Chapitre huit

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You Can't Always Get What You Want - The Rolling Stones

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You Can't Always Get What You Want - The Rolling Stones

— LOUIS —
Octobre 2020.

Assis sur un des deux petits bancs de bois, au balcon-terrasse, j'écoute de la musique pour me détendre. Zayn est à côté de moi, il me raconte une histoire que j'écoute à moitié, j'ai des bribes par-ci par-là. Il fait une douce fraîcheur d'octobre, l'on n'entend qu'oiseaux, clapotements de gouttes d'eau et, en fond, les klaxons des voitures. On dirait que la nuit n'ose pas se faire sur ce coin de la terre. Tout à l'heure, la radio diffusait un son des Rolling Stones, à présent ce sont des pubs plus inutiles les unes que les autres. Je vois un de mes voisins sortir, il boit une bière sur son balcon, sa femme-copine-coup d'un soir ou qu'importe vient le rejoindre.

— Frérot, tu m'écoutes ? dit Zayn, me sortant de mes rêveries.

Je reporte alors mon attention sur lui en hochant la tête.

— Euh oui oui, désolé. Je réponds simplement alors qu'il reprend son histoire.

J'étais assez curieux en général et les histoires de Zayn m'intéressaient. Mais aujourd'hui, j'étais bien trop distrait. Peut-être était-ce à cause d'Harry. Il prenait l'entière place dans mon esprit, chaque putain de minute. Je n'arrêtais pas de repenser à tous nos moments passés ensemble, mais aussi à cette scène qu'il m'a fait aujourd'hui, à son magasin. Là façon dont il m'a parlé, de manière si froide, si imprévue et à quel point il avait l'air d'en avoir rien à faire. Comme si lui et moi ne nous connaissions pas vraiment. C'est la première fois qu'il réagit comme ça avec moi. J'y ai réfléchi dans le métro du retour, et j'en ai conclu que ce n'était pas forcément moi, mais plusieurs petites choses qui l'avaient rendus de si mauvaise humeur. J'espérais sincèrement que je ne me trompais pas.

Je repense à la tenue qu'il portait ; son t-shirt blanc cassé à l'effigie du groupe Oasis qui dessinait parfaitement le contour de ses omoplates, son large jean bleu foncé qui le seyait avec perfection. Le grain de beauté au coin de ses lèvres, juste au-dessus de son menton. La ligne séduisante de sa mâchoire, ses lèvres tellement rosées et pulpeuses pour un garçon que c'en était presque du gâchis, ses cheveux fraîchement coupés qui frisottaient un peu dans sa nuque. Je repense à ses doigts baguées tenant les différents vinyles qu'il rangeait sur l'étagère, à l'expression de son visage quand il m'a vu dans le magasin, à la façon dont sa peau s'est parsemée de petits frissons lorsque je me suis accroupis à quelques centimètres seulement de lui.

Le temps passe si lentement que j'ai l'impression que je vais m'endormir. Je baisse les yeux sur ma montre et remarque qu'il est déjà 17h45, alors je me lève directement.

— Je dois y aller.

— Tu vas où ?

J'attrape toutes mes affaires dans l'entrée, j'enfile ma veste en jean, mon écharpe et un bonnet noir qui plaque ma mèche à mes tempes.

La fièvre dans ses yeux [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant