Contes et Légendes Rivanolds

La légende de la forêt de Brumnwar

PARTIE 1 : Le fils de Brumnwar

On raconte qu'un seul homme sur Daraha posséderait un exosquelette digne de l'Horlogerie d'Haüracle sans jamais y avoir mis un orteil. Un seul homme capable de défier les plus grands généraux des quatre Royaumes sans avoir obtenu la faveur du Dieu des Rivanolds. Un homme, dont la force n'a d'égal que sa rapidité. Et c'est la légende de cet homme que je vais vous conter.

Son histoire commence, comme beaucoup d'autres histoires, il y a bien longtemps. À l'époque où la guerre entre la République du Feu et l'Empire de l'Eau était encore à ses débuts. Au moment où un enfant, né de l'union d'un homme du Feu et d'une dame de l'Eau, a été abandonné dans la forêt de Brumnwar.

Avant d'être la forêt sans vie où même le soleil n'ose plus s'aventurer, la forêt de Brumnwar était verdoyante, fleurissante, chaleureuse. Les écrits racontent qu'avant la guerre, il y avait plus d'espèces d'animaux dans la forêt Brumnwar qu'il n'y avait d'arbres, et pourtant il y avait plus d'arbres dans cette forêt que de Rivanolds sur Daraha... Car à cette époque, la forêt s'étendait sur des centaines de kilomètres, partant du grand Désert d'Ouchgalad pour finir non loin des côtes du Grand Océan, mais la guerre aurait tout rasé, donnant naissance à l'effroyable Plaine du Chaos. Il est écrit aussi que la forêt de Brumnwar devait sa grande diversité au Lac de Di qui se trouverait actuellement au centre de ce qu'il reste de la forêt... Mais seul Haüracle sait si ce lac existe ou a existé un jour...

Le très jeune enfant de la forêt de Brumnwar avait des cheveux bouclés d'un magnifique blond et des yeux aussi bleus que la Mer Dhègle. Sa triste mère, du nom de Lidju, ne pouvant supporter la charge d'un enfant bâtard en temps de guerre, avait déposé son bébé sur un tapis de mousse à l'ombre d'un pommier verdoyant, espérant du fond du cœur que son enfant arriverait à survivre en se nourrissant de pommes. Lidju avait laissé à son fils une amulette qui représentait une flamme d'eau ou une goutte de feu en fonction des régions.

Le nouveau-né se retrouva seul, au milieu d'une vaste forêt regroupant des millions de potentiels prédateurs. Sans manger et en ne buvant que les quelques gouttes d'eau qui ruisselaient le long des feuilles du pommier avant de tomber dans sa bouche, le jeune bébé ne bougea pas d'un centimètre pendant une cinquantaine d'heures, à l'issue desquelles une jeune fille apparut.

Elle était haute comme cinq pommes, probablement encore une enfant, mais elle semblait déjà connaitre beaucoup de choses sur la vie. Elle semblait si confiante qu'on pourrait croire que rien dans cette forêt ne pouvait lui faire du mal. Pour le bébé qui ne respirait que depuis une poignée de jours, elle ressemblait à une déesse.

La fille, du nom de Ane, prit le bébé par la main, et, comme par magie, il se leva et marcha à côté d'elle. Elle nomma son nouvel ami Vah'Fynn. Les deux très jeunes gens grandirent ensemble dans la forêt de Brumnwar loin de toutes civilisations. Ils évoluèrent dans cette magnifique forêt en la respectant, en vivant en harmonie avec elle. Ils apprirent à reconnaître les plantes qui pouvaient les nourrir et celles qui pouvaient les défendre, ils construisirent leur propre cabane dans les arbres.

Ils furent adoptés par les animaux de Brumnwar qui leur transmirent bien des secrets sur le Pouvoir Rivanold. Comment se déplacer rapidement, comment se soigner, comment se protéger... La légende raconte que chaque semaine, un nouvel animal de la forêt offrait une vertu à Ane ou à Vah'Fynn. Que les Rouxx leur apprirent la furtivité, les Blapis* la patience, les Vrimites** l'ordre et l'architecture ou encore que les Zozios, ces petits singes à plumes adeptes de la fête et de la musique, leur apprirent à danser et à chanter. On raconte aussi que Vah'Fynn se prit particulièrement d'affection pour un petit Spikor, un joli lézard noir qui avait la capacité de se rendre intangible, c'est-à-dire de passer à travers toute matière quand il le souhaite.