Depuis toi

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Depuis toi, je ne m'endors pas sans serrer mon doudou fort contre ma poitrine. Je ne peux pas fermer les yeux si je ne l'ai pas.
Depuis toi je n'ai pas touché un roman d'amour. Je n'ai pas lu une seule page. Je ne sais pas si j'y crois encore. Je crois que oui, mais pas dans la réalité.
Depuis toi, je ne parcours plus les rues à la recherche d'un beau gosse. Je regarde devant moi et je pense à mon cours de maths.
Depuis toi je ne m'arrête plus en plein cours pour rêvasser de choses interdites. Depuis toi je surligne toute la journée. Je ne pense plus à rien.
Depuis toi, j'ai l'impression que tout est faux. Nous étions faux.
Depuis toi, je n'ai pas touché un mec. Ça me dégoute. Je les vois. Ils me voient. Mais je ne veux pas qu'ils m'approchent.
Depuis toi là où j'aurai fait une blague je fais la grimace.
Depuis toi là où j'aurai commenté un sourire coquin je passe la scène.
Depuis toi quand je vois des couples dans la rue je détourne la tête.
Depuis toi quand les gens parlent bébé ça me donne encore plus envie de fuir.
Depuis toi je ne veux plus rien. Je ne veux plus jamais avoir une relation. Je ne veux pas qu'on me touche. Je n'en ai plus envie.
Depuis toi je ne me souviens que du négatif et ça me répulse.
Je ne me souviens pas des baisers et des je t'aime, pas des gémissements et des câlins. Je me souviens des disputes et du paternalisme, de la condescendance et de tout ce que je ne t'avais pas dit, je me souviens de la douleur au lieu du plaisir, penser à toi me faisait sourire, puis ça m'a fait souffrir mais maintenant ça me dégoute.
L'amour me dégoûte. Le sexe me dégoûte. J'ai l'impression d'être une coquille vide.
Je m'en fous de toi pourtant. Et bien. Tu ne me manques pas. Je suis passée à autre chose, totalement. Mais ce que tu m'a laissée, la sensation sur ma peau, ça me fait rester éveillée le soir en me demandant qui en vaut encore la peine.
Je ne trouve plus d'intérêt nul part.
Aujourd'hui je me suis souvenue de quelques trucs mignons que t'avais fait. De beaucoup en fait. Mais je n'arrive pas à compenser. Je n'arrive pas à revoir le bonheur que peut me procurer une relation.

Je viens de déménager. Chaque jour est une épreuve. Je ne suis pas sociable. J'angoisse sur chaque mot que je dis. Chaque nouvelle personne. Sur lz bouton de mon jean, la couleur de mes lèvres et si mes cils sont bien recourbés. Je fais du sport tous les soirs, je fais la vaisselle, je passe l'aspirateur je me lave le visage je révise et je sors en boite. Mais je dois aussi sourir, parler, danser. Quelque part j'aimerai être seule. Seule dans la classe avec le prof. Seule au milieu des gens. Seule dans ma tête. Mais je sais que je serais malheureuse de ne pas être intégrée. Ça fait partie de la vie. Alors j'y vais. Je fais un effort. Chaque minute. Je souris. Je parle. J'espère que je n'ai pas été gênante. J'espère qu'on m'a trouvée sympa. Je ne peux pas leur dire que je déteste tout le monde. Que je déteste les gens, que je déteste que mon meilleur ami ne soit pas là en classe.
Je ne peux pas leur dire que je déteste que mon meilleur ami ne soit pas dans mon appart le soir, qu'il pas été avec moi pour mon anniv et qu'on est pas été pour la première fois en boite ensemble. C'est lui qui me manque en fait. C'est lui qui m'a sauvée. Je suis larguée sans lui.

Je veux renouer avec l'amour. Repérer les beaux mecs. M'ouvrir aux gens. Arrêter d'avoir peur en parlant. Arrêter de m'excuser d'exister.

Rantbook d'une âme en piècesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant