Rantbook d'une âme en pièces

Insensible

Est-ce que j'ai basculé? Sûrement. Est-ce que je rêve? Non. Je cauchemarde. Je laisse mes larmes couler. Je ne sais pas vraiment pourquoi elles coulent.

Je n'ai personne vous savez.

Oh techniquement j'ai des parents. Mais ils ne comprennent pas. A vrai dire, ils ne savent pas qui je suis.

D'après Ses propres mots je suis egoiste prétentieuse et pourrie gatée.

Ô maman comme c'est faux. Je souffre.

Il y a comme cette pression sur ma poitrine qui ne veut pas partir, qui m'oppresse et m'emprisonne.

Il y a ces gens autour de moi qui vivent une vie normale et qui rigolent entre eux.

Je ne suis pas de ces groupes. On m'en exclue toujours.

Les gens ont pitié de moi qui n'ait pas d'amis, mais ils ne tentent jamais de l'être avec moi.

Quand on vient vers toi pour te demander si tu as prevu de faire quelque chose pendant la recre, si tu comptes rester assise toute seule sur le banc à regarder les gens passer, tu te redresses avec cet espoir dans le coeur qu'ils t'invitent à venir avec eux. Et quand ils posent leur sacs en te demandant gentiment de les garder parce qu'ils doivent aller s'amuser, l'étincelle est brusquement soufflée par un coup de couteau. Ce ne sont que des minuscules détails. Ça fait toute la différence.

Ça te blesse encore et encore, cette indifférence, cette ignorance, ce mépris dissimulé, et involontaire en meme temps.

Tu restes là vacillante dans le vent, et tu comprends que tu finiras seule. Tu ne vois pas comment ça peut etre autrement.

Et le soir, la main sur le coeur, la nausée dans les tripes, et sous Ses cris qui rejettent toute ses tentions sur toi, tu te demandes encore ce que tu as fais.

Avant de te rendre compte que tu t'es envolée.

Ce toi qui n'en avait rien à faire, qui ne voyait que ton avenir dans une grande université avec des amis qui t'aimerais et que tu aimerais.

Il a disparu. Il n'y a plus que ce toi complètement détruit qui tente de garder les yeux ouverts là où le monde tente de le raser à blanc.

Je n'ai personne, que mon coeut qui bat, mon sang froid et mes larmes qui ne cessent de couler.

Et cette irrépressible envie de savoir si le couteau sur tes veines serait si grave que ca.