La fièvre dans ses yeux [L.S]

Chapitre quatorze

Cherry flavoured - The Neighbourdhood

— LOUIS —
Décembre 2020.

Je fronce les sourcils, essayant de me concentrer sur la route et lorsque je tourne la tête, je remarque qu'il s'est endormi. Il a l'air tellement paisible. On arrive finalement à l'appartement. Je replace correctement mon écharpe autour de mon cou en quittant le véhicule. J'ouvre la portière arrière et glisse mes doigts sur la joue d'Harry pour le réveiller. C'est encore à moitié endormi qu'il se lève avec mon aide. Je passe un bras autour de lui pour le maintenir et l'aider à monter les escaliers. Après quelques minutes de galère, j'arrive à ouvrir la porte d'entrée. Je la pousse pour la fermer et lorsqu'elle claque, je lève les yeux vers le salon où se trouve Alice et Zayn. Ils ont les yeux rivés sur nous. Je ne prononce pas un mot et m'engouffre rapidement dans le couloir pour rejoindre ma chambre. Une fois que je suis dans mes quartiers, je dépose Harry sur le matelas et rabat la couverture pour ne pas qu'il attrape froid. Je ferme les volets et enfile un simple t-shirt et un jogging avant de m'allonger à ses côtés, par-dessus la couverture. Et je l'admire, pendant quoi, plusieurs secondes, plusieurs minutes ou même plusieurs heures. Je ne sais pas. Le temps passe à une vitesse folle. Ses longs cils sont rabattus, ses sourcils défroncés, on dirait un ange.

Ce matin-là, je me suis réveillé doucement, tombant sur un Harry somnolant à mes côtés. Il a l'air apaisé. Je me demande qui a le plus bougé cette nuit parce que ça n'a rien avoir avec la position que nous abordions en début de nuit. J'essaye de me lever du lit en prenant le moins de risque de le déranger. J'arrive dans le salon puis j'ai la soudaine envie de tenter le diable et de me remettre au lit. Ce n'est pas quelque chose qu'on fait dans ce genre de situation. Je ne devrais vraiment pas le rejoindre. J'ai fini par me préparer un café bouillant, j'en ai bien besoin ce matin.

— J'ai senti tes doigts sur mes tatouages, cette nuit.

Je me retourne et tombe sur un Harry encore ensommeillé. Sa voix est plus rude le matin mais douce, vraiment douce, presque apaisante. Il passe une main dans ses cheveux avant de s'appuyer contre la barrière du balcon. Il est aussi déshabillé que moi avec son tee-shirt et son boxer.

— C'était agréable.

Je ne peux m'empêcher de sourire tendrement. Il m'adoucit. Mais je sais que nous allons devoir parler de tout ça, de tout ce qu'il s'est passé, d'hier soir, de pourquoi il a autant bu. Également de ce baiser avec Alice. Mais je n'en ai pas le temps parce que Zayn entre en trombe dans la chambre et je le maudis intérieurement de me laisser si peu d'intimité.

— Aller debout les tourtereaux.

— Va en enfer ! J'annonce en lui balançant un coussin mais il a le réflexe de fermer la porte alors le gros morceau de tissu s'échoue contre le bois et se retrouve ni une ni deux sur le parquet.