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〄 AYA ANDRIEU 6 janvier 2028 - France
Je m'arrête au bord du ring et je regarde ce petit bout, debout sur le ring, gants de boxe au niveau des mains, déjà l'esprit d'une championne, le mentale d'une lionne, prête à suivre les traces dorées de sa mère. Je souris, qu'est-ce qu'elle est belle, qu'est-ce qu'elle est grande, elle est dans sa première année de collège, le petit bébé de la famille est maintenant plus qu'une grande fille, bientôt dans l'adolescence. Quand je la vois comme ça, sur le ring, les cheveux tirés en arrière dans deux tresses, je revois Sofia et on ne peut pas le renier.
Sofia. Elle est de l'autre côté du ring, immobile et les deux bras sous sa poitrine en train de regarder sa fille avec un sourire et certainement une certaine fierté dans les yeux. Je souris. Putain. Elle s'est battue. Comme une lionne, comme elle l'a toujours fait. Elle s'est faite opérer et elle a fait toutes ses séances de radiothérapies sans se plaindre des douleurs internes et externes parce que à ce moment-là, elle ne devait pas seulement gérer sa maladie mais aussi un accouchement difficile et la perte d'un enfant. Si vous doutiez encore de sa force aujourd'hui, je crois qu'il n'y a plus de doute à avoir.
Quand je tourne la tête je fais un petit sourire. Zayn. L'un de mes fils a commencé la boxe en décembre dernier, c'est encore tout récent mais il est déjà entre les mains de champion. Sofiane qui a était champion du monde, d'Europe et olympique mais aussi de Sofia, championne du monde et d'Europe, la meilleure de sa catégorie depuis plus d'une dizaine d'année. Zayn a l'air épanoui, il fait comme sa tata et sa cousine, je crois qu'elles lui sert d'exemple, je suis trop fière de lui. Zayan lui, fait du foot mais il aime beaucoup danser alors avec Nabil, on le laisse faire et essayer ce qu'il veut, ça sera pareil avec Zyad dans un peu plus de deux ans.
Sofia - Un vrai petit champion déjà. Je tourne la tête et je souris en la regardant, elle est juste à côté de moi.
Aya - C'est ce que je vois. On se prend dans les bras l'une de l'autre. Ça va ?
Sofia - Ça va et toi ? Je hoche la tête et elle frotte mon dos.
Quand Tarik ne pouvait pas l'accompagner à ses rendez-vous médicaux, c'est moi qui le faisait. Je lui tenais la main du début à la fin, j'étais là quand elle m'appelait et que je savais que ça n'allait pas bien, qu'elle avait juste besoin d'extérioriser et pas forcément inquiéter Tarik. J'étais là et je l'ai pas lâcher du début à la fin parce que c'est ça que l'on fait avec les membres de sa famille, Sofia est ma tante par alliance et adoption mais malgré les rancœurs passées, elle est comme une grande sœur, une meilleure amie. J'ai eu peur de la perdre au début mais son cancer a été découvert au tout début et a été pris en charge très rapidement, elle est en rémission, je sais qu'avec l'opération il y a moins de risque que le cancer ne revienne mais, on sait jamais réellement ce qui peut arriver à l'avenir. On se regarde toutes les deux et je souris.
