S É L E C T I O N

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Le seize juillet 1663, aux abord de six heure cinquante et portant une jupe de satin vert sapin avec jupons blanc cassé décoré de magnifiques rubans pralin, Izuku arborait la plus belle et plus chère robe de sa mère en ce douceâtre matin de printemps.

Maquillée à petite touche, parfumé et élégamment coiffé, c'est soulier à talons aux pieds qu'il attendait patiemment parmi les 80 autres candidates des sélections royales. Même s'il eu tout de l'allure d'une dame, Izuku se sentait extrêmement nerveux et mal à l'aise, si bien qu'il passa son temps à fixer ses pieds, jusqu'à ce que 2 jeune demoiselles, peut-être même plus agées que lui, vinrent l'accoster. Elles lui demandèrent l'heure, ce qu'il leur donna volontiers, avec son habituel et si chaleureux sourire accroché au visage. L'une d'elle le complimenta, ce qui le fit rougir et bientôt, une discussion timide mais animée en découla. 

L'heure passa à une vitesse folle et les discussions vaquaient de bon train, si bien que le nom de Todoroki fut appelé, et Izuku, qui n'avait même pas remarqué que les entretiens candidates-princes avaient commencées, fut contraint de se soustraire aux amusants papotages d'Anne-Lise et Izeult. La panique s'empara de lui, mais il respira un bon coup et s'avança au-devant des autres demoiselles. Il passa l'entrée, glissa sur le sol quelques fois, manquant de tomber, s'écorcha l'épaule contre un mur élimé et arriva finalement sans autres accrocs dans la salle ou l'attendait le prince Katsuki Bakugo et Ikeno De Couffins.

Il prit une petite pause avant de passer la porte, et revit mentalement tout un texte, dialogue et certain langage à employer avant de franchir le passage menant du couloir à la chambre d'entretien. 

Fâcheusement pour lui, il s'emmêla les pieds dans sa robe à volants et chuta, se retrouvant déjà en position de faiblesse devant (Mais que faisait-il ici et pourquoi dans cette pièce ?) L'inconnu blond terriblement familier qui l'avait hébergé et qui était en réalité le prince presque hilare, ne se genant pas pour se moquer de lui ouvertement avec un rictus amusé bien visible par le concerné. Un autre prince le dévisageait, celui-ci assez méprisant voir hostile vis-à-vis d'Izuku, qui lui fit à son tour ressentir le plus d'hostilité possible à son égard. L'entretien n'avait même pas commencé qu'il sut avant l'heure qu'il n'aurait absolument aucune chance de trouver sa place dans ce château, pourtant, même au bord des larmes et le visage bas, il ne se laissa pas accabler et ravala ses larmes aussi sec. Il se releva gracieusement, s'épousseta et prit un air neutre, mais bienveillant. Il se conduisit exactement comme on l'attendait de lui, présentant ses excuses de manière polie et formelle, avec l'élégance d'une dame de la cour sans pour autant montrer aucun signe de vanité.

Izuku s'étonna lui-même de sa prestation, car toutes les manières employées durant l'entretien lui étaient inconnues de lui-même, c'est comme s'il avait toujours été noble : il agissait par instinct... Et pareillement à la gêne qu'aurait dû provoquer tout ce luxe chez Izuku, il n'en fut rien.

Malgré cette entrée effroyablement désastreuse, Izuku tenta du mieux qu'il put de se rattraper sur le temps de cette courte entrevue, prenant bien soin de ne jamais regarder dans les yeux le prince Bakugo, ni le prince De Couffin, afin de ne point paraître prétentieux. S'il l'avait fait, il aurait sans doute croisé le regard troublé du prince Katsuki, qui le fixait depuis sa relève de la chute, a qui ses manières et son visage était plus que familier... 

Passé cet entretien, Izuku rentra chez lui, poussant un long soupir de soulagement et à la fois d'épuisement. Il retira les beaux habits de sa mère et prit soin de les mettre dans une bassine d'eau propre, chaude et pleine de savon. 

Deux Jours passèrent. Deux jours durant lesquels Izuku avait stressé au possible. Deux jours durant lesquels il avait attendu et trépigné d'angoisse à chaque moindre petit bruit devant la porte en espérant voir une lettre cachetée d'or survenir du dessous de l'entrée. Au bout du troisième, une lettre surgit au petit matin et Izuku, impatient, se rua dessus. Il l'ouvrit, tremblant, et respira un bon coup avant de s'aventurer dans le contenu de la lettre royale. 

"Mes salutations les plus amicales.

Chères candidates, cette lettre vous parvient afin de vous informer que, malheureusement, vous n'avez été sélectionnée comme dame de compagnie auprès d'un des princes. Néanmoins, vous avez été promu pour une place de dame d'entretien au château de Versailles. Je vous donne donc un délai de trois jours pour faire vos bagages que vous déposerez à Versailles le 24 juillet à l'entrée du château. Réjouissez-vous de cette offre d'emploi, en espérant que vous vous y plairez, 

Sa majesté le roi de Verses, Masaru I" 

Izuku lut et relut la lettre encore une fois, s'assurant d'avoir tout bien compris, puis sauta de joie à la fin de la deuxième relecture. Ses cris de réjouissances réveillèrent son frère Shoto qui l'interpella pour lui demander à quoi était dû ce "boucan", il lui expliqua la raison et son frère se contenta de sourire en coin avant de le féliciter. Lorsque sa mère fut éveillée, il lui annonça la bonne nouvelle et tous trois passèrent le reste de la journée à fêter son admission au château. 

Le délai de trois jours passa, et le 24 juillet, Izuku travesti en femme, Shoto et sa mère attendaient avec impatience 6 heures, heure à laquelle le château ouvrirait ses portes aux nouvelles arrivantes, qui s'installeraient et à qui on ferait la visite avant de les laisser de reposer, de façon à ce qu'elles soient en pleine forme pour travailler le lendemain. 

Durant la visite, Izuku eu tout le loisir de découvrir l'immensité du château, qui paraissait encore plus grand de l'intérieur que de l'extérieur, des milliers de joyaux précieux ornaient les lustres brillant des éclats de lumière ensoleillée, de sublimes tableaux ornaient les murs d'une blancheur acre et la tapisserie moelleuse du parterre arborait un rouge bordeaux magnifique, "comme le yeux du prince" pensa distraitement Izuku.

La visite continua dans les cuisines, où il savoura les délicieuses odeurs grillées du canard laqué, fruitées de la confiture et onctueuses de la crème brûlée, accompagnées de celles un peu moins agréables des graisses de pommes dauphines ou de jambon cru. L'étage du bas ayant été visité, ils montèrent à l'étage logeant leurs chambres, ou chacune fut déposée à la sienne et pu disposer pour le reste de la journée. 

Après cette journée mouvementée, un repos de qualité s'imposait, mais un dur travail l'attendrait le lendemain et Izuku sentait l'angoisse monter à la perspective de ne pas faire comme il le faut. Des milliers de questions affluèrent dans sa tête et il se mit, pendant un instant, à regretter ce choix. En fin de compte, serait-il vraiment à la hauteur ? 

Il le fallait; la déception n'était pas une option et la disgrâce encore moins une perspective d'avenir...
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Alors, qu'en pensez-vous ? A votre avis, que se passera-t-il dans le prochain chapitre ?

Et pourquoi donc le prince Katsuki fixait-il si intensément Izuku ? Avez-vous des hypothèses quand aux chapitres avenir ?
Je vous laissés les commenter hehe ;)

Noblesse et Pauvreté©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant