[CENT-VINGT-CINQ]

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𝐄𝐍𝐀𝐌𝐎𝐑𝐀𝐑𝐒𝐄, version blanche
chapitre final




Ma vie a brûlé sous trop de lumières
Je ne peux pas partir dans l'ombre
Moi je veux mourir fusillée de lasers
Devant une salle comble
Moi je veux mourir sur scène
Devant les projecteurs
Oui je veux mourir sur scène
Le cœur ouvert tout en couleurs
Mourir sans la moindre peine
Au dernier rendez-vous
Moi je veux mourir sur scène
En dansant* jusqu'au bout
Mourir sans la moindre peine
D'une mort bien orchestrée
Moi, je veux mourir sur scène
C'est là que je suis née


Cette musique n'a de cesse de résonner dans les esprits de tout le monde. Ces paroles étaient très certainement les mieux placés pour résumer la vie d'Aya sur scène. Elle n'a jamais cesser de répéter tout le long de sa vie qu'elle aimerait mourir sur scène, au sens propre comme au sens figuré. Elle qui a commencé à danser toute petite, dès ses premiers pas sous les regards de ses proches, dans la cours de récréation, dans son bain, dans sa chambre et dans ces hall, ce hall numéro six bis. Elle se sentait vivante dès le premier mouvements effectuée, son cœur battait à tout rompre quand elle dansait, jusqu'au bout des doigts, elle a tout donné. C'était une manière pour elle d'expulser toutes ces choses qu'elle garder en elle. Aya a toujours encaissé les coups, depuis son plus jeune âge. Un divorce, un père absent, arrachée des bras de sa mère, encaisser une nouvelle fois, une naissance, un frère, le décès d'une petite sœur, une famille mais pas de place. Elle ne s'est jamais senti à sa place alors qu'elle aimait plus que tout ces personnes qui constituer sa famille. Ne pas se sentir à sa place mais la trouver par hasard, sans le vouloir, dans les bras de l'inattendu, de l'évidence. La danse n'a pas été son seul grand amour, sa plus belle passion et la raison pour laquelle elle se levait tous les matins. Non. Elle s'est d'abord voilée la face avant de réaliser que ça ne servait plus à rien, que c'était bien réel, elle n'avait plus comme seul amour, passion, envie, que la danse.

Nabil. Ses yeux tournés vers ce monument en plein centre de Paris, il repense à toutes ces fois où il regardait dans cette même direction mais avec une tête par dessus son épaule. Aujourd'hui elle est absente. Là où ils venaient ensemble en étant que des ennemis, là où ils sont devenus des futurs époux, là où il a tourné le plus beau clip de sa carrière. Il regarde ce monument en tenant la main de sa fille, en étant entourée de ses trois fils, ils regardent tous dans la même direction que leur père, en pensant à la même personne. Nabil baisse les yeux, en direction de sa fille. La petite brune cligne doucement des yeux, les lèvres entrouvertes et les yeux remplis de larmes. Nabil n'a de cesse de penser que sa fille est le portrait craché de sa femme. Les mêmes traits de visage, un petit nez, des yeux légèrement en amande, des petites lèvres pulpeuses, la même manière de regarder, de se tenir et de sourire, en regardant sa fille, il voit un reflet, celui de sa femme.

Tous les cinq dans l'ascenseur en fonctionnement, ils se retrouvent tous assez silencieux face à la vue et à la capitale qu'ils voient presque en trois cent soixante degrés. Ils sortent de l'ascenseur et avancent dans la grande pièce qui s'offre à eux. Les fils du couple devancent Nabil et leur petite sœur, ils se retrouvent maintenant à saluer leur proche, tous présents ici, au même endroit. La petite brune lâche la main de Nabil pour aller se réfugier dans les bras de sa cousine, Mira. Quant à lui, Nabil accepte l'étreinte que son frère lui offre, pareil pour Sofia, sa meilleure amie.

Nabil retrouvent ses enfants, ils s'avancent tous les cinq et avec quelques-uns de leur proche, vers les grandes vitres du monument. Son troisième et dernier fils lui attrape sa dernière main de libre, sa main gauche, de l'autre, il y a toujours celle de sa fille qui ne semble pas vouloir le lâcher. Ils peuvent tous profiter du spectacle qui vient de débuter sous leurs yeux, des minuscules cristaux blancs s'abattent sur la capitale, les toitures et les routes deviennent rapidement blanche. Nabil a un sourire en pensant que tout ça, n'est qu'un signe. Il relève légèrement la tête en entendant un fond de musique qu'il connaît maintenant par cœur, qu'il a écouté des milliers de fois avec la même personne à ses côtés. Il ferme les yeux un léger instant avant de les ouvrir à nouveau, en sentant que les mains de ses enfants s'écartent des siennes, qu'ils se retrouvent tous maintenant à sa gauche, tourner dans la même direction.

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