Dans la tête d'un jeune garçon blessé

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Les larmes coulent sur ma joue, des larmes de colère et de regrets. Imaginez vous un seul moindre instant vivre sous le regard constant des gens que vous êtes sensé aimer. C'est mon quotidien, j'y suis condamné depuis fort longtemps. Aux yeux de mes parents, je ne suis qu'une pile d'échecs et de méchanceté, je suis inutile. Aux yeux de mes amis, je suis un garçon colérique qui n'a aucun problème et qui est assez fort pour tout encaisser, je suis solitaire. Mais les regards des gens ne reflètent en rien la réalité, ils se trompent tous. Et elle, cette fille, elle voit qui je suis. À ses yeux, j'ai besoin d'aide et elle est là pour m'aider. Je suis compris, mais suis-je aimé ?

TW : maltraitance infantile, gore

Je suis allé à la pizzeria aujourd'hui avec les autres. C'était pas pareil sans mon frère. Depuis qu'il est partit, Chris me manque. Je n'aurais jamais pensé regretter les blagues que je lui faisait. Ana et Jeremy m'ont dit plusieurs fois de ne pas m'en faire autant et que rien n'était de ma faute mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Je l'ai terrorisé, j'ai fait de cette pizzeria son pire cauchemar sans aucun remords. J'ai constaté que Jeremy, Fritz, Gabriel et Susie s'étaient levé de l'estrade et attendait que je fasse de même. Jeremy m'a tapoté l'épaule et nous sommes allés près de Freddy, Bonnie et Chica, les nouvelles star depuis le départ des anciens. Aucuns de nous n'osait prendre la parole. Ana est revenue des toilettes, personne ne l'avais remarqué mais j'ai vu qu'elle avait pleuré. Elle a l'air complètement épuisée, ces derniers jours elle dors très peu. Parfois quand Elisabeth invite les filles chez nous, elle s'endort sur son lit en pleurant seule. Elle ne parvient pas à faire son deuil comme les autres. Un fois quand je suis entré dans sa chambre pour voir les filles, elle était seule assise au milieu de la pièce. Toutes les filles étaient parties jouer dehors. Nous avons été dans la chambre de Chris ensemble et elle s'est endormie sur mon épaule. J'aime beaucoup passer du temps avec Ana, ça me détend et je peux parler de toutes mes pensées. C'est la seule avec qui je me sens totalement en confiance, c'est la seule qui me remonte le moral quand papa me blesse, c'est la seule qui trouve les mots pour calmer mes pleurs, c'est la seule qui me fait sourire en un regard, c'est la seule que j'aime. 

Une semaine s'est écoulée, nous nous sommes assis encore une fois sur l'ancienne scène de Fredbear. Nous le faisons toujours depuis la réouverture du restaurant, c'est devenu une tradition. Il y avait encore le sang incrusté dans le bois, il ne partira surement pas. Nous avions assisté quelques jours plus tôt au nettoyage de Fredbear en famille. C'est mon père qui la fait en disant adieu une dernière fois à son fils. Ma mère ne m'a même pas regardé. Elisabeth était dans mes bras mais ma mère lui a prit brusquement la main pour l'écarter de moi. J'étais seul. 

Aujourd'hui, nous avons décidé d'aider un peu les serveurs et les agents d'entretient à la pizzeria. Ce sera bon à mettre dans un CV disaient les uns, on se fera moins chier disaient les autres. Étant donné que notre aide a été précieuse, ma mère a proposé à Elisabeth d'inviter tous nos amis à dormir à la maison. Je n'ai pas vraiment aidé je dois avouer, j'ai volé un paquet de cigarettes sur le comptoir et j'ai lavé les toilettes au ralentis. Ils ont tous accepté volontiers l'invitation. Ils sont arrivé à la maison pour le diner à 18 heures après une bonne heure chez eux à laver la mozzarella, la pisse et le milkshake sur leurs vêtements . Nous avons mangé ce que ma mère appelle "un diner à la bonne Franquette". Une pizza aurait suffit pour des gens de 12/15 ans. Quoique, je n'en peux plus de l'odeur d'une pizzeria, j'allais devenir fou à force de tout sentir pendant une journée entière. Des pepperonis, du fromage, des olives, de la tomate, j'ai la nausée.  Mon père a commencé à dire aux enfants qu'ils étaient la bienvenue ici et que leur aide au restaurant avait été précieuse aujourd'hui. Ensuite, Il a regardé Ana et lui a dit qu'elle était une brave enfant parce qu'elle a appelé les secours et que son soutient avait été honorable pendant les derniers jours de Chris. Elle avait l'air gênée, l'a remercié et a affirmé que j'avais eu cette idée. Je n'ai pas pu m'empêcher de la regarder en souriant. Elle est si bienveillante envers moi. Seulement papa lui a dit que seul les actes comptes et que les paroles sont du vent, que ce soit les actes irréparables en me regardant ou les irréprochables en regardant Ana. Ma mère m'a elle regardé très sèchement puis a tourné son regard vers les filles. J'avais le nez plongé dans mon assiette, n'osant plus affronter la vérité. J'ai sentis la main d'Ana sur la mienne sous la table. On s'est lancé un regard et j'ai senti mes joues chauffer. Elle est si belle, si gentille. Je l'aime tellement. Papa a continué de me faire des reproches indirectement, persuadé que tous était de ma faute. Qui d'autre aurait pu faire ça ? Ces gosses dégueulasses qui méritent de crever la gueule ouverte ? Non c'est bon, ils ont déjà suffisamment fait pipi dans leur slip. Le père de Charlotte ? Il ferait pas de mal à une mouche ce brave homme. Impossible, à ses yeux ce sera toujours de ma faute. La reproche qui ma fait le plus mal, c'est quand il a sous entendu qu'il n'a jamais voulut de moi comme étant son fils. J'étais hors de moi, mes larmes avaient eu le temps de couler dans mon assiette. J'ai lâché la main d'Ana et je suis sorti de table, je ne pouvais pas m'en empêcher. J'ai courut dans ma chambre et sur mon oreiller et je me suis laissé aller. Je suis la honte de mes parents, je suis quelqu'un de mauvais.

Five nights in Ana's minds - Season oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant