Mon cher bourreau ♡ [Hanma Shuji x OC]

Nouveau décès

Hibiki venait de terminer sa seconde séance de rééducation. Elle était complètement exténuée, et le temps dehors n'arrangeait rien.

Cette consultation n'avait finalement rien donné, l'adolescente commençait déjà à perdre espoir. Ne pas sentir ces jambes et devoir les mouvoir était un exercice pour elle totalement impossible. Elle voulait seulement ravoir son corps d'avant, et pouvoir vivre une vie normale.

Ce qui était impensable vu la situation qui s'était autant empirée.

Elle rapprocha son siège de la baie vitrée qui donnait sur le balcon, afin de regarder le ciel noir d'encre qui surpomblait Tokyo. La jeune fille suivait des yeux les flocons qui tombaient doucement sur la vitre de la cuisine.

Elle avait envie de sortir.

Cette constatation la fit soupirer. Elle s'écarta finalement et partit dans un autre coin de la pièce, attendant sagement Hanma. Il était parti d'urgence sur les ordres de Kisaki, et le couple n'avait eut que très peu d'informations.

La rouge ferma les yeux. Elle voulait se reposer un peu.

La pièce sentait un peu le vieux, quand elle se concentrait sur les bruits alentours, et le ballon d'eau chaude faisait un petit bruit sourd à peine audible. L'appartement du jeune homme n'était pas si neuf que ça. Il avait sûrement été rénové.

Le papier peint de la salle à manger jaunissait à certains endroits, où la fumée des cigarettes d'Hanma venait déposer leur gras. Les contours des fenêtres étaient miteux, et les petites moisissures entre les lattes de bois du sol dégageaient un parfum de champignon qui déteignait sur l'odeur du tabac froid et le parfum de son ami.

Malgré tout ce mélange, Hibiki appréciait cette odeur. Elle lui faisait penser au bicolore, et tout ce qui revenait à lui était pour elle toujours quelque chose d'agréable.

Sentir cette odeur l'imprégner la faisait fantasmer de la présence de l'adolescent près d'elle.

La jeune fille pouvait ressentir ces bras s'enlacer autour d'elle, ces lèvres lui frôler le cou et son souffle sur son oreille.

Elle se sentit parcourir de frisson, et remarqua que ce n'était pas du tout convenable.

La rouge avait l'impression au fil des jours que son penchant envers Hanma s'intensifiait au fil des jours, ce qui était à la fois préoccupant et tout simplement magnifique. Elle n'avait jamais ressenti ça auparavant.

Elle soupira pour s'enlever toutes ces idées de la tête, et avança près de la table. Elle avait faim, et n'attendait que la débauche de son ami qui allait bientôt terminer son escapade avec Kisaki.

L'adolescente décida finalement de faire le tour de la table avec son fauteuil roulant, pour tuer le temps et s'occuper un peu. Elle fit cela pendant plusieurs minutes, en enchaînant les virages serrés et en accélérant en appuyant plus sur le menton.

Cette activité copieuse la divertit pendant un peu plus d'une demi-heure, qui passa très vite du point de vue de la jeune fille.

La porte fit un petit cliquetis, Hibiki s'arrêta net. Son cœur commença à battre la chamade. Elle imaginait déjà son bourreau rentrer dans l'appartement et lui offrir un doux sourire.

La serrure ne cessait de cliqueter, mais elle ne laissait pas l'individu passer. La jeune fille commença à s'inquiéter. Hanma ne ferait jamais cela.

Paniquée, l'adolescente partit de l'autre bout de la pièce par instinct de survie et se fit mille et un scénarios dans sa tête.

La porte s'ouvrit à la volée en frappant contre le mur. C'était Chifuyu, à bout de souffle. Il accourut vers elle et prit son siège.

- On s'en va.

Hibiki cligna des yeux, bouche-bée. Elle s'attendait à tout sauf à ça.

- Pardon ?

Le blond la poussa vers la sortie.

- On a pas le temps, je t'expliquerai après, grogna-t-il, lui donnant aucune information supplémentaire.

- Je veux savoir bordel. Il se passe quoi ?

- La meuf de Draken est morte ! Ça va être la galère là. Vous devez fuir, toi et ton frère.

Cette nouvelle figea la jeune fille.

- Qui l'a tuée ? Souffla-t-elle, sentant que cette question allait se retourner contre elle.

- Le Tenjiku. C'était Hanma et Kisaki.

La rouge sentit son cœur se briser. C'était trop. Elle ne pouvait supporter que le jeune homme puisse être aussi mauvais.

Les deux adolescents traversèrent le couloir, et Chifuyu s'arrêta devant l'ascenseur, le cœur battant. Il pianota sur les boutons avec ferveur en espérant qu'Hanma n'arrive pas à ce moment.

Au bout de quelques longues secondes, la boîte métallique s'ouvrit, et ils s'engouffrèrent à l'intérieur en vitesse.

- On va où ?

- Moi je pars nulle part. Ta grand-mère a pris des billets d'avions en express. Vous partez dans cinq heures. En attendant, vous allez vous cacher chez Mitsuya. Il habite près de l'aéroport.

Silence. L'ascenseur descend et ouvre ces portes.

Le cœur de la jeune fille battait la chamade. Elle avait peur.

Peur pour son avenir. Tout redevenait incertain.

- L'avion est en direction d'où ?

Chifuyu poussa la chaise handicapée de la rouge, laissant cette question planer dans le silence. La réponse qu'il allait lui donner lui déchirait le cœur, car cela impliquait qu'il ne la reverrait sans doute plus jamais.

- Vous partez en Angleterre.