Chapitre seize

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Want You So Bad - The Vaccines

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Want You So Bad - The Vaccines

— LOUIS —
Décembre 2020.

Essayer de me lever ce matin malgré la lourdeur de mon corps, faire l'effort surnaturel de m'habiller, sortir avant d'être prêt à affronter l'extérieur parce que je suis en retard et espérer que la fraîcheur du matin me sorte de mon engourdissement. Faire taire la voix la panique, oublier cette sensation au milieu du corps qui veut me faire suffoquer... et survivre.

Il a plu toute la journée. La nuit est tombée, je sais que les dimanches soirs donnent le blues, mais ne sont-ils pas parfaits pour se blottir dans le lit, écouter la musique la plus douce qui soit et se réjouir d'être en vie ? J'ai reçu une lettre aujourd'hui, c'était Harry. Et grâce à ses mots, j'ai l'impression que nous sommes encore plus rapprochés. Et j'adorais ça, sans savoir pourquoi. Il m'avait presque avoué ses sentiments. Et évidemment, tout était réciproque. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un comme lui. Il était si différent, si captivant, si enivrant que j'en perdais presque mes facultés mentales.

Le fait qu'il m'ait finalement parlé de son passé, qu'il m'ait raconté toutes les choses horribles qu'il a vécu, qu'il s'est confié à moi ; voilà ce qui nous a rapproché. Et depuis, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ces scènes, le mal qu'il a subi, les violences physiques et morales. J'aimerais retrouver ce type, et juste lui foutre mon poing dans la gueule. Et maintenant que je suis au courant de tout ça, je vais pouvoir le protéger. Je n'ai pas peur de ce me, j'ai même hâte de le croiser pour lui mettre la raclée de sa vie.

Et je me rends compte que ma vie est bien plus belle que je ne le pensais. En sachant toutes les horreurs qu'Harry a vécues, ma vie à côté est un conte de fée. Et j'ai cette soudaine impression que je me plains peut-être trop souvent. Que je devrais même me réjouir d'être en vie et d'avoir une vie comme celle-ci, ponctuée de moment de bonheur intense, d'amis sur qui je peux compter. Tout n'est pas tout rose non plus, ce n'est pas la perfection, mais à côté de ce qu'a vécu Harry, je me trouve plutôt chanceux.

Je glisse ma main dans le tiroir de la table basse et attrape un petit sachet de poudre. Je sniffe le peu de coke qu'il reste après avoir râlé en remarquant le faible contenu. La consommation de cocaïne est un processus en trois temps.

LA DÉCOUVERTE

Le produit est nouveau pour toi, tu le prends de façon récréative, pour rire, pour t'amuser, parce que tu te sens hédoniste de base ou parce que, trop bourré, tu t'es laissé convaincre. Beaucoup de gens s'arrêtent à cette première fois, mais en général, cette première consommation dédramatise toutes les suivantes. La logique est simple : si ça s'est bien passé la première fois, pourquoi se retenir d'en reprendre ?

LA BANALISATION

Le stress de la première fois passé, on ne voit plus que les bons côtés d'une telle drogue. Alors on en reprend. Pas forcément systématiquement : mais en tout cas, quand l'occasion se présente et que le contexte s'y prête. Là encore, beaucoup de gens s'arrêtent à ce stade-là.

La fièvre dans ses yeux [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant