Acceptation.

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29 novembre 2021

Il y a tellement de choses, tellement de temps qui se sont passés depuis ce soir-là. Ce soir où je n'ai même pas compris ce qui s'est passé, après la pire semaine de ma vie. J'avais froid, horriblement froid, à chacun de tes silences à mes "je t'aime", à chacune de tes calins forcés, comme par devoir. Après avoir pleuré, le coeur si serré que j'arrivai pas à respirer, j'ai vécu. J'ai vécu à fond, et je t'ai détesté.

ça n'a pas été difficile. Une fois la douleur passée, j'ai regardé par dessus mon épaule dans un devoir pour mon école et je me suis pris une gifle.

Tu étais l'étoile de ma vie, pendant un an. Depuis la sortie du confinement où je m'étais dit, wow, il est beau lui, à la dernière fois où je t'ai vu, me lancer un regard plus noir que tout avant que nos chemins ne se séparent définitivement. Ce n'est que quand tu es parti, que j'ai compris. Ce n'est que, en grandissant, que j'ai compris. C'est la douleur de t'avoir perdu, qui m'a fait ouvrir les yeux. 

Tu n'étais pas un prince charmant, au bordel non tu ne l'étais pas. Il y avait tellement, tellement de choses qui n'allait pas. Pendant six moi, j'ai fait taire la personne que j'étais dans l'espoir de gouter à l'amour, je me suis rétractée dans tes bras, et je t'ai regardé comme si tu étais le centre du monde. J'ai absorbé chacun de tes gestes, chacune de tes paroles comme une éponge, et je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à trier les photos de moi en maillot de bain parce qu'une de tes phrases tournait en boucle dans ma tête. Je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à ce devoir qui m'a donnée envie de vomir tant la gifle était forte. Parce que ce n'était pas normal, ce n'était putain de pas normal, bordel, et tu m'as fait croire que ça l'était. 

pire, tu pensais que ça l'était. 

Je n'ai absolument aucune idée de là où tu en es dans ta vie, tu ne liras JAMAIS ça, mais sache, putain, j'ai tellement envie que tu saches, comment tes actes, ton silence, tes mots, m'ont marquée au fer rouge. Comment tes mains sur ma peau sont devenus des empreintes brûlantes que je voyais chaque fois dans le miroir. 

Un jour tu m'as dit, amer "pourtant t'avais pas l'air triste tu rigolais toute la journée". Et j'aurai du comprendre aussi, à ce moment là. 

T'aurais voulu que je sois désespérée sans toi, et toutes les fois où je t'ai montré que je l'étais, tu m'as réduite en ruines. T'aurais voulu que je reste à toi pour toujours, que je sois totalement dévouée à toi, sans jamais rechigner, t'aurais voulu que je t'obéisse, que tu sois le centre de mon monde, et ça a été le cas, le cas pendant tellement longtemps que quand tu t'es enervé devant ma famille, je n'ai pas bougé, que j'ai pris mes distances avec mes amis, et que je ne leur parlais plus que de toi, quand je leur parlais, que j'ai enfermé mes pensées et mes répliques parce que je ne voulais pas te blesser, et quand tu m'as fait peur, pour la troisième fois, je n'ai pas bougé. Tu as dit "on en parlera plus jamais", et je t'ai dit je t'aime.


Et ça me tue. Et j'en ai  eu honte. Notre rupture ne m'a pas brisée, elle m'a appris, reconstruie, fait grandir, et surtout, j'ai vécu à fond, grâce à toi. Grâce à un simple texto de trop de toi, dicté par ton égo, que je n'ai jamais oublié, et que je me suis rappelée encore et encore pour me détacher de ton emprise. 

J'ai vécu mon été à fond. Au maximum. J'ai vécu ma rentré à fond. J'ai tout vécu au maximum comme si tu n'existais pas. C'est ce devoir qui m'a fait replonger, et après...

Après c'était à travers les néons de la boite, dans le flou de l'ivresse dans mes neurones, face à un inconnu, et que j'ai senti la brulure de tes mains, au lieu de me sentir uniquement moi. 

Je t'ai hai. Plus fort que tout. Plus fort que tout ce que je pouvais hair. Tu m'as pris des choses. Tu m'as donnée des complexes. Tu m'as laissé des marques. Des peurs. Tu as accentué et appuyé sur la plus grosse que j'avais. 

J'ai surmonté tes mains sur moi. Elles sont parties. J'ai embrassé à nouveau. Je n'ai plus de morsure quand je pense à toi juste...

Bordel, les non-dits. Une tonne de non-dits. On s'est claqués la porte l'un à l'autre sans aucune conversation, et moi j'en avais putain, j'en avais tellement des choses à dire, toutes ces choses pour lesquelles je te hais, toutes ces choses pour lesquelles tu me dégoutes, toutes ces choses pour lesquelles... 

J'ai tellement tellement besoin que tu les entendes, tellement envie d'avoir une explication avec toi, tellement besoin d'une conversation où je te livre mon coeur, pour la dernière fois , pour tourner la page, vraiment. 


Parce que je t'ai hai tellement que j'ai voulu mentir, parce que notre relation était tout sauf saine, parce que je t'idolatrai et que t'en abusais, j'ai voulu ignorer un fait qui en était un. 

Tu n'es pas mauvais. 

Et j'étais amoureuse de toi. Je t'aimais, vraiment. 

Même si tout était faux, même si tout était malsain, même si tu m'as pris mon identité et ma façon d'être, tu m'as fait me sentir aimé, tu m'as donné de l'espoir, tu m'as fait me sentir heureuse, pendant  quelques mois. Tu m'as fait sourire, tu m'as donné de beaux souvenirs, même si tu en as gâché d'autres. Tu m'as laissé des traces, mais rien n'était plus vrai que quand mes yeux étaient dans les tiens, quand tes doigts frôlaient ma taille, ou la première fois que tu m'as dit je t'aime. Rien n'était plus vrai que le fait que je t'aimais, et j'avais l'impression que tu m'aimais, et je m'en fous au final de si c'était vrai ou pas, mais voilà. 


Tu pensais qu'on était en bon termes, alors que je te  haissais. Peut-être que toi aussi tu me détestes après cette soirée, mais tu essayais de me dicter ma vie, encore, encore, et encore, alors évidemment je ne t'ai pas laissé faire. Evidemment ça ne t'a pas plus, et évidemment... C'est moi qui ai gâché cette soirée alors que t'aurais pu juste m'ignorer. Bref, peut-être que tu me détestes à cause de cette soirée. Je m'en fous, tu l'as mérité. 

Mais si tu me détestes pas, mais si il y a une toute possibilité pour moi d'avancer, mes amis ne me sont d'aucune aide, ils donnent des conseils pourris, putain, si je dois lui parler, si je dois avoir cette conversation avec lui, s'il te plait Destin donne m'en la possibilité. 

Je t'ai aimé.

Je t'ai hai.

J'ai envie de te vomir mon coeur au visage pour que tu puisses comprendre.

Mais finalement, je ne ressens plus rien que du regret. 








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