et le duo reprit ses recherches. Ils tombèrent alors sur une maison en bois qui avait l'air un peu décrépite. Daryl se chargea d'ouvrir la porte de la maison, il scanna rapidement l'entrée.

"Je vais fouiller la baraque, tu monte la garde devant la porte." 

Elena hocha la tête et se tourna vers l'extérieur, attentive au moindre mouvement suspect. Daryl ne mit pas longtemps à faire le tour de la maison, mais il en ressortit bredouille.

"Il y a de la bouffe fraiche dans la poubelle et un placard juste assez grand pour un enfant avec des couvertures dedans alors quelqu'un s'est caché là y'a pas longtemps."
"On fait quoi alors ?" Demanda Elena car certes une personne s'état cachée ou vivait dans cette maison, mais il n'y avait pas de traces de son passage à l'extérieur.
"On a pas mal de chemin pour retourner à la ferme, on va rentrer et demain, j'vais voir si j'peux pas aller plus loin."

Elena ne protesta, si elle avait appris quelque chose, c'est qu'on ne pouvait plus savoir avec certitude de quoi demain était fait alors elle aviserait demain ce qu'il se passerait. Les deux se mirent en marche sur le chemin du retour et Elena osa finalement poser à Daryl la question qui lui brûlait les lèvres depuis la veille.

"Daryl ?"
"Mmh ?" Fit-il d'un air absent, mais Elena savait très bien qu'il l'écoutait.
"C'est pas que les autres font pas leur part pour retrouver Sophia mais... J'ai remarquée que tu étais vraiment plus investis dans les recherches que certains autres membres du groupe, je me demandais ce qui te tenais tant à coeur là-dedans ?" Demanda-t-elle d'une voix hésitante en sentant qu'elle choisissait mal ses mots.
"Tu crois que je devrais rester assis au camp comme Dale et attendre que le destin me tombe sur la gueule ?" Répondit-il d'une voix hostile et Elena regretta aussitôt ses paroles.
"C'est pas ça que je voulais dire... Laisse tomber, c'est pas grave, l'important c'est qu'on la retrouve." Dit-elle pour clore la discussion et en reportant son attention sur la forêt devant elle. 

Un lourd silence s'installa entre les deux et Elena se passait un savon mentalement parce qu'il fallait bien que ce soit au moment où Daryl semblait être peu à peu lui-même avec elle qu'il fallait qu'elle dise quelque chose pour qu'il se referme aussitôt.

"Je sais que ça peut paraître bizarre, Carol est pas le genre de personne avec qui j'aurais des liens en temps normal, Sophia non plus... Mais c'est juste que quand c'est mon frère qu'on a perdu, j'aurais voulu que quelqu'un, n'importe qui, m'aide honnêtement à le chercher, mais vu que Merle était un connard, les mecs ont pas vraiment voulu qu'on continue d'essayer de le retrouver. Et si je veux retrouver la petite, c'est aussi parce que son père était un vrai connard, elle commençait à peine à sourire après qu'il soit mort et puis elle a disparue alors je voudrais que la fin de son enfance soit un peu moins de la merde que la mienne, c'est pour ça que je continue de croire qu'on peut la retrouver vivante."

Elena n'avait jamais entendu Daryl aligné autant de mots en si peu de temps, elle s'immobilisa légèrement interloqué et leurs regards se croisèrent.

"T'as raison."