Révélations 1

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Axel était assis sur une roche, au bord de la falaise, les pieds dans le vide. Bien qu'à l'extérieur toujours souriant et prêt à se faire des amis, depuis un certain temps des pensées noires tentaient de s'infiltrer dans son cerveau. Aujourd'hui était un de ces jours-là. Après quelques minutes de solitude, Zira apparut à l'orée de la forêt. Lorsqu'elle arriva à la hauteur de son ami, celui-ci se tourna vers elle.
- Salut, murmura-t-il.
- On te cherchait. Tu fais quoi ?
- Je... pensais.
En même temps, une silhouette se glissa derrière la montagne de roche. Elle avait suivi Zira de loin. Newt était assez près pour les entendre, mais pas pour les voir. Bien décidé à avoir des réponses, le blondinet se concentra sur leurs paroles. Il avait bien sûr raté le début de la conversation, mais il pourrait au moins en apprendre plus qu'il ne le savait. Ils lui avaient aussi dit qu'il pouvait partir n'importe quand, mais Newt ne savait même pas où il était !
- À Luna ? demanda Zira, hésitante.
- Ouais... j'aurais dû la sauver...
- Tu n'aurais pas pu, Axel... j'étais là... j'ai... tout s'est passé très vite. Personne... personne n'aurait pu.
De plus en plus intrigué, Newt se pencha en avant, comme pour mieux entendre. Le fait le plus intriguant, selon le blondinet, était qu'Axel semblait sur le point de pleurer et que Zira bégayait. Pourtant, le premier était toujours joyeux et la deuxième presque toujours en pleine possession de ses moyens.
- Tu sais, je n'arrête pas de me dire ça, mais je sais que c'est faux. J'aurais pu sauter devant elle. Devant la balle. C'est... c'est mon rôle en tant que grand frère. J'ai échoué. Et elle a payé.
- J'étais plus près d'elle que toi ! Et je sais que je n'aurais pas pu la sauver. Alors enlève-toi cette idée de ta tête. Tu. N'aurais. Rien. Pu. Faire.
- Même encore, j'aurais dû insister pour qu'elle ne vienne pas. Elle n'était pas prête...
- Et quoi ? Tu penses qu'elle aurait été capable de s'entraîner dans le sous-sol ? Et de base, c'était supposé être une mission d'observation. Personne n'aurait pu deviner qu'ils allaient nous trouver. Personne. Ni moi, ni toi. Personne, je dis bien personne, ne peut prédire l'avenir.
Elle sembla ajouter quelque chose, mais le blondinet ne put l'entendre. Quelques minutes passèrent. Axel en profita pour réfléchir aux paroles de Zira tandis que celle-ci regardait le paysage. Quant à Newt, ces quelques minutes semblaient être des heures.
- Tu sais... après tout ce qu'ils nous ont fait, après tout ce qu'ils ont fait aux Labyrinthes, à leurs « sujets », pourquoi est-ce que personne ne se lèvent contre eux ?
- Tu as tort. Le Bras-Droit œuvre à les détruire. Il a même presque réussi. Nous aussi, on fait de notre possible. Mais rappelle-toi qu'on est en réalité une bande d'enfants brisés à l'intérieur.
Une seconde fois, Axel changea de sujet.
- Tu sais, je me suis longtemps demandé pourquoi nous choisir, Luna et moi, en tant que loups.
- As-tu trouvé la réponse ?
- Autre que de l'ironie ? Non.
Newt fronça les sourcils. « Loups » ? Le brunet se tourna vers Zira et se gratta l'épaule gauche. La cadette leva la manche de ce même bras. La colle ne pouvait pas voir ce qu'ils faisaient, mais leur silence l'inquiétait. L'avaient-ils découvert ?
- Ces marques ne sont pas uniquement un rappel de ce qu'ils nous ont fait. Ce sont aussi de ce qu'on a. Ils n'ont pas ces... capacités. Ces pouvoirs. Et c'est ce qui leur causera leur perte, souffla Zira, si bas que Newt pu à peine l'entendre.
- Depuis quand es-tu philosophe ?
Au mot « pouvoir », le blondinet ne put résister et regarda dans la direction des deux adolescents, au risque de se faire découvrir. Sur l'épaule de Zira, un tatoo était dessiné. Newt ne pouvait pas très bien voir, mais il remarqua un fond de différentes teintes de gris et un motif peu précis de loin. Axel, qui s'était levé pour mettre face à Zira, aperçut alors Newt. Il hésita quelques secondes. Sa cadette remarqua son hébétement et regarda dans la même direction. Sur son visage apparut une expression furieuse. Elle se dirigea tranquillement vers le fautif, suivi de son ami, qui se mordait la lèvre. Lorsqu'ils arrivèrent devant lui, Newt prit les devants.
- Pouvoirs...? Que voulais-tu dire ? Et c'était quoi ce tatouage?
- Allons à la cabane, murmura Axel.
Sans attendre, Zira commença à marcher. Le « loup » attendit que la Colle la suive avant de se diriger lui-même vers leur base. Arrivés à la cabane, ils se rendirent aussitôt au sous-sol. April se retourna, et remarqua automatiquement l'expression furieuse de Zira, celle pincée d'Axel, et celle perplexe de Newt.
- Il a vu nos tatouages.
- Ah... Eh bien, j'imagine qu'il est temps de lui dire la vérité.
Zira regarda la rouquine quelques secondes avant de soupirer.
- Allons s'asseoir.
Elle se dirigea vers un fauteuil à une place alors que les deux autres se dirigèrent vers un sofa à trois places. Quant à Newt, il resta debout, confus, avant d'aller s'asseoir sur un autre fauteuil.
- Alors, commença April, tu as déjà entendu des Labyrinthes, n'est-ce pas ? Enfin, c'est une question idiote, je sais que tu faisais partie du premier, du Bloc A. Que sais-tu du B ?
- Ils sont l'inverse de nous. Nous étions uniquement des gars avec une seule fille, Teresa, alors qu'ils étaient seulement des filles sauf un gars, Aris.
- Et... que sais-tu du C ?
- Il n'y a pas eu de Labyrinthe C.
- Faux, répliqua Zira. Nous en sommes la preuve.

Le Dernier Espoir - Fan FictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant